Selon Mediapart, le cabinet américain, actuellement sous le feu des projecteurs après la remise d’un rapport du Sénat qui dénonce un recours excessif à ce type de cabinets de conseil, aurait été employé par Emmanuel Macron lorsqu’il était ministre de l’Economie, sans contrat ni rémunération.
Nouvel élément concernant le cabinet américain McKinsey, révélé par Mediapart ce jeudi 31 mars. Selon nos confrères, le cabinet de conseil, actuellement dans la tourmente après un rapport du Sénat du 16 mars qui met en lumière “l’influence croissante de ces cabinets sur les politiques publiques”, et surtout leurs coûts, a travaillé “pro bono” pour Emmanuel Macron avant que ce dernier ne soit élu en 2017.
McKinsey aurait “misé” sur celui qui était alors ministre de l’Economie, et avant qu’il ne déclare sa candidature à la présidentielle de 2017, souligne Mediapart, en réalisant pour ce dernier des prestations sans rémunération et sans contrat entre 2014 et 2016 en vue d’obtenir des avantages. D’autres prestations auraient ensuite été réalisées par la suite, toujours gratuitement, et sans qu’un contrat ne soit établi.
Le travail “pro bono”, un “pied dans la porte”, explique le Sénat
Un travail “pro bono” qui pose problème, estime le Sénat dans son rapport. Non seulement parce que l’absence de contrat ne laisse aucune place à la négociation des conditions habituellement imposées aux prestataires engagés par l’Etat, dont “des obligations déontologiques”. Ensuite parce que ces missions pourraient “être récupérées pour les besoins de la stratégie commerciale des cabinets de conseil”, précise le Sénat. En d’autres termes, le “pro-bono” constitue un véritable “pied dans la porte”, amenant le cabinet à réaliser des prestations par la suite.
“Quand c’est gratuit, c’est vous le produit”, rappelle la commission d’enquête du Sénat, appelant à interdire les prestations pro bono, en dehors du mécénat dans les secteurs non marchands. Mercredi 30 mars, la ministre de la fonction publique Amélie de Montchalin, et le ministre des comptes publics Olivier Dussopt, ont tenté d’éteindre l’incendie en déclarant que les prestations pro bono seraient désormais limitées “aux situations exceptionnelles”.