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24 février 2008 7 24 /02 /février /2008 09:57

accueil-des-r-fugi-s-hugenots-en-Brandebourg-1686.jpg (accueil des réfugiés huguenots en Brandebourg en 1686)

Dès le lendemain de la Révocation de l'Edit de Nantes les flux migratoires massifs sont constatés, vers toute l'Europe mais également vers la Nouvelle France. Nous sommes à l'apogée du "pouvoir personnel" de Louis XIV :

Voici donc quelques mesures inscrites dans cette Révocation ou Edit de Fontainebleau :


- défend l'exercice public de ce culte,
- la destruction immédiate des lieux liés à ce culte,
- les ministres du culte protestants ont quinze jours pour quitter le sol Français (560 partent, 140 abjurent), et durant ce terme, ne faire ni aucun prêche, ni aucune fonction du ministère sous peine de galères,
- pour les protestants en général il est interdit de quitter le territoire, l'effraction est punissable des mesures suivantes :

- galère pour les hommes, 
- prison pour les femmes,
- confiscation totale des biens,

- les enfants qui naîtront seront baptisés par le curé de leur paroisse,

- les enterrements :

"Avons faict et faisons inhibition et deffenses aux dits manans et habitans du dit bourg et paroisse de Germon de la religion prétendue réformée de non plus enterrer leurs corps morts dans les cimetières des catholicques ne aultre lieu. qu'en celuy par eux indiqué sous les peynes que de droit" (3 juil. 1656). (Desaivre. Textes publiés dans Mém. Soc. Hist. des O.-S., T. 1, 1905, p. 386).

 

Au XVIIIème les ordonances royales prévoient de faire une requête pour l'enterrement d'un non catholique :

«Supplie humblement Pierre Bonnet, journalier, demeurant à Cerzault, paroisse d'Azay, disant que Michelle Bonnet, sa sœur, veuve de Pierre Papot, tisserant, âgée de soixante et onze ans ou environ, est aujourd'huy décédée au village d'Aiript, paroisse de Romans, duquel déceds le suppliant en a fait informer le sieur curé de ladite paroisse de Romans, et /'a fait prier et requérir d'accorder au corps de ladite Michelle Bonnet la sépulture ecclésiastique. Mais c'est ce que ledit sieur curé a esté refusant de faire" sur le fondement qu'il ne luy a pas administré les sacrements requis pendant sa maladie. Comme il n'est pas juste qu'au moyen de ce refus que le corps de ladite Bonnet reste sans sépulture, et comme le suppliant ne peut le faire inhumer sans au préalable votre permission, c'est le motifde la présente requestre.. Le procureur fiscal accepte - pourveu que cela soit de nuit et sans scandale... -. (Arch. dép. (Deux-Sèvres) H. 165 , 1er Janvier 1754)

 



On compte entre 1685 et 1715, 200.000 émigrés vers l'Europe entière, notamment vers les pays  à majorité protestante.

Soit  environ :

- 60 000 vers les Royaumes Unis et le Nord de l'Irlande,
- 60 000 vers les Pays bas - Amsterdam, La Haye, Rotterdam,
- 30 000 vers l'Allemagne (Brandebourg / Prusse) - Francfort sur le Main  - Berlin,
- 22 000 vers la Suisse - Genève - Bern - Zurich.

Les chiffres des "Nouveaux convertis", c'est-à-dire de ceux qui ont été contraint d'abjurer leur foi en France est d'environ un million, tout en sachant que le plus dur restait à venir pour ceux qui restèrent fidèles à leur croyance.

Le Poitou quand à lui perd de 18 à 25000 huguenots, Fontenay le Comte, Niort (Huit cent feux, dans un premier temps) et à proportion Saint Maixent beaucoup plus et bien sûr La Rochelle.

Finalement la population de Niort qui était en 1685 de 11 000 âmes tombe à 7 000. Ce sont les drapiers, chamoiseurs, fabricants de serge, bonnetiers et toute l'industrie de la fabrique de laine qui sont obligés à l'exil. 


Les crises économiques liées aux aléas climatiques d'une société à l'économie à majorité agricole, sont accuentuées par décision d'un seul qui pour des raisons personnelles, certainement de sécurité intérieure  - de son  point de vue -, entraîne le secteur de l'industrie, mais aussi de la Banque  - majoritairement représentés par la population protestante - vers le déclin. Le siècle qui suit voit s'installer un commerce médiocre qui auparavant était considérable. C'est également avec intérêt que les pays à majorité protestante accueillent cette force qui nourirra les forges de leurs industries, en peu de temps la Prusse s'élévera au concert des Nations occidentales ; le tout  finalement pour une bévue,  lourdes de conséquences.




Annexe

Description des galères :

"Le jour même de mon arrivée, on donna la bastonnade à un malheureux forçat: on fait dépouiller tout nu, de la ceinture au haut, le malheureux qui doit la recevoir; le ventre sur le coursier de la galère, ses jambes pendantes et ses bras à l'opposite, on lui fait tenir ses jambes par deux forçats et les bras par deux autres; et le comité (celui qui commande les cadences de rame) est derrière lui qui frappe un robuste Turc pour l'animer à frapper de toutes ses forces avec une grosse corde sur le dos du pauvre patient... Après le barbier vient lui frotter le dos tant déchiré avec du fort vinaigre et du sel pour faire reprendre la sensibilité à ce pauvre corps et pour empêcher que la gangrène ne s'y mette."

"Je me suis trouvé avoir ramé à toute force pendant 24 heures sans nous reposer un moment... Pour lors on n'entend que les hurlements de ces malheureux ruisselants de sang par les coups de corde meurtriers qu'on leur donne... Et lorsqu'un de ces malheureux forçats crève sur la rame, on le jette à la mer comme une charogne."

Blessé au cours d'une bataille navale "on m'emporta à fond de câle... A cause du grand nombre de blessés, je fus trois jours sans être pansé qu'avec un peu d'eau de vie camphrée que l'on mit sur une compresse pour arrêter le sang sans aucun bandage ni médicament. Les blessés crevaient comme des mouches dans ce fond de càle où il faisait une chaleur à étouffer et une puanteur horrible. On me sortit de là, de même que plusieurs autres, avec le palan à poulie, comme des bêtes."

- "Mémoires de Jean Martheilhe" 1684-1777 



Dragonnades :

"Le 20 août 1685 les troupes entrèrent dans Montauban et furent logées par groupe chez les habitants protestants. La volonté de faire le mal était si grande que tous, officiers et soldats, par la permission expresse des autorités, rivalisèrent de violences et de désordres. Tous les habitants de la religion, sans distinction d'âge, ni de sexe, eurent tellement des menaces, des coups et du pillage de leurs biens, que la ville fut aussi maltraitée que si elle eût été une ville rebelle prise d'assaut. Ma maison fut remplie de soldats et de chevaux d'officiers. Ces hommes s'emparèrent de toutes les chambres avec si peu de réserve que je ne pus même pas en garder une seule pour ma famille. Il me fut également impossible de faire entendre à ces misérables que je leur offrais sans résistance tout ce que je possédais. Ils enfoncèrent toutes les portes, brisèrent les coffres et les armoires, préférant saccager mon bien de cette façon brutale que d'accepter les clés que ma femme et moi leur tendions. Ils convertirent en écurie mes granges pleines de blé et de farine qu'ils firent fouler aux pieds de leurs chevaux avec beaucoup de barbarie ; ils en firent autant du pain destiné à la nourriture de mes petits enfants, sans qu'il nous fut possible d'arrêter leur fureur. Je fus mis à la porte avec ma femme qui était sur le point d'accoucher et quatre petits enfants, et nous n'eûmes le droit de rien emporter sauf le berceau et quelques langes pour l'enfant qui allait naître."

- Samuel de Péchels de Montauban -




Sources :

- Histoire des communes des Deux-Sèvres - Maurice Poignat Editions Projet 1982

en ligne :

http://www.museeprotestant.org/index.php?Lget=FR


Autres articles :

Edit de Nantes (1er Partie) 30 avril 1598,
Effets de la Révocation de l’Edit de Nantes ou Edit de Fontainebleau 1685,
Edit de Tolèrance signé par Louis XVI le 7 novembre 1787 à Versailles,

Situation générale en Bas Poitou au XVIIème siècle,Edit de Nantes (2ème Partie) 30 avril 1598,
Arrêt du Conseil du Roy Louis XIV portant sur la réduction des échevins et officiers de la ville de Nyort le 18 juillet 1681,

Danse de la Musique du Temps de Nicolas Poussin 1640 et Fontaine de Fortune 1457,

Edit de Tolèrance signé par Louis XVI le 7 novembre 1787 à Versailles,
Edit de Fontainebleau ou Révocation de l’Edit de Nantes signé par Louis XIV le 16 octobre 1685,
Edit de Nantes (2ème Partie) 30 avril 1598

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12 janvier 2008 6 12 /01 /janvier /2008 14:50

La ville de Niort, de part sa position stratégique sur les axes Poitiers-La Rochelle, Poitiers/Saintes/Bordeaux, Limoges/Nantes fût assez tôt dotée d'une conséquente ceinture de remparts, puis enfin d'une seconde...

 

Pour renforcer le verrou plusieurs forteresses contrôlaient les axes précités, en amont et en aval de la ville. Nous en verrons quelques unes. Le système défensif se déployaient sur un premier rayon de 20 kms environ puis 10, ainsi c'est au moment des guerres de religions que le second cercle fut rasé pour établir une sorte de contre marche, afin d'empêcher les armées de se positionner à proximité de la ville.

 

On comprends dès lors l'importance et le rôle stratégique qui sont mis en relief durant les campagnes militaires des guerres de religions pour la ville de Saint Maixent, tenir cette ville revenait toujours a maintenir une base pour des offensive contre la cité de Niort. C'est sous Richelieu et Louis XIV que cette place prend son essort et c'est également l'explication de la localisation de régiments dans cette ville.

 

Donc le château qui nous concerne "Cherveux" fût à l'origine une motte castrale appartenant à la famille des Lusignans. Cette famille vraisemblablement l'une des plus ancienne du Poitou, s'illustra très tôt pour son esprit d'indépendance et sa vélléité à toute autorité royale. Son ancienneté et ses alliances familiales firent hisser les Lusignans aux fonctions les plus hautes dans les Etats Latins d'Orient.

 

Lorsque l'empire des Plantagenêts s'effondre, le Poitou retombe dans l'escarcelle royale capétienne, les Lusignans partent en guerre contre leur suzerain. En 1242 Saint Louis confisque   à Hugues XI de Lusignan six fiefs ,suite à la défaite de Taillebourg,  et remet la citadelle à son frère Alphonse de Poitiers(époux également de la fille du Comte de Toulouse - les deux meurent sans enfants et les domaines des Comtés de  Toulouse et Poitou vont directement à la couronne-).

 

Entre temps Hugues fait son serment d'allégeance, va combattre au côté de Louis IX en Egypte ou il meurt en 1249. Le château est restitué aux descendants de la famille de Lusignan. En 1303 il passe aux Mello, puis Craôn et enfin Châlons.

Durant la guerre de cent ans cette place imposante est de nouveau enlevée en 1363 par les troupes anglaises d'Edouard III, ce dernier le donne à son Sénéchal de Poitou Guillaume Felton.

 

Du Guesglin avant de s'emparer de Niort par ruse, fait tomber Cherveux en 1369. Il est alors restitué a Amaury de Craon, et enfin c'est Guy de la Trémoille d'une illustre famille du Poitou qui acquiert le château. Il cumule les postes de premier Chambellan, Ministre et Gouverneur du royaume sous Charles VII.

Louis de la Trémoille le cède à la famille d'Estissac, il change de mains plusieurs fois pour aboutir dans celles de famille Chenin (curieusement c'est aussi le nom d'un cépage ancien)

Louise Chenin l'apporte en 1470 par mariage à Robert de Conningham qui devient dés lors seigneur de Cherveux.

 

Robert de Conningham est capitaine de la très prestigieuse "Carde écossaise" du roi Charles VII puis Louis XI, en effet depuis près de 400 ans la "Old alliance" (vieille alliance) entre le royaume d'Ecosse et de France est effective par le biais de cette garde d'élite au service de la couronne. Tout comme les régiments Suisses plus tardivement, ainsi que ceux de Pologne.

 

Conningham s'illustre notamment durant la campagne de reconquête de la Normandie en 1450, et de la ville de Bayonne en 1451. Il est impliqué dans un complot contre le roi mais est réhabilité par la "French court" (Justice) en 1461. Louis XI reconnait ses mérites et lui accorde la Capitainerie de la Garde avec 50 lances fournies

 

Conningham family

 

Conningham fait doté Cherveux d'une architecture médiévale défensive impressionnante, et luxueuse pour l'époque. La construction s'opére en une seule fois.


 

 

Cherveux est transmis de succession en succession pour aboutir dans les mains des Puyguyon et de la famille de Saint Gelais - vieille famille des environs de Niort -

Louis de Saint Gelais est amiral de la flotte protestante sous le futur Henry IV, il est naturellement l'un des chefs de la région du Poitou, car il connaît les lieux. Il s'empare habilement de la ville de Niort ou il trouve 2 ans de blés pour nourrir la ville et les armées. Il obtient le commandement général de la province. Henry IV lorsqu'il accède au trône le nomme Lieutenant Général. C'est donc en ce sens que Saint Gelais fait fortifier la place pour la rendre redoutable.

 

Mme. Redien propriétaire du château se fera un plaisir de vous guider au cours de cette inoubliable visite. Un des rares vestiges défensif encore debout de la région et qui mérite que l'on y prête toute l'attention nécessaire. Le propriétaire propose ausi des chambres d'hôtes et parfois de la cuisine médiévale.

 

Il est fort probable que la vie de Robert de  Conningham ait inspiré Walter Scott en 1823 pour sa nouvelle historique "Quentin Durward"

 

Il en résulte donc de ce fait un excellent film du réalisateur Richard Thorpe en 1955 : "The adventures of Quentin Durward" avec avec Robert Taylor, Kay Kendall, Robert Morley, George Cole.

 

Une série télévisée franco-allemande en 1971 "Quentin Durward" par Gilles Grangier

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29 décembre 2007 6 29 /12 /décembre /2007 09:06

bas-poitou-1-copie-1.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Histoire des guerres de religions en Bas Poitou (Niort, Saint-Maixent et environs) En grande partie j'ai rédigé ce récit sur la base d'archives militaires (Service Historique des Armées), 

 

 

Niort (localisation carte XVIIème bnf) se trouve sur les axes suivant (les notes d'orientation prendrons pour axe Niort par la suite):

- Poitiers - La Rochelle à mi chemin,

- Nantes - Limoges à mi chemin,

l'ancienne voie romaine Poitiers - Saintes n'est usitée que pour aller sur Bordeaux.

De Niort on peut accéder au Nord à Bressuires, Parthenay, Thouars ; à l'Est Poitiers, au Sud Est Limoges, Melle, au Sud Saint  Jean D'Angély, Saintes, Bordeaux, au Sud Ouest La Rochelle, à l'Ouest Maillezais, Fontenay le Comte, Nantes(carte XVIIème bnf).

( 1cornette de cavalerie est une enseigne (porte étendard) mais correspond à un escadron environ)

 

Sous le règne d'Henry II, puis de ses fils Charles IX, Henry III, le Poitou devient la scéne privilégiée des opérations militaires des partis catholiques et protestants.

En 1568 à Châtillon les chefs du parti protestant se réunissent , s'étant assuré auparavant des  places de Thouars, Parthenay et Oiron. Le frère de l'Amiral de Coligny D'andelot fait tomber la ville de Niort, il passe au fil de l'épée la garnison de la tour de Magné, sous l'effroi Saint Maixent se rend.

Un combat décisif semble attendre les parties qui veulent en découdre, l'affrontement aura lieu entre Poitiers et Lusignan.

La coalition de la couronne compte :

- Le Duc d'Anjou (futur Henri III) à Jazeneuil avec le gros des troupes, la cavalerie étant positionnée à Sanxay, soit un peu moins de 20 000 hommes (chiffre trop conséquent ?)

- Le Prince de Condé à Colombiers, d'ou il reçoit un détachement de Vivonne venant de Pons, soit un peu plus de 20 000 hommes (chiffre trop conséquent ? à réduire de moitié !)

 

Le village de Pamproux se trouve entre les camps adverses et fait l'objet d'escarmouches ; Martigues du parti catholique appui la position avec 800 lances mais Coligny et D'Andelot s'en empare avec 5 cornettes de cavalerie. Martigues s'affaire à sa retraite sur Sanxay et Jazeneuil, Coligny à ses basques le surprend sur Sanxay, Martigues fuit.

Coligny et les chefs protestants forts de cette victoire s'emparent de Niort le 28 septembre 1568. L'église Saint Gaudens est rasée, l'église Saint André ravagée, tout le mobilier et reliquaires de Notre Dame dispersé, les vitraux brisés comme le 1er juin 1562.

 

En 1569 Le Comte de Lude Gouverneur du Poitou profite de l'absence des Princes protestants de Niort pour positionner ses troupes alentour. Pour s'assurer de sa victoire il occupe les postes d'accès suivants :

- au Nord il fait tomber le château de Cherveux,

- à l'Ouest il fait capituler la tour de Magné,

- au Nord Est il installe un détachement de cavalerie et d'infanterie à Fors

- au Sud il se positionne avec tout le restant de sa cavalerie à Saint Florent.

 

Pluviault sachant la ville en détresse s'empresse d'amener 700 fantassins et 120 cavaliers de Frontenay Rohan-Rohan,  il évite Fors, détachement entre porte Saint Jean au Sud, cependant 8 cornettes de cavalerie chargent en queue à Saint Florent 100 hommes meurent.

 

Le Comte de Lude assiège la ville le 21 juin avec 9000 hommes d'infanterie, 4 canons et plusieurs couleuvrines, dont les tirs sont axés sur le quartier Notre Dame, mais il perd rapidement 900 hommes alors que la cité n'en perd que 90 ; il lève le siège le 2 juillet. Il rentre sur Poitiers, par Cherveux, puis Saint Maixent qu'il laisse à D'Onoux, mais ce dernier est rappelé sur Poitiers, Saint Maixent tombe. 

- "1569. Jean Miget, sieur de Malmouche, jusques en octobre, et fut fait maire ledit François Chabot jusques à Nouel, et aprés fut fait maire François Jouslard, sr de Mortefond. En cette année et le 20 de juin, Nyort fut assiegé par le comte du Lude avec 7000 hommes de pied et 1200 lances, mais la ville ayant esté secourue par le sieur de Pluviaud, avec 800 hommes de pied et 70 salades, qui percerent les assiegeans, et les habitans ayans extraordinairement bien fait leur devoir, repousserent les assiegeans en 2 assaults, notamment à celui qui fut donné à la tour de l'Espingalle; ils obligerent enfin le comte du Lude de lever le siege, aprés avoir rendu cet assault inutile, en faisant enfler l'eau par le mosen des moulins où ils avoient mis toutes les pales, et en suite les avaient ouvertes deux heures avant le coup." (1)

 

Les années 1568, 1569 et 1570 la ville accumule les déficits, l'entretien des soldats étant à charge des habitants les tailles (impôts) avaient doublées. En outre pour trouver des liquidités et tenir la place en 1569 est décreté par  Jeanne d'Albret (mère d'Henry de Navarre), Henry de Navarre, Louis de Bourbon (Prince de Condé), Gaspard de Coligny (Amiral de France), son frère François seigneur d'Andelot (Colonel général de l'infanterie, François de La Rochefoucault (Prince de Marcillac) la vente des biens ecclésiastiques dans les provinces occupées par les protestants.

Coligny assiège infructueusement Poitiers.

Le 8 octobre 3 jours aprèsla bataille de Moncontour ou le Duc d'Anjou vainc les protestants , Coligny regroupe les débris de son armée sur Niort, les Anglais y envoie du renfort. Coligny y laisse une garnison, puis se retire sur La Rochelle.

Le Duc d'Anjou par ses héraults d'armes sommes les villes du Poitou aux mains de la partie adversede se rendre, la forteresse de Lusignan se rend, les autres refusent, il se présente sous les murs de Niort qui capitule aussitôt, tout le Poitou se soumet.

Le 24 Août 1572 (Saint Barthélémy), lors du mariage d'Henry de Navarre et Marguerite de Valois, soeur de Charles IX, à Paris le parti catholique massacre et ce en plusieurs villes de France les protestants. Viols, pillages, tortures s'en suivent. L'amiral de Coligny déjà blessé, est défenestré.

 

Devant cette ignomigneuse trahison le Poitou se soulève, Lanoue s'empare de Melle (Sud Est), Lusignan,cette dernière est assiégée par l'armée du Duc de Montpensier, qui s'empare de Cherveux et Saint Maixent ; de son côté Lanoue fait plusieurs tentatives infructueuses sur Niort.

HenriIVlegrand.jpg

Louis de La Trémoille, Duc de Thouars fait tomber Melle, mais ce dernier meurt avant d'y pénêtrer.

D'Aubigné à la tête de l'armée protestante fait détruire aux environs de Niort marches et contre-marches, pratiquant la technique de la terre brûlée. N'ayant pas la supériorité numérique de Malicorne Gouverneur du Poitou il pratique la guérilla et harcèle ce dernier. Il se présente à Beauvoir, Malicorne se replie sur Niort.

Malicorne dépèche alors deux régiments l'un sur Saint Gelais, l'autre Lamagnane sur Melle ; d'Aubigné l'en chasse et le pousuit alors jusqu'a sa retraite  et force le corps de garde de Couhé, il se retire alors sur La Mothe Saint Heraye.

 

La peste fait fuir la soldatesque, elle sévit sur Niort de Juillet 1584 à Janvier 1585, on y dénombre 30 à 40 décès par jour.

 

Plus tard Henri III délégué une armée à Biron sur le Poitou, le Duc de Joyeuse reprend La Mothe Saint Heraye et taille en pièces les deux régiments du Prince de Condé, puis Saint Maixent. Cependant qu'Henry de Navarre s'empare de Sanxay.

En 1588 Henry de Navarre fait tomber Bauvoir au sud, il envoi le 15 décembre Louis de Saint Gelais s'emparer de Niort avec 400 arquebusiers et 80 gendarmes. A la faveur de la nuit des échelles sont dressées contre les remparts entre la Porte Saint Gelais (Nord) et la tour Foulie ; les sentinelles endormies sont égorgées, les portes ouvertes ; la troupe s'engouffre ; Niort tombe. Seuls deux ligueurs sont pendus malgré les atrocités commises sur La Marzelle, grand Prévost de Navarre ; ce dernier entre en la ville le 29 décembre et naturellement de sanglants réglements de comptes s'en suivent, dans la foulée on découvre des provisions pour 20 000 hommes pour 2 ans dans les entrepôts. Saint Maixent sait l'arrivée des troupes de Navarre et capitule, Vivonne en fait autant.  

r--volte-1588-paris.jpg 

- "1588. .Jacques Pastureau, sieur de la Roche-Quartault. En cette méme année le 28 decembre, Nyort fut surpris par ceux de la R. P. R. dont les armes estaient commandées par les sieurs de Parabere, St-Gelais, Harambure, Preau, Valieres et autres, et l'cntreprise fut faite par Je sieur de Ranques, gentilhomme provençal, assisté du capitaine Gentil; le pétard fut appliqué à la porte St-Gelais, où il ne lit pas grand etfet, mais les eschelles ayans en méme temps esté posées aux murailles d'entre la -porte St-Gelais et la tour Foulie , les assiegeans monterent à la muraille, et égorgerent la sentinelle qu'ils trouverent endormie dans une tour. Ensuite ils entrerent dans le corps de garde de la porte St-Gelais, d'où estant descendus jusques aux halles, ils furent repoussez jusques au puy du canton du Relais par les habitans animez par l'exemple du sr Laurens, ayeul de M. le president de Beaulieu, qui s'y signala extraordinairement et y fut tué ainsi que plusieurs bons habitans , du nomhre desquels fut le sr Richier et autres: mais enfin il fallut céder au nombre et ainsi la ville fut prise. Les ennemis ayant gaigné neuf pieces de canon de batterie el deux coulevrines qu'on avoit fait venir à Nyort, pour battre Fontenay le Comte, et le mérne jour le roy de Navarre estant arrivé à Nyort le sr de Malicorne Lieutenant pour le roy en Poitou, luy rendit le Château, et lors fut fait maire, Pierre Miget, sieur de Malmouche." (2) 

 

Une nouvelle épidémie de peste sévit en 1603, les habitants désertent en masse la cité.

 

En 1621 le Poitou se soulève à nouveau, les seigneurs protestants réunis à La Rochelle projettent une République, Louis XIII se présente avec force armée ; Saint Maixent et Niort capitulent. Il s'entretient avec les chefs du parti réformé et s'engage, il accorde des privilèges. Le 23 avril 1622 il promet d'observer strictement l'Edit de Nantes en contre partie les prostestants s'en tiennent à la paix. Louis XIII tint sa promesse !

 autres articles :

 

  Arrêt de la Cour des Aydes : Confirmation de la Lettre patente de 1610 sous la régence de Marie de Médicis,

Lettre de création d’un régiment royal de la ville de Nyort par Louis XIII le 16 juin 1621,
Arrêt du Conseil du Roy Louis XIV portant sur la réduction des échevins et officiers de la ville de Nyort le 18 juillet 1681,
Mythe du dragon de Nyort par M. D’Orfeuille, Saint Maixent an 7 de la République,
Parallèles entre le dragon de Niort et l’Hydre de Lerne, symbolisme des Hercules de la ville de Niort,
Etude sur les Poulpes, calamars, pieuvres et Hydres mythiques

Récit des opérations militaires en Bas Poitou durant les guerres de religions 1562-1622 (archives nationales de l’armée de terre),
Situation générale en Bas Poitou au XVIIème siècle,
Effets de la Révocation de l’Edit de Nantes ou Edit de Fontainebleau 1685,
Bref historique de la ville de Niort,
Chartes originales de la ville de Nyort, par Aliènor d’Aquitaine en 1203 et confirmées par ses successeurs,

Lettre patente de confirmation des privilèges par le roi Louis XIII, au Maire, échevins et pairs de la Ville de Nyort en 1610,


Sources
:

 

- Archives du Service Historique des Armées,

- (1) Thrésor de la ville de Nyort, Augier de la Terraudière, 1886 2ème édition, chez Clouzot à Niort, p. 147,148
- (2) ibid. p. 148,149

- Journal de Saint Generoux

- Bardonnet Ephémérides

- Briquet (H.A.) Histoire de la Ville de Niort - Niort 1832

- Favre (L.) Histoire de la ville de Niort 1880

Sources en ligne :

- Histoire Universelle, Agrippa d'Aubigné, tome VII 1585-1588 - Chapitre XIV "Premier voyage du duc de Joyeuse en Poictou" à la "Bataille de Coutras"



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