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3 février 2008 7 03 /02 /février /2008 10:24

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Armée musulmane
:

 

 

 

Saladin dans le cadre de cette campagne utilise la mobilisation générale des populations sous la forme de « dijhâd bis-sayf ». Un noyau central de professionnel « askar » fait en général de turcs, kurdes, turcomans et mercenaires sert de « garde prétorienne » à ceux-ci un page pour l'entretien de l'armement et le courant était attaché de manière continuelle, tous sont rémunérés en permanence, leur entretien étant fort onéreux Saladin n'en comptera jamais plus de 14 0000. On compte aussi des guerriers esclaves - les mamlouks qui forment des unités d'élites pour des opérations de confiance.

 

 

 

A cet ensemble s'ajoutent des hommes libres astreints au service militaire rétribués sous forme de concessions foncières, ou de « colonies militaires » sur les provinces conquises inhabitées ou dépeuplées. L'administration et les bénéfices des terres du fisc reviennent aux corps de troupes dans un premier temps , les terres seront distribuées dans un second temps aux titulaires.

 

Nour-Eddin rend héréditaire les bénéfices des distributions dans ses principautés d'Alep et de Damas, en 1169 Saladin alors son lieutenant impose ce type de fiefs inamovibles en Egypte. Cette tradition était plus particulière à la Perse et la Mésopotamie.

 

A ces troupes abondantes se rajoutent les bédouins dont les princes musulmans s'attachent les services en délivrant aux tribus des concessions collectives de territoires dont ils assureront la défense. Souvent sans solde ceux-ci recevaient une gratification.

 

 

 

Le Prince se réserve 1/5 des prises de guerre (biens mobiliers et captitfs) les 4/5 sont mis en commun et distribués ; un cavalier reçoit le double d'un fantassin.

 

 

 

Quelques termes :

 

 

 

Janib : une unité de cavalerie ou d'infanterie

 

Tulb : unité d'une centaine de cavaliers se signalant par des étendards propres et des sonneurs

 

Jarida : inférieur au nombre du tulb

 

Jama'a : trois jarida

 

Sariyya : unités de plusieurs dizaines de soldats employées aux opérations de guérilla extrêmement mobiles, qui harcèleront ici l'arrière-garde  et les flancs de l'Ost Franc. 

 

Emir : officier (un groupe encadre les effectifs et un Emir est chargé spécialement de la contingence et du soutien logistique des troupes (nourriture, eau,...) 


Yazak al -dâ'îm : unité composée de calaviers d'élite, chargé de la surveillance des mouvements de l'ennemi, mais aussi d'interrompre toutes ses liaisons de coordinations de mouvement et le couper de son approvisionnement en eau,


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Déplacement, ordre de bataille :

 

 

 

Les troupes Sarrasines ont la propriété d'une grande adaptabilité, là ou les Francs ont un ordre de bataille et un ordre de marche, elles s'adaptent au terrain connu avec la même souplesse. Depuis Nour-Eddin l'armée est divisée en trois partie centre, aile droite (commandée par le neveu du Sultan Taqî ad-Dîn) , aile gauche (par Muzaffar ad-Dîn Kûkburi) , chacune avec une avant-garde , le plus souvent des fantassins en éclaireur fondus dans le paysage prêt a débusquer l'adversaire et observer ses positions (qui épaulent le Yazak al -dâ'îm), et l'arrière-garde . En cas d'offensive les deux corps se rejoignent. Des flancs-gardes protégent des assauts latéraux.

 

 

 

En outre deux réserves complétent le dispositif : les « abtal » qui couvrent l'armée en cas de retraite, car si cette armée est nombreuse elle n'en demeure pas moins fragile quant à sa fidélité durant la bataille ormis l' « askar » et l'autre réserve « sug'an » elle chargée d'asséner le coup final à l'adversaire.

 

 

 

Le système institutionnel est comparable aux Francs quant à la direction. L'importance de l'Emir égale la qualité et la quantité de son ou ses escadrons et attachés, mais le Sultan sait les répartir suivant leur poids tactique et non selon une étiquette de préséance comme chez les Francs.

 

Quelques soient les circonstances ces escadrons doivent garder contact tout en respectant leur formation initiale ce qui nécessite une transmission rapide par les biais de bannières ainsi que de musiciens (sonneurs) au général et inversement du génral aux émirs.

 

 

 

Tactiques :

 

 

 

Le monde musulman hérite de deux tactiques, celle de la bataille rangée telle qu'on la connaît depuis l'Antiquité (par exemple entre Alexandre et Darius à Issos et Gaugamèles et dont les phalanges macédoniennes ne sont pas sans rappeller la cavalerie lourde franque) et les techniques de harcèlements par une cavalerie légère héritée des tribus nomades.

 

 

 

Les Sarrasins et notamment Saladin gardent en mémoire le cuisant échec de la bataille de Montgisard en 1177 menée par Beaudoin IV avec une infériorité numérique de 1 contre 10.

 

 

 

La manoeuvre privilégiée lors du déplacement des francs notamment reste donc les assauts par vagues successives comme les tribus mongoles ou hunniques. Les assauts sont répétés sur les flancs ennemis :

- Al-karr wa l-farr -  : art de charger et de se dérober (technique pour les archers à cheval identique aux Parthes lors de la bataille de Ctésiphon), cette technique peut vraiment être élévé au rang d'art car il s'agit bien d'une part d'immobiliser les troupes adverses par projection à cheval de flèches en discontinu, et par flots ininterrompus. Une première approche à portée de traits face à l'adversaire, l'instant de flottement du cheval/le moment propice au tir, le tir, le réarmement... le cheval est réorienté vers l'arrière juste au au point d'intersection des jets ennemis, le cavalier réarme, attend l'instant de lévitation et tire le buste en torsion arrière, en équilibre sur sa monture, il peut décocher 10 traits/mn, Si l'on prend une vague de 5000 cavaliers on obtient une fréquence de 20 à 30 000 traits/mn au point de friction, le tout coordonné  en roulement continuel. Cette "machine" doit donc échapper d'une part aux flèches et carreaux ennemis par sa volocité mais également aux charges sporadiques des Turcopoles, les chevaux occidentaux étants complèment inadaptés à ce genre de courses , terrains et climat.
 

 

En cas de bataille rangée la cavalerie charge les lignes ennemies puis se replie précipitamment avant d'entrer en contact ; parfois cette dérobade laisse l'adversaire se prendre à la feinte, s'il s'engouffre à la suite ; alors les ailes gauche et droite de l'infanterie musulmanes s'écartent et laissent pénétrer l'imprudent ; la cavalerie sarrasine fait volte face l'étau se resserre ; dans l'impossibilité de manoeuvrer la cavalerie lourde en est réduite à la mêlée ou elle n'a aucune chance. Ce type de fuites simulées et répétées de manière à exaspérer l'adversaire révèle un art consommé de la manoeuvre et de la maitrise de l'enchainement cohérent des opérations.

 

 

 

Si cette opération échoue la ligne de front sarrasine s'organise, une première ligne de fantassins s'agenouille derrière des boucliers plus petits que ceux des francs, piques en terre pour briser l'assaut, en seconde ligne les archers, enfin la cavalerie légère armée de projectiles, flèches, lance, et sabre ; les deux premières lignes s'écartent pour laisser opérer la cavalerie ; dans ce cas là ce sont les troupes franques qui ont l'avantage.


Tout démontre ici un art consommé de la guerre, de la tactique du harcèlement. Une parfaite maitrise de l'organisation et la coordinations des mouvements militaires. Saladin s'est aguerri, sa traversé du "désert" lui a été utile car il a su tirer parti de ces échecs militaires, ici il amène l'adversaire sur son terrain, le pousse à commettre des erreurs, dès lors ses troupes vont se répandre volatiles et véloces, insaisissables, tourbillons mortels sur le bloc Franc.



autres parties :

Textes originaux :
- Ibn' Al Athir,
- Guillaume de Tyr;

Etudes :
- Etat de l'armée Franque,
- Chevaux arabes
- Chevaux des armées franques.


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