Nous avons évoqué hier la “sortie de crise” négociée par Gabriel Attal avec la FNSEA et imposée sans ménagement à la Coordination Rurale après plusieurs dizaines de gardes à vues. Si la situation est encore incertaine sur le terrain (et spécialement dans les provinces), une certitude se dégage : le Premier Ministre a sorti 400 millions € des caisses de l’Etat pour éviter le siège de Paris par les tracteurs. C’est le retour du “quoiqu’il en coûte” que Macron avait promis d’arrêter après en avoir abusé pour assurer sa réélection.
Alors que certains barrages subsistent et que la Confédération paysanne annonce son intention d’entrer “dans la danse” des barrages la semaine prochaine, l’addition est déjà salée pour le contribuable en matière agricole. L’éloignement des tracteurs de Rungis, puisqu’il s’agit bien de ce sujet, a obligé Gabriel Attal à mettre beaucoup d’argent sur la table : Bercy avance 215 millions pour rembourser le premier semestre de taxe sur le gazole non routier adoptée en loi de finances 2024 mais finalement supprimée pour calmer la colère. A long terme, cette mesure pourrait coûter très cher.
- La semaine dernière, Attal avait annoncé par ailleurs 50 millions pour la filière bio
- le gouvernement devrait aussi rapidement verser 50 millions aux agriculteurs du Sud-Ouest touchés par la maladie hémorragique épizootique
- le fonds d’urgence des viticulteurs est porté à 80 millions €, soit 60 millions supplémentaires
- les éleveurs de bovins bénéficieront d’une exonération de plus-value de 150 millions €
- un plan d’arrachage de vignes est par ailleurs promis pour une somme globale de 150 millions € sur deux ans
Pour l’instant, toutefois, la situation est incertaine sur le terrain. Insistons sur ce point.