Turgot est nommé au Ministère de la Marine en juillet 1774, l'un des postes les plus considérable de l'époque, car il s'agit de la construction des bâtiment de guerre du royaume. Le roi le nomme aux Finances le 24 Août.
Son prédecesseur l'Abbé Terray avait mis en exergue dans son compte rendu général de politique financière la nécessité "de soulager les peuples d'une partie des impositions qui les accablent", tout en considérant qu'il était impossible de faire face au déficit par des moyens traditionnels.
Turgot lors de son accession au Ministère veut signifier la fin de procédés douteux en période de crise économique, de ce fait il renonce aux dons faits par les fermiers généraux à l'arrivée d'un nouveau Controleur Général des Finances, à ses indemnités d'installations et en diminuant ses propres appointements.
Le Trésor est au plus mal, la dette que nous nommerions "dette de l'Etat" est équivalente à 10 années de rentrées fiscales et l'Etat rembourse annuellement 120 millions de livres soit 1/3 du budget. Une réforme des impôts est nécessaire et pour la première fois on entend parler de la création d'un impôt sur le revenu.
Le 11 septembre 1774, Turgot réforme la Ferme Générale chargée de recueillir les impôts, mais surtout la nomination des Fermiers, et certaines pratiques incomptabibles avec un politique de restriction, le 13 un édit établit la libre circulation des grains, il réorganise les poudres et la messagerie. en 1775 il fait abattre du bétail pour éviter une contagion vétérinaire et encourage à faire importer des espèces étrangères. Le programme d'abaissement des octrois " taxes à l'entrée de villes" se termine, alors que dans le même temps la corvée royale est substituée par des taxes sur les propriétaires, cette même année les corporations sont dissoutes afin d'abaisser les prix de revient.... la liberté de commerce des vins est établie.
En 1776 après s'être mis à dos tout ce qui comptait dans le royaume, le Parlement appuyé par les corporations, nouveaux imposés, les Fermiers généraux et les Princes de sang tels que Conti ainsi que la reine Marie Antoinnette, fait remontrance par deux fois au roi d'une "telle politique", sous la pression de cette coalition d'intérêt Turgot est contraint de démissionner le 12 mai 1776.
C'est donc Necker, du parti des opposants qui remporte la mise...
La guerre des Farines :
"La Guerre des Farines", par un effet de liberté de circulation des farines et blés Turgot a à juste raison pouvoir d'équilibrer les disettes dans toutes les régions d'un des plus grand royaume d'Europe. Il existe rarement de mauvaise année générale agricole mais de mauvaises récoltes d'une région à une autre, ainsi les unes compenseraient les autres mais cela provoquerait une hausse des prix due aux stockages des blés et c'est bien ce qui se produit d'une façon si sensible que le peuple connu l'une des disettes les plus féroces de cette fins du XVIIIème. Les blés furent bien stockés et les agioteurs spéculèrent sur les cours de ce qui était la base de l'alimentation des peuples qui composaient la France.
Dès la soudure (l'entre-deux récoltes) du printemps 1775 les réserves de céréales s'épuisent, les grains nouveaux n'ayant pas encore été récoltés , la disette se manifeste déjà dans certaines régions au moment ou l'édit de Turgot sur la libre circulation des farines est appliqué. Théoriquement l'Edit est viable, mais pratiquement la rétention des céréales par les fournisseurs des régions les plus riches fait rapidement flamber les prix du pain de manière générale. Ce sont les populations les plus modestes qui patissent de la situation, sur les marchés et lieux d'échanges la contestation enfle, à tel point que les agitations se multiplient, les instigateurs de la famine sont vite trouvés et nommés : "monopolisateurs" - "agioteurs" enfin ceux qui combinent avec l'administration la spéculation. En 17 jours 180 conflits sont enregistrés, de l'entrave l'on passe au pillage ;ce sont les distributeurs qui font les frais des émeutes.
Le gouvernement fait donner la troupe, 25 000 soldats arrêtent 163 émeutiers, finalement pour régler le conflit le roi fait imposer la vente des stocks aux fournisseurs à des prix imposés(1)
Le mot "accaparer" ou accapareur prend tout son sens, tel que celui d'agiotage, agioteur, il n'est donc point réaliste de chercher midi à quatorze heures.
Cette situation reviendra en 1787 mais cette fois de manière plus virulente, la guerre des farines est la première étape dans le discrédit du Régime en place et la mise en cause du Pouvoir politique, pour la première fois les Institutions sont rendues coupables d'oeuvrer à la perte de leurs peuples et à la ruine de la France, ainsi la misère sert de ciment à ce sentiment général qui scelle déjà le destin du régime.
Les lois frumentaires ou sur les céréales une préocupation multiséculaires :
(1) Tribun du peuple M Livius Drusus, pour que le Sénat puisse poursuivre la tâche qu'il avait entreprise avec de plus grandes forces attira les alliés et les peuple italiens en leur faisant miroiter le droit de cité. Avec l'aide de ceux-ci il fit passer de force des lois agraires et frumentaires et fit voter aussi une loi judiciaire pour que les tribunaux soient à égalité dans les mains du sénat et des chevaliers. Il ne put fournir le droit de cité qu'il avait promis aux alliés. Les Italiens en colère commencèrent à faire défection. Leurs réunions, leurs complots et leurs discours furent rapportés dans les assemblées des dirigeants. C'est pourquoi Livius Drusus mal vu du Sénat, considéré comme l'instigateur de la guerre sociale fut tué chez lui par on ne sait qui.
Periochae LXXI (sur les lois frumentaires des Gracques)
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