Pour avoir une monnaie unique, il faut avoir une zone économique qui soit la plus homogène possible.
Depuis la mise en place du Traité de Maastricht (1992) les critères de convergence se sont fondés sur des indicateurs économiques à respecter pour tout candidat à la zone euro, sous peine de sanctions financières.
Quels sont les critères dits de Maastricht ?
- Stabilité des comptes publics
- le déficit des administrations publiques ne doit pas excéder 3% du PIB ;
- la dette publique ne doit pas dépasser 60% du PIB ;
- Stabilité des prix : l’inflation ne doit pas dépasser de plus de 1,5 point la moyenne de l’inflation dans les trois pays les plus performants en termes de stabilité des prix ;
- Stabilité des taux d’emprunt : les taux d’intérêt à long terme ne doivent pas être supérieurs de plus de 2 points à ceux pratiqués dans les trois pays ayant l’inflation la plus faible.
Autant être directe, cette liste est un leurre.
Ces règles ont été pensées dans les années 80, dans un monde économique où la croissance était structurellement plus élevée – l’inflation aussi, quoiqu’on reprenne le chemin des vieilles habitudes – et l’endettement des états était bien plus bas.

L’équation ne fonctionne plus, et c’est surtout la « règle des 3% » qui fait débat depuis quelques années, mais qui rassurait grandement nos voisins allemands, priant à chaque votation de budget pour un retour à la « raison » budgétaire.
Encore une fois un leurre, de nombreux pays de la zone euro ne respectent plus ces critères depuis belle-lurette (la France, l’Italie, l’Espagne, le Portugal, la Grèce dépassent très largement le ratio de la dette publique imposé) et les sanctions financières prévues par les traités n’ont jamais été appliquées.
Quoi de mieux qu’une pandémie pour mettre tout le monde d’accord ? la Commission européenne a suspendu temporairement le respect des règles en 2020, jusqu’à 2022, pour permettre aux États membres de faire face à la crise sanitaire.
Quoi de mieux qu’une guerre pour continuer ?