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23 février 2024 5 23 /02 /février /2024 10:15

Depuis la création de l'Etat Français ç'est à dire sous Clovis, il n'a jamais cessé de se poser la question d'indépendance nationale, en effet la France de part sa position est l'axe de passage du Nord vers le Sud. Une place stratégique souvent enviée, elle n'a réussie à se maintenir que grâce à sa cohésion hélàs le plus souvent à marche forcée, mais elle est restée depuis plus de 1500 ans indépendante vis à vis notamment du Saint Empire Romain Germanique et autrefois de l'empire Anglo Angevin des Plantagenêts.

La dernière guerre fût un mélange de soumission à l'occupant et de résistance ; les alliés de ce fait en profitèrent pour avancer leurs pions et s'accaparer le territoire, mais ç'était sans compter sur la poigne de fer de de Gaulle qui oeuvra pour libérer Paris, et la France par la Résistance (en effet le débarquement n'aurait pu avoir lieu sans l'appui, le sabotage des avancées allemandes vers la Normandie, j'en veux pour preuve les blocage de la colonne Elster dans l'Indre par exemple, les débarquements du Sud et de Normandie bien sûr)

C'est ainsi que la France fût libérée du joug nazi, mais également de l'annexion Américaine. De 1959 à 1969 ce sont les années de redressement, puis la suite n'est qu'une lente érosion du système un effondrement vis à vis des alliés commerciaux, pour finir aujourd'hui sous leur coupe ; par ce que les hommes politiques n'ont pas eut le courage, la volonté ou l'intégrité de ne pas suivre la voie Libérale générale imposée par les anglo-saxons, que vante tant Macron ! Et pourtant il suffit que chacun fasse son travail  ; imposer la voix de la France à l'extérieur.

 

Henry

 

_________________________________________________________________

 

C’est un aspect souvent méconnu de la Seconde Guerre mondiale : les “libérateurs” américains avaient tout simplement l’intention d’occuper et de gouverner la France. C’est le plan AMGOT. Des billets de banque avaient été imprimés aux Etats-Unis pour servir de nouvelle monnaie française et des officiers américains avaient été spécialement formés pour administrer le territoire français.

L’Amgot
Monnaie Américaine (Amgot)
Gouvernement militaire allié des territoires occupés*

Le gouvernement militaire allié des territoires occupés, en anglais Allied Military Government of Occupied Territories (AMGOT), est la suite envisagée par les alliés anglo-américains notamment au débarquement du 6 juin 1944 sur les côtes de Normandie.

Ce gouvernement militaire d’occupation constitué est chargé d’administrer les territoires libérés au cours de la Seconde Guerre mondiale. Dès 1942, l’administration américaine avait prévu d’imposer à la France, comme aux futurs vaincus, Allemagne, Italie, Japon, un protectorat qui aurait aboli toute souveraineté, y compris le droit de battre monnaie. Mais la raison essentielle des alliés était d’annexer l’empire colonial français riche en matières premières et en bases militaires stratégiques.

Si ce gouvernement militaire a été établi avec succès dans certains pays, dans d’autres il a été considéré comme illégitime. C’est le cas de la France.

Opposition en France
Soutenu par une très large majorité de Français, le général de Gaulle, à la tête du Comité français de la libération nationale (CFLN), puis en France du Gouvernement provisoire de la République française (GPRF), s’oppose vigoureusement à l’AMGOT.

Dans ses Mémoires de guerre, le général de Gaulle évoque cette affaire : « Les troupes et les services qui s’apprêtent à débarquer sont munis d’une monnaie soi-disant française, fabriquée à l’étranger, que le gouvernement de la République ne reconnaît absolument pas. »

Tract Allemand

Il convient de noter l’implication de Michel Debré, jeune membre du Conseil d’État (32 ans) au sein du Comité général d’études créé à la demande du Général. Le futur Premier ministre de Charles de Gaulle, premier Président de la VRépublique, organisa la désignation et la mise en place des préfets ou commissaires de la République en remplacement de ceux nommés par Vichy.

Ces commissaires de la République institués par le GPRF furent chargés du rétablissement de la légalité républicaine lors de la libération de la France en 1944 jusqu’au 22 mars 1946. Ils furent les représentants du général de Gaulle.

Leur mission consista à rétablir les libertés républicaines et l’autorité de l’État, en empêchant toute vacance du pouvoir, et de ce fait, l’installation d’une administration militaire alliée AMGOT.


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11 septembre 2023 1 11 /09 /septembre /2023 18:01

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15 février 2023 3 15 /02 /février /2023 17:57
A propos de l'auteur

Yuri Rubtsov  est docteur en sciences historiques, académicien de l'Académie russe des sciences militaires et membre de l'Association internationale des historiens de la Seconde Guerre mondiale.

Image en vedette : Adolf Hitler, Hjalmar Schacht et Prescott Bush (famille père Bush Président USA) (Source : The Canadian Patriot )

 

Wall Street a aidé les Alliés à financer leur triomphe de la Seconde Guerre mondiale. Mais comme d'habitude, ils ont couvert leurs paris.

JP Morgan a aidé la reconstruction de l'Allemagne après la guerre mondiale IJP Morgan, sous la direction du gouverneur de la Banque d'Angleterre, a dirigé la renégociation des paiements de réparation et organisé d'autres banques de Wall Street pour renflouer l' Allemagne avec des prêts. Cela ne s'est pas arrêté là.

Selon John Strausbaugh, l'auteur du livre « Victory City, A History Of New York and New Yorkers during World War II » : 

Via la [Banque des règlements internationaux], les banquiers américains et britanniques entretenaient une amitié essentiellement secrète avec leurs homologues nazis et japonais tout au long de la Seconde Guerre mondiale, tandis que des milliers et des milliers d'hommes américains et britanniques en uniforme étaient tués et mutilés dans le combat. vaincre les nazis et les japonais.

Les banquiers d'Hitler , Anthony Isola, 6 février 2019

Vous trouverez ci-dessous un article écrit par l'historien russe Yuri Rubtsov. La source originale de cet article était  Fort Russ tel que traduit du russe par Ollie Richardson pour Fort Russ. La version Fort Russ n'est plus disponible sur Internet. Cependant, une version en russe publiée en 2016 peut être trouvée sur ru-polit.livejournal  ICI . Il a été initialement publié en 2009.

 

 

Par Yuri Rubtsov republié de Global Research

De la Première Guerre mondiale à nos jours : la dette exprimée en dollars a été le moteur de toutes les guerres anticipées par les États-Unis.

Les créateurs de Wall Street sont les principaux acteurs. Ils étaient appelés derrière l'Allemagne nazie. Ils ont financé l'opération Barbarossa et l'invasion de l'Union soviétique.

Les Rockefeller ont financé la campagne électorale d'Hitler.

Wall Street a également « nommé » le chef de la Banque centrale allemande (Reichsbank).

Michel Chossudovsky, 3 décembre 2022

Il y a plus de 80 ans a commencé le plus grand carnage de l'histoire : la Seconde Guerre mondiale.

Si nous voulons aborder le problème de la « responsabilité de la guerre » , nous devons d'abord répondre aux questions clés suivantes :

  • Qui a aidé les nazis à prendre le pouvoir ?
  • Qui les a envoyés vers la catastrophe mondiale ?

Toute l'histoire d'avant-guerre de l'Allemagne montre que la fourniture des politiques "nécessaires" a été gérée par la tourmente financière dans laquelle le monde a été plongé à la suite de la Première Guerre mondiale. 

Les structures clés qui ont défini la stratégie de développement d'après-guerre de l'Occident étaient  les institutions financières centrales de la Grande-Bretagne et des États-Unis - la Banque d'Angleterre et le Federal Reserve System (FRS)  - et les organisations financières et industrielles associées définies comme un moyen d'établir un contrôle absolu sur le système financier de l'Allemagne et sa capacité à contrôler les processus politiques en Europe centrale.

Pour mettre en œuvre cette stratégie, les étapes suivantes ont été décrites :

  1. De 1919 à 1924 –  pour préparer le terrain à un investissement financier américain massif dans l'économie allemande ;
  2. De 1924 à 1929 –  établissement du contrôle sur le système financier de l'Allemagne et soutien financier au nazisme (« socialisme national ») ;
  3. De 1929 à 1933 – provoquèrent et déclenchant une crise financière et économique profonde et  assurant l'arrivée au pouvoir des nazis ;
  4. De 1933 à 1939 –  coopération financière avec le gouvernement nazi et soutien à sa politique étrangère expansionniste,  visant à préparer et réaliser une nouvelle guerre mondiale.
« Réparations de guerre » de la Première Guerre mondiale

Dans un premier temps,  les principaux leviers pour assurer la pénétration du capital américain en Europe ont commencé avec les dettes de guerre de la Première Guerre mondiale  et le problème résolu lié aux  réparations allemandes. 

Après l'entrée officielle des États-Unis dans la Première Guerre mondiale, ils ont accordé aux alliés, principalement l'Angleterre et la France, des prêts d'un montant de 8,8 milliards de dollars. La somme totale des dettes de guerre, y compris les prêts accordés aux États-Unis en 1919-1921, s'élevait à plus de 11 milliards de dollars.

Pour résoudre ce problème,  les pays créanciers ont essayé d'imposer des conditions extrêmement difficiles pour le paiement des réparations de guerre aux dépens de l'Allemagne.  Cela a été amélioré par la fuite des capitaux allemands à l'étranger et le refus de payer des impôts qui ont conduit à un déficit budgétaire de l'État qui ne pouvait être couvert que par la production de masse de marques allemandes non garanties.

Le résultat a été l'effondrement de la monnaie allemande -  la "grande inflation" de 1923 - lorsque le dollar valait 4,2 milliards de marks. Les industriels allemands ont commencé à saboter ouvertement toutes les activités de paiement des obligations de réparation, ce qui a finalement provoqué la fameuse «crise de la Ruhr» - l'occupation franco-belge de la Ruhr en janvier 1923.

Les élites dirigeantes anglo-américaines, pour prendre elles-mêmes l'initiative, ont attendu que la France se lance dans une aventure hasardeuse et prouve son incapacité à résoudre le problème. Le secrétaire d'État américain Hughes a souligné : « Il faut attendre que l'Europe mûrisse pour accepter la proposition américaine.

Le nouveau projet a été élaboré dans les profondeurs de JP Morgan & Co. sous la direction du patron de la Banque d'Angleterre,  Montagu Norman . Au cœur de ses idées se trouve le représentant de la « Dresdner Bank »  Hjalmar Schacht , qui la formule en mars 1922 à la suggestion de  John Foster Dulles , futur secrétaire d'État au cabinet du  président Eisenhower et conseiller juridique du  président W. Wilson ,  à la conférence de paix de Paris.

Dulles a remis cette note au fiduciaire en chef JP Morgan & Co., qui a ensuite recommandé Schacht  en consultation avec  Montagu Norman,  gouverneur de la Banque d'Angleterre.

En décembre 1923,  Schacht devient directeur de la Reichsbank et joue un rôle déterminant dans le rapprochement des élites financières anglo-américaines et allemandes.

À l'été 1924, le projet dit  « plan Dawes » - du nom du président du comité d'experts qui l'a créé, un banquier américain et directeur d'une des banques du groupe Morgan - est adopté à la conférence de Londres . Il a appelé à réduire de moitié les réparations et à résoudre la question des sources de leur couverture. Cependant, la tâche principale était d'assurer des conditions favorables aux investissements américains , ce qui n'était possible qu'avec la stabilisation du mark allemand. 

À cette fin, le plan a été accordé à l'Allemagne un prêt important de 200 millions de dollars, dont la moitié était due à JP Morgan.

Alors que les banques anglo-américaines ont pris le contrôle non seulement du transfert des paiements allemands mais aussi du budget, du système de circulation monétaire et dans une large mesure du système de crédit du pays.

La République de Weimar

En août 1924, l'ancien Mark allemand a été remplacé par une nouvelle situation financière stabilisée en Allemagne et, comme l'a écrit le chercheur GD Preparta, la République de Weimar était préparée pour :

L'aide économique la plus pittoresque de l'histoire, suivie de la moisson la plus amère de l'histoire du monde -  un flot imparable de sang américain versé dans les veines financières de l'Allemagne.

Les conséquences n'ont pas tardé à apparaître.

Cela était principalement dû au fait que les réparations annuelles devaient couvrir le montant de la dette payée par les alliés, formés par le soi-disant « cercle absurde de Weimar ».

L'or que l'Allemagne a payé sous forme de réparations de guerre a été  vendu, mis en gage et a disparu aux États-Unis, où il a été restitué à l'Allemagne sous la forme d'un plan d'aide ",  qui l'a donné à l'Angleterre et à la France, et elles, devaient à leur tour payer la dette de guerre des États-Unis. Il a ensuite été recouvert avec intérêt et de nouveau envoyé en Allemagne. En fin de compte, tous en Allemagne vivaient endettés [étaient endettés], et  il était clair que si Wall Street retirait ses prêts, le pays souffrait d'une faillite complète.

Deuxièmement, bien qu'un crédit formel ait été émis pour garantir le paiement, il s'agissait en fait de la restauration du potentiel militaro-industriel du pays.

Le fait est que les Allemands ont été payés en actions d'entreprises pour les prêts, de sorte que le capital américain a commencé à s'intégrer dans l'économie allemande.

Le montant total des investissements étrangers dans l'industrie allemande au cours de la période 1924-1929 s'élève à près de 63 milliards de marks-or, 30 milliards d'emprunts et le paiement des réparations - 10 milliards de marks. 70 % des revenus étaient fournis par les banques des États-Unis, et la plupart des banques appartenaient à JP Morgan. En conséquence, en 1929, l'industrie allemande occupait la deuxième place mondiale, mais elle était largement aux mains des principaux groupes industriels et financiers américains.

 

Investissements américains dans l'Allemagne nazie. Rockefeller a financé la campagne électorale d'Adolf Hitler

« Interessen-Gemeinschaft Farbenindustrie », principal fournisseur de la machine de guerre allemande, financée à 45 % de la campagne électorale d'Hitler en 1930,  et était sous le contrôle de la Standard Oil de Rockefeller.

Morgan, par l'intermédiaire de General Electric, contrôlait l'industrie allemande de la radio et de l'électricité via AEG et Siemens  (jusqu'en 1933, 30 % des actions d'AEG possédaient General Electric) via la société de télécommunications ITT - 40% du réseau téléphonique en Allemagne.

En outre,  ils détenaient une participation de 30 % dans la société de fabrication d'avions Focke-Wulf .

General Motors, appartenant à la famille DuPont, prend le contrôle d'Opel.

Henry Ford contrôlait 100% des actions de Volkswagen.

En 1926, avec la participation de la Rockefeller Bank Dillon, Reed & Co., le deuxième monopole industriel en Allemagne après IG Farben a émergé - la société métallurgique Vereinigte Stahlwerke (Steel Trust) Thyssen, Flick, Wolff, Feglera etc.

La coopération américaine avec le complexe militaro-industriel allemand  était si intense et omniprésente qu'en 1933, les secteurs clés de l'industrie allemande et les grandes banques telles que Deutsche Bank, Dresdner Bank, Danat-Bank (Darmstädter und Nationalbank), etc. .étaient sous le contrôle de la capitale financière américaine.

La force politique qui devait jouer un rôle crucial dans les plans anglo-américains se préparait simultanément. Nous parlons du financement du parti nazi et d'Adolf Hitler personnellement.

Comme l'a écrit l'ancien  chancelier allemand Brüning  dans ses mémoires, depuis 1923, Hitler a reçu de grosses sommes de l'étranger. On ne sait pas où ils sont allés, mais ils ont été reçus par des banques suisses et suédoises.

On sait également qu'en 1922 à Munich, une rencontre eut lieu entre Hitler et l'attaché militaire des États-Unis en Allemagne, le capitaine Truman Smith , qui rédigea un rapport détaillé pour ses supérieurs de Washington (au bureau du renseignement militaire) , en qu'il parlait hautement d'Hitler.

C'est par le biais du cercle de connaissances de Smith qu'Hitler a été présenté pour la première fois à l'homme d'affaires germano-américain  Ernst Franz Sedgwick Hanfstaengl , diplômé de l'Université de Harvard qui a joué un rôle important dans la formation d'Hitler en tant que politicien, soutenu par un soutien financier important, tout en le sécurisant. liens et communication avec des personnalités éminentes de l'établissement britannique.

Hitler était préparé en politique, cependant, alors que l'Allemagne sous la République de Weimar régnait, son parti restait à la périphérie de la vie publique. La situation a radicalement changé avec le début de la crise financière de 1929.

Depuis l'automne 1929, après l'effondrement de la bourse américaine déclenchée par la Réserve fédérale, la troisième étape de la stratégie de l'établissement financier anglo-américain a commencé.

La Réserve fédérale et JP Morgan ont décidé d'arrêter de prêter à l'Allemagne, inspirés par la crise bancaire et la dépression économique en Europe centrale. En septembre 1931, l'Angleterre abandonne l'étalon-or, détruisant délibérément le système international des paiements et coupant complètement le flux d'« oxygène financier » vers la République de Weimar.

Mais un miracle financier se produisit avec le parti nazi : en septembre 1930, grâce à d'importants dons de Thyssen, IG Farben et de l'industriel  Emil Kirdorf , fervent partisan d'Adolf Hitler, le parti nazi obtint 6,4 millions de voix, et se classe deuxième. place au Reichstag, après quoi des investissements généreux de l'étranger ont été activés.

Le lien principal entre les grands industriels allemands et les financiers étrangers devient Schacht .

 

 

Accord secret de 1932 : Wall Street finance le parti nazi d'Hitler 

Le 4 janvier 1932, une rencontre à lieu entre le financier britannique  Montagu Norman, gouverneur de la Banque d'Angleterre , Adolf Hitler et  Franz Von Papen, qui devient chancelier quelques mois plus tard en mai 1932. Lors de cette rencontre, un accord sur le financement du  Nationalsozialistische Deutsche Arbeiterpartei  (NSDAP ou parti nazi) a été atteint.

Cette réunion a également été suivie par des décideurs américains et  les frères Dulles , ce que leurs biographes n'aiment pas essayé.

Un an plus tard, le 14 janvier 1933, une autre réunion eu lieu entre Adolph Hitler, le financier allemand  Baron Kurt von Schroeder, le chancelier Franz von Papen et le conseiller économique d'Hitler  Wilhelm Keppler  , où le programme d'Hitler a été approuvé.

C'est là qu'ils ont finalement résolu la question du transfert du pouvoir aux nazis, et  le 30 janvier 1933, Hitler est devenu chancelier . La mise en œuvre de la quatrième étape de la stratégie a ainsi commencé.

L'attitude des élites dirigeantes anglo-américaines vis-à-vis du nouveau gouvernement nazi était très sympathique.

Lorsque Hitler a refusé de payer les réparations, ce qui, naturellement, remettait en cause le paiement des dettes de guerre, ni la Grande-Bretagne ni la France ne lui ont montré les créances des paiements. De plus, après sa visite aux États-Unis en mai 1933, Schacht est redevenu à la tête de la Reichsbank et, après sa rencontre avec le président américain et les grands banquiers de Wall Street, l'Amérique a accordé à l'Allemagne de nouveaux prêts d'un montant total de 1 milliard de dollars.

En juin, lors d'un voyage à Londres et d'une rencontre avec Montagu Norman, Schacht a également demandé un prêt britannique de 2 milliards de dollars et une réduction et une cessation des paiements sur les anciens emprunts.

Ainsi, les nazis ont obtenu ce qu'ils n'avaient pas pu obtenir avec le gouvernement précédent.

À l'été 1934,  la Grande-Bretagne signe l'accord de transfert anglo-allemand, qui devient l'un des fondements de la politique britannique envers le Troisième Reich,  et à la fin des années 1930, l'Allemagne devient le principal partenaire commercial d'Angleterre.

La Schroeder Bank est devenue le principal agent de l'Allemagne au Royaume-Uni et, en 1936, son bureau de New York s'est associé aux Rockefeller pour créer la Schroeder, Rockefeller & Co. Investment Bank, que le Times Magazine appelait « l'axe de propagande économique de Berlin-Rome  »  . .”

Comme Hitler l'a lui-même admis, il a conçu son plan quadriennal sur la base de prêts financiers étrangers, de sorte qu'il ne lui a jamais inspiré la moindre alarme.

En août 1934, la Standard Oil américaine [détenue par les Rockefeller] en Allemagne a acquis 730 000 acres de terrain et a intégré de grandes raffineries de pétrole qui ont approvisionné les nazis en pétrole . Dans le même temps,  l'Allemagne a secrètement pris la livraison des équipements les plus modernes pour les usines d'avions des États-Unis,  qui commençaient la production d'avions allemands.

L'Allemagne a reçu un grand nombre de brevets militaires des sociétés américaines Pratt et Whitney, Douglas, Curtis Wright, et la technologie américaine construit le "Junkers-87". En 1941, alors que la Seconde Guerre mondiale faisait rage, les investissements américains dans l'économie de l'Allemagne s'élevaient à 475 millions de dollars. Standard Oil a investi 120 millions de dollars, General Motors 35 millions de dollars, ITT 30 millions de dollars et Ford 17,5 millions de dollars.

L'étroite coopération financière et économique des milieux d'affaires anglo-américains et nazis a été le contexte dans lequel, dans les années 1930, une politique d'apaisement a conduit à la Seconde Guerre mondiale.

Aujourd'hui, les élites financières mondiales ont mis en place la  Grande Dépression 2.0 [2008] , avec une transition de suivi vers un  « Nouvel Ordre Mondial ».

 

Source

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26 septembre 2022 1 26 /09 /septembre /2022 17:37

Dans la tradition de la Grande Catherine Poutine accorde la nationalité Russe à Edward Snowden, ç'est un acte politique peut être symbolique mais qui risque d'avoir de lourdes conséquences

 

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Source : Infowar

 

Quelques mois après l'invasion russe de l'Ukraine, certains médias américains ont commencé à se demander : « Où est Edward Snowden ? Un lanceur d'alerte silencieux depuis que la Russie a envahi l'Ukraine » – comme le disait un titre d'avril de  Newsweek  . L'offensive ukrainienne avait clairement mis le lanceur d'alerte de la NSA dans une position profondément embarrassante, et il est donc resté relativement silencieux sur Twitter. Le gouvernement russe lui avait accordé l'asile depuis qu'il avait fui Hong Kong en juin 2013 – car il était un homme «recherché» pour avoir dénoncé l'espionnage domestique illégal de masse par la NSA et les services de renseignement américains. 

Lundi, les médias d'État russes sont sortis avec un gros titre explosif et un nouveau développement concernant le sort de Snowden : « Poutine signe un décret accordant à Snowden la citoyenneté russe »,  selon  la société d'État RIA Novosti. TASS rapporte également que  Poutine a accordé la nationalité russe à Edward Snowden .

 

Selon le décret présidentiel russe officiel…

« Conformément au paragraphe « a » de l'article 89 de la Constitution de la Fédération de Russie, je décide : d'accepter les personnes suivantes dans la citoyenneté de la Fédération de Russie : Edward Joseph Snowden, né le 21 juin 1983 aux États-Unis d'Amérique Amérique."

C'est un développement absolument énorme et un  gros pouce du Kremlin dans les yeux de Washington  à un moment où les deux parties se rapprochent de la confrontation directe et de la guerre en Ukraine.

 

https://twitter.com/maxseddon/status/1574429371779223552/photo/1?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E1574432084684427264%7Ctwgr%5E3714451f74b2acc73f172acebc621c07a4f2202b%7Ctwcon%5Es2_&ref_url=https%3A%2F%2Fwww-infowars-com.translate.goog%2Fposts%2Fputin-gives-edward-snowden-russian-citizenship-state-media%2F%3F_x_tr_sl%3Den_x_tr_tl%3Dfr_x_tr_hl%3Dfr_x_tr_pto%3Dwapp

 

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Source document Pravda

 

 

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13 septembre 2022 2 13 /09 /septembre /2022 18:06

Je vais rajouter des documents sur la période, notamment sur la collaboration entre les puissances occidentales, que ce soit en France ou a l'étranger qui ont permis au IIIème Reich de se construire et de faire la guerre.

 

Il y a toujours l'Histoire officielle et celle que l'on tait, celle qui compromet, qui dérange, ainsi on retrouve dans cette politique d'avant guerre des relents de ce qui est nommé aujourd'hui  Nouvel Ordre MOndial, à l'époque dans un discours de 1941 Eugène Schueller (L'Oréal) parlait de l'ancien Ordre et du Nouvel Ordre ;  même syntaxe, même antienne, nous voilà donc aux sources d'une opération qui se réédite avec l'onction des puissances financières, comme ce fût le cas avant le second conflit mondial

 

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Le gouvernement que Roosevelt  voulait imposer aux Français en 1944 : Pierre Laval et Édouard Herriot (ci-dessous) !

L’opération avait été préparée en concertation avec le chef de la CIA Allen Dulles et l’ambassadeur d’Hitler à Paris Otto Abetz…

 

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Source : Professiongendarme

 

 

 

Beaucoup de nos compatriotes ignorent les tenants et aboutissants de notre véritable Histoire de France. En cette période troublée par la guerre Russie/Ukraine qui en réalité est une guerre OTAN/Russie et contre l’Europe, il est temps de se remémorer, ou de découvrir pour certains, ce qui a été la réalité de notre Histoire.

Il y a ceux qui savent et ceux qui ignoraient ces « détails » de la véritable Histoire de notre pays. Peut-être auront-ils après cette lecture une vision différente des évènements dramatiques qui se passent pas très loin de chez nous… Mais qui quand même nous concernent tous.

Extraits de l’excellent livre C’était de Gaulle d’Alain Peyrefitte sélectionnés et annotés par François Asselineau.

Pourquoi Charles de Gaulle refusa-t-il toujours de commémorer le débarquement du 6 juin ?

C’était de Gaulle, Tome 2 (Édition de Fallois Fayard 1997), pages 84 à 87

  • Palais de l’Élysée, 30 octobre 1963

En nommant Jean Sainteny ministre des Anciens combattants en décembre 1962, le Général lui avait demandé de consacrer son énergie à l’année 1964. Elle était propice à raviver le souvenir de deux des années glorieuses : cinquantenaire de 1914 et vingtième anniversaire de 1944.

À la fin du Conseil du 30 octobre 1963 , Jean Sainteny a évoqué les cérémonies prévues pour la commémoration de la libération, Pompidou me prend à part : « Tâchez de faire revenir le Général sur son refus d’aller sur les plages de Normandie… » Je suis stupéfait et de l’information et de la demande. « Enfin, reprend Pompidou, prenez des précautions… Je m’y suis cassé les dents. »

Sainteny m’apprend ensuite qu’il se les était déjà lui-même cassées. Naturellement, je vais me les casser aussi.

de gaulle Churchill france Lhistoire vraie : il y a 50 ans, le 6 juin 1964, Charles de Gaulle refusait de commémorer «le débarquement des anglo saxons»
  • « La France a été traitée comme un paillasson ! Churchill m’a convoqué comme un châtelain sonne son maître d’hôtel. »

Alain Peyrefitte (l’air candide) : « Croyez-vous, mon Général, que les Français comprendront que vous ne soyez pas présents aux cérémonies de Normandie ?

Charles-de-Gaulle (sévèrement) : – C’est Pompidou qui vous a demandé de revenir à la charge ? (Je ne cille pas). Eh bien, non ! Ma décision est prise ! La France a été traitée comme un paillasson ! Churchill m’a convoqué d’Alger à Londres, le 4 juin, il m’a fait venir dans un train où il avait établi son quartier général, comme un châtelain sonne son maître d’hôtel. Et il m’a annoncé le débarquement, sans qu’aucune unité française ait été prévue pour y participer. Nous nous sommes affrontés rudement.

Je lui ai reproché de se mettre aux ordres de Roosevelt, au lieu de lui imposer une volonté européenne (il appuie).

Il m’a crié de toute la force de ses poumons : « De Gaulle, dites-vous bien que quand j’aurai à choisir entre vous et Roosevelt, je préférerai toujours Roosevelt ! Quand nous aurons à choisir entre les Français et les Américains, nous préférerons toujours les Américains ! Quand nous aurons à choisir entre le continent et le grand large, nous choisirons toujours le grand large ! » (Il me l’a déjà dit. Ce souvenir est indélébile.)

Winston Churchill choisir entre francaise et americain de gaulle Lhistoire vraie : il y a 50 ans, le 6 juin 1964, Charles de Gaulle refusait de commémorer «le débarquement des anglo saxons»

« De Gaulle, dites-vous bien que quand nous aurons à choisir entre les Français et les Américains, nous préférerons toujours les Américains ! » (Winston Churchill)

  • « Et vous voudriez que j’aille commémorer leur débarquement, alors qu’il était le prélude à une seconde occupation du pays ? Non, non, ne comptez pas sur moi ! »

Charles-de-Gaulle : « Le débarquement du 6 juin, ç’a été l’affaire des Anglo-Saxons, d’où la France a été exclue. Ils étaient bien décidés à s’installer en France comme en territoire ennemi ! Comme ils venaient de le faire en Italie et comme ils s’apprêtaient à le faire en Allemagne !

Ils avaient préparé leur AMGOT qui devait gouverner souverainement la France à mesure de l’avance de leurs armées. Ils avaient imprimé leur fausse monnaie, qui aurait eu cours forcé. Ils se seraient conduits en pays conquis.

NOTE : AMGOT = « Allied military government for occupied territories », gouvernement militaire allié pour les territoires occupés

billets americains france Lhistoire vraie : il y a 50 ans, le 6 juin 1964, Charles de Gaulle refusait de commémorer «le débarquement des anglo saxons»
billets americains france 2 Lhistoire vraie : il y a 50 ans, le 6 juin 1964, Charles de Gaulle refusait de commémorer «le débarquement des anglo saxons»

NOTE : Comme le révèlent leurs coloris et leur graphisme – très voisins de ceux du dollar – ces billets libellés en francs furent imprimés aux États-Unis, de février à mai 1944, par le Bureau of Engraving and Printing, qui est normalement chargé d’imprimer les dollars américains et les autres documents officiels du gouvernement fédéral. Étant fabriqués aux États-Unis, c’est le papier, l’encre, la matière, la présentation et le format des dollars américains qui servirent de référence.

Dès les premiers jours suivant le débarquement du 6 juin 1944, les armées américaines commencèrent à distribuer ces billets de banque pour remplacer les billets français émis durant l’Occupation.

Dès le 14 juin 1944, le Commissaire de la République François Coulet, présent en Normandie, fut confronté à cette circulation de monnaie, qui était d’ailleurs mal accueillie par la population. Il recommanda aux banques de les encaisser et de ne pas les remettre en circulation.

Dès le 27 juin 1944, le général de Gaulle – arrivé entretemps sur le sol français – tapa du poing sur la table en dénonçant cette « fausse monnaie », et en en interdisant la circulation, dès son installation au pouvoir au sein du Gouvernement provisoire de la République française. Cette interdiction alla de pair avec l’effondrement du projet de commandement militaire imposé à la France(AMGOT).

Charles-de-Gaulle : « C’est exactement ce qui se serait passé si je n’avais pas imposé, oui imposé, mes commissaires de la République, mes préfets, mes sous-préfets, mes comités de libération !

Et vous voudriez que j’aille commémorer leur débarquement, alors qu’il était le prélude à une seconde occupation du pays ? Non, non, ne comptez pas sur moi ! Je veux bien que les choses se passent gracieusement, mais ma place n’est pas là !

« Et puis, ça contribuerait à faire croire que, si nous avons été libérés, nous ne le devons qu’aux Américains. Ça reviendrait à tenir la Résistance pour nulle et non avenue. Notre défaitisme naturel n’a que trop tendance à adopter ces vues. Il ne faut pas y céder !

  • « M’associer à la commémoration d’un jour où on demandait aux Français de s’abandonner à d’autres qu’à eux-mêmes, non ! »

Charles-de-Gaulle : « En revanche, ma place sera au mont Faron le 15 août, puisque les troupes françaises ont été prépondérantes dans le débarquement en Provence, que notre première armée y a été associée dès la première minute, que sa remontée fulgurante par la vallée du Rhône a obligé les Allemands à évacuer tout le midi et tout le Massif central sous la pression de la Résistance.

charles de gaulle débarquement de Provence Lhistoire vraie : il y a 50 ans, le 6 juin 1964, Charles de Gaulle refusait de commémorer «le débarquement des anglo saxons»

Charles de Gaulle commémore le débarquement de Provence le 15 août 1964 : cf. extrait d’actualités disponible sur le site de l’INA : http://www.ina.fr/video/CAF94058797

Charles-de-Gaulle : – Et je commémorerai la libération de Paris, puis celle de Strasbourg, puisque ce sont des prouesses françaises, puisque les Français de l’intérieur et de l’extérieur s’y sont unis, autour de leur drapeau, de leurs hymnes, de leur patrie ! Mais m’associer à la commémoration d’un jour où on demandait aux Français de s’abandonner à d’autres qu’à eux-mêmes, non !

« Les Français sont déjà trop portés à croire qu’ils peuvent dormir tranquille, qu’ils n’ont qu’à s’en remettre à d’autres du soin de défendre leur indépendance ! Il ne faut pas les encourager dans cette confiance naïve, qu’ils paient ensuite par des ruines et par des massacres ! Il faut les encourager à compter sur eux-mêmes !

Allons, allons, Peyrefitte ! Il faut avoir plus de mémoire que ça ! Il faut commémorer la France, et non les Anglo-Saxons ! Je n’ai aucune raison de célébrer ça avec éclat. Dites-le à vos journalistes. »

Il reprend : « Ceux qui ont donné leur vie à leur patrie sur notre terre, les Anglais, les Canadiens, les Américains, les Polonais, Sainteny et Triboulet seront là pour les honorer dignement. »

NOTE : Sainteny et Triboulet étaient respectivement Ministre des anciens combattants et Ministre de la coopération en 1964.

  • 13 mai 1964

Espérant que le général aura oublié sa vive réplique, ou en tout cas aura oublié que c’est à moi qu’il l’a adressée, je remets la question sur le tapis, 10 mois et demi plus tard, le 13 mai 1964.

  • « Ces messieurs de la presse qui me reprochent de ne pas aller en Normandie 20 ans après, que faisaient-il alors ? Il ne se battaient ni en Normandie, ni ailleurs. La Libération s’est passée sans eux. Elle s’est passée d’eux. »

Alain Peyrefitte : « Ne craignez-vous pas, si nous ne devons pas du moins quelques explications, que votre absence du 6 juin en Normandie soit mal interprétée ?

Charles-de-Gaulle : – Mais je vous l’ai déjà dit ! Il n’a jamais été question que j’y aille ! Je ne suis pas allé pour le cinquième anniversaire ; ni pour le dixième ; ni pour le quinzième. Pourquoi voulez-vous que j’y aille pour le vingtième ? Et j’ai demandé au Premier ministre de ne pas y aller non plus. D’ailleurs, le Premier ministre anglais n’y va pas. Johnson ira pas non plus. Pourquoi irions-nous ?

(Évidemment, Wilson et Johnson n’y vont pas, parce que De Gaulle n’y va pas.)

Alain Peyrefitte : – Eisenhower et Montgomery doivent y aller.

Charles-de-Gaulle : – Ce sont des acteurs, qui se font payer cher à la télévision. »

Finalement, Eisenhower et Montgomery, après avoir annoncé leur participation, ne sont pas venus.

  • 10 juin 1964

Après le Conseil du 10 juin 1964, le Général laisse percer encore son agacement :

« Ces messieurs de la presse qui me reprochent de ne pas aller en Normandie 20 ans après, que faisaient-il alors ? S’étaient-ils battus pour que la France recouvre sa liberté, pour qu’elle contribue à sa délivrance ? Que faisaient-ils pendant la guerre ? Il ne se battaient ni en Normandie, ni ailleurs. La Libération s’est passée sans eux. Elle s’est passée d’eux. »

Et lui, il a dû se battre pour que le débarquement ne se passe pas complètement de la France libre. S’il a prononcé son discours de Bayeux le 16 juin 1946, ce ne fut pas pour commémorer le débarquement du 6 juin, mais son débarquement sur les talons des Américains, le 16 juin 1944 à Bayeux.

Il recule son fauteuil, cale son dos. Il a envie de parler.

Vous croyez que les Américains et les Anglais ont débarqué en Normandie pour nous faire plaisir Lhistoire vraie : il y a 50 ans, le 6 juin 1964, Charles de Gaulle refusait de commémorer «le débarquement des anglo saxons»
  • « Vous croyez que les Américains et les Anglais ont débarqué en Normandie pour nous faire plaisir ? »

Charles-de-Gaulle : « Vous croyez que les Américains et les Anglais ont débarqué en Normandie pour nous faire plaisir ? Ce qu’ils voulaient, c’était glisser vers le nord le long de la mer, pour détruire les bases des V1 et des V2, prendre Anvers et, de là, donner l’assaut à l’Allemagne. Paris et la France ne les intéressaient pas. Leur stratégie, c’était d’atteindre la Ruhr, qui était l’arsenal, et de ne pas perdre un jour en chemin.

Churchill avait demandé à Eisenhower d’essayer de libérer Paris pour Noël. Il lui avait dit : « Personne ne pourra vous en demander davantage. »

Eh bien si, nous étions décidés à demander davantage ! Le peuple de Paris s’est soulevé spontanément et il aurait été probablement écrasé sous les décombres, comme le peuple de Varsovie, s’il n’avait pas été soutenu. Mais il y avait des hommes qui, trois ans plus tôt, à Koufra, s’étaient juré de libérer Paris, puis Strasbourg. Ce sont eux qui ont libéré Paris avec son peuple.

NOTE : Leclerc et sa colonne, qui venaient du Tchad pour rejoindre la Tunisie en guerroyant, avaient fait, dans l’oasis de Koufra, le serment de ne pas déposer les armes avant d’avoir libéré Paris et Strasbourg.

  • « Les Américains ne se souciaient pas plus de libérer la France que les Russes de libérer la Pologne. »

Charles-de-Gaulle : « Mais nous n’avions pas l’accord des Américains. Quand j’ai vu que l’insurrection parisienne allait être écrasée par une division allemande intacte qui arrivait de Boulogne-sur-Mer, j’ai donné l’ordre à Leclerc de foncer. C’est ainsi que nous avons évité à Paris le sort de Varsovie. Nous avons obligé les Anglo-Saxons à changer de stratégie. Les Américains ne se souciaient pas plus de libérer la France que les Russes de libérer la Pologne. Ce qu’ils voulaient, c’était en finir avec Hitler, en essuyant le moins de pertes possibles. Ce qu’ils voulaient épargner, c’était le sang des boys, ce n’était pas le sang, les souffrances et l’honneur des Français.

« Effectivement, si les Anglo-Saxons avaient pu mener leur stratégie jusqu’au bout, ils auraient peut-être réussi à frapper l’Allemagne au cœur plus vite. De toute façon, Hitler aurait fini par être battu, et la France aurait fini par être libérée. Mais si les Français étaient restés passifs, et si nous n’avions pas eu de part à la défaite d’Hitler, c’est au bout du compte lui qui aurait vaincu la France. »

Ce que Roosevelt et les américains voulaient vraiment faire de la France en 1944

de gaulle ROOSEVELT Lhistoire vraie : il y a 50 ans, le 6 juin 1964, Charles de Gaulle refusait de commémorer «le débarquement des anglo saxons»
  • « Bien entendu, je traite avec Darlan, puisque Darlan me donne Alger ! Demain, je traiterai avec Laval si Laval me donne Paris ! »

(Franklin Roosevelt, Président des États-Unis, le 23 novembre 1942, devant les émissaires de Charles de Gaulle à la Maison Blanche)

NOTE : Pour comprendre quels étaient les objectifs de Franklin Roosevelt, et des cercles dirigeants américains, quant à l’avenir de la France après le débarquement, il est utile de relire un passage essentiel des Mémoires de Guerre.

Nous sommes en novembre 1942. Les Anglo-Américains viennent de réaliser le débarquement en Afrique du nord française (Opération Torch), d’ailleurs sans en avoir prévenu le chef de la France Libre. […]

En revanche, une décision fait scandale, aussi bien au sein des Français Libres réfugiés à Londres que parmi l’opinion publique britannique : le général américain Eisenhower, bien entendu avec le plein accord du président Roosevelt, a décidé de maintenir l’Amiral Darlan, l’un des dauphins de Pétain, au pouvoir à Alger. En somme, Darlan a retourné sa veste et les Américains l’en récompensent en le maintenant dans ses fonctions à la tête de l’Afrique du nord française !

Sitôt la nouvelle connue, Charles de Gaulle décide d’envoyer deux émissaires à Washington pour protester avec la dernière énergie auprès du président Rososevelt. Lequel les reçoit et leur livre une vision de la France d’après-guerre proprement scandaleuse. C’est ce célèbre passage des Mémoires de Guerre :

Il n’en faut pas davantage pour que le Président Roosevelt surmonte, à l’égard de Darlan, les scrupules démocratiques et juridiques que, depuis plus de deux années, il opposait au général de Gaulle. Par son ordre, Clark reconnaît le haut-commissaire et entame avec lui des négociations qui aboutissent, le 22 novembre, à un accord en vertu duquel Darlan gouverne et commande, pourvu qu’il donne satisfaction à ses vainqueurs anglo-saxons.

Sans doute, le Président fait-il publier une déclaration affirmant que les arrangements politiques conclus entre Eisenhower et Darlan ne sont « qu’un expédient temporaire. » Mais recevant, le 23, André Philip et Tixier et s’irritant de leurs protestations, il leur crie : « Bien entendu, je traite avec Darlan, puisque Darlan me donne Alger ! Demain, je traiterai avec Laval si Laval me donne Paris ! »

Charles de Gaulle, Mémoires de guerre, Tome 2, l’Unité, 1942-1944, chapitre « Tragédie » Page 48 (édition Plon)

On voit donc bien la collusion qu’il y avait entre les autorités américaines et les autorités du régime de Vichy. Le président Roosevelt et les cercles dirigeants américains voulaient disposer, au sortir de la guerre, d’une France domestiquée. C’était finalement un conflit d’impérialisme entre les Américains et les Allemands, rien d’autre.

Et Roosevelt souhaitait promouvoir les pétainistes contre de Gaulle parce qu’il savait parfaitement qu’ils seraient infiniment plus dociles, pour obéir à Washington comme ils obéissaient à Berlin, plutôt que le Fondateur de la France Libre, dont l’intransigeance sur l’indépendance de la France était déjà légendaire.

Cette vision stratégique de ce que devait devenir la France d’après-guerre selon Washington a été confirmée et précisée par Charles de Gaulle, vingt ans après les événements. Toujours à Alain Peyrefitte, dans un autre passage capital de l’ouvrage C’était de Gaulle. Passage que voici :


C’était de Gaulle, Tome 2 (Édition de Fallois Fayard 1997), page 52


  • Palais de l’Élysée, 17 juin 1964
de gaulle roosevelt était un type qui voulait dominer univers Lhistoire vraie : il y a 50 ans, le 6 juin 1964, Charles de Gaulle refusait de commémorer «le débarquement des anglo saxons»
  • « Roosevelt était un type qui voulait dominer l’univers et, bien entendu, décider du sort de la France. Alors, de Gaulle, ça l’embêtait ; il ne le trouvait pas assez souple. »

Charles-de-Gaulle : « Roosevelt était un type qui voulait dominer l’univers et, bien entendu, décider du sort de la France. Alors, de Gaulle, ça l’embêtait ; il ne le trouvait pas assez souple. Il pensait que le jour où les Américains auraient débarqué en France, si le Maréchal était encore là, il n’aurait rien à leur refuser ; ce qui était bien vrai.

Ensuite, Vichy étant devenu vraiment impossible, il a laissé tomber Vichy. Il a essayé de se rattraper sur Giraud.

Puis, voyant que ça ne donnait rien, il a essayé de se rabattre sur Herriot. Il a même tenté de fabriquer un gouvernement à Paris au moment où j’allais y entrer, avec Laval, Herriot. Tout ça été manigancé avec Otto Abetz [Représentant de Hitler à Paris sous l’Occupation] et avec Allen Dulles, qui était à Genève pour le compte de la CIA. »

Alain Peyrefitte : – Allen Dulles

Charles de Gaulle : – Oui, c’est ça. D’abord moi, en arrivant à Paris, j’aurais foutu ce gouvernement au [trou][…]. Vous pensez, à l’époque, Herriot, Laval et Abetz ça ne pesait pas lourd. Mais Roosevelt se figurait qu’Herriot assurerait la continuité avec la IIIe et Laval avec Vichy, et que tout ça allait apparaître comme la République.

Seulement, Hitler, ça l’a exaspéré quand il a su ça. Il a dit : « De quoi, de quoi ? Laval, Herriot, et tout ceux-là ? » Alors, il a fait savoir à Laval de s’en aller à Sigmaringen, il l’a fait dire aussi au Maréchal, il a désavoué Abetz, il a fait remettre Herriot dans sa prison. Il a tout nettoyé.

Roosevelt voulait imposer aux Français Pierre Laval et Édouard Herriot Lhistoire vraie : il y a 50 ans, le 6 juin 1964, Charles de Gaulle refusait de commémorer «le débarquement des anglo saxons»

Le gouvernement que Roosevelt (ci-dessus) voulait imposer aux Français en 1944 : Pierre Laval et Édouard Herriot (ci-dessous) !

L’opération avait été préparée en concertation avec le chef de la CIA Allen Dulles et l’ambassadeur d’Hitler à Paris Otto Abetz…

CIA Allen Dulles et lambassadeur dHitler à Paris Otto Abetz Lhistoire vraie : il y a 50 ans, le 6 juin 1964, Charles de Gaulle refusait de commémorer «le débarquement des anglo saxons»

NOTE : Le Président Roosevelt refusa toujours de reconnaître la légitimité de la France Libre, préférant maintenir une ambassade auprès de Pétain et du régime de Vichy jusqu’en novembre 1942, puis usant des manœuvres les plus tortueuses pour tenter d’écarter Charles de Gaulle du pouvoir et installer, à sa place, des dirigeants plus malléables.

Ainsi, en août 1944, soit plus de deux mois après le débarquement de Normandie, le Président Roosevelt espérait encore installer au pouvoir à Paris Édouard Herriot – homme politique radical de la IIIe République – et Pierre Laval – la figure la plus honnie de la Collaboration, avec lequel il avait d’ailleurs des liens de parenté par alliance. Ce projet scandaleux, minutieusement décrit par de Gaulle dans ses Mémoires de guerre, avait été ourdi par une étroite concertation entre le chef de la CIA Allen Dulles, l’ambassadeur d’Hitler à Paris Otto Abetz et le dauphin de Pétain.

Allen Dulles (1893 – 1969) fut le premier directeur civil de la Central Intelligence Agency (CIA), du 26 février 1953 au 29 novembre 1961, et l’un des sept membres de la commission Warren chargée d’enquêter sur l’assassinat de John Fitzgerald Kennedy.

Il était également le frère cadet de John Foster Dulles, Secrétaire d’État des États-Unis du gouvernement Dwight Eisenhower, de 1953 à 1959, et actionnaire principal de la United Fruit Company, société bananière influente dans les républiques bananières d’Amérique latine.

Allen Dulles est un personnage des plus controversés : sa carrière au sein de l’État américain ne cessant d’être émaillée de conflits d’intérêts personnels et familiaux plus ou moins importants, dus à sa participation à la vie de grands groupes industriels internationaux ainsi qu’à la carrière de son frère John Foster Dulles qui travailla lui aussi pour ces grands groupes.

Otto Abetz (1903 – 1958), francophone et francophile, représenta l’Allemagne en France en 1938 et en 1939, d’où il fut expulsé le 30 juin 1939 comme présumé espion. Le 8 juillet 1940, à la suite de l’armistice entre la France et l’Allemagne, il fut de nouveau envoyé en France. Nommé ambassadeur de l’Allemagne le 3 août 1940, il conserva ce poste jusqu’en 1944 et travailla à mettre en place une politique de collaboration. En juillet 1949, le tribunal militaire de Paris le condamna à 20 ans de travaux forcés pour crimes de guerre, en particulier pour son rôle dans l’organisation de la déportation des juifs de France vers les camps de la mort. Il fut libéré en avril 1954.

Charles de Gaulle : « Bohlen [L’ambassadeur des États-Unis en France] se comporte envers moi comme Roosevelt il y a vingt ans. Il reçoit en permanence des députés, des sénateurs, des journalistes, et il les monte contre nous. Je n’en ignore rien. Ils font tous ça, les Américains.

Bohlen ambassadeur des États Unis en France Lhistoire vraie : il y a 50 ans, le 6 juin 1964, Charles de Gaulle refusait de commémorer «le débarquement des anglo saxons»

NOTE : Charles E. Bohlen (1904 – 1974) fut ambassadeur des États-Unis en France de 1962 à 1968. Très hostile à de Gaulle, Charles E. Bohlen avait des liens de parenté proches avec Alfried Krupp von Bohlen und Halbach, héritier des aciéries Krupp, l’un des principaux fabricants d’armes de l’Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale, criminel nazi reconnu coupable de pillage et de crime contre l’humanité le 31 juillet 1948, et condamné à douze ans d’emprisonnement et à la confiscation de ses biens.

Charles de Gaulle : « Roosevelt, c’était pareil, il ne traitait qu’avec des gens qui étaient mes ennemis. Il avait autour de lui, à Washington, des types comme Chautemps.

Alain Peyrefitte : – Et Saint John Perse.

Charles-de-Gaulle : – Oui, Léger qui avait été limogé par Paul Reynaud. Et d’autres du même tonneau, avec qui Roosevelt prenait le thé. Ils le montaient contre moi, en remâchant leurs échecs. Seulement, ça continue. Alors, Bohlen ne voit que nos adversaires, les Mitterrand et les Maurice Faure.

Camille Chautemps ministre dÉtat du Front populaire successeur de Léon Blum Lhistoire vraie : il y a 50 ans, le 6 juin 1964, Charles de Gaulle refusait de commémorer «le débarquement des anglo saxons»

NOTE : Camille Chautemps, ministre d’État du Front populaire, successeur de Léon Blum de juin 1937 à mars 1938 à la tête du gouvernement, fut vice-président du Conseil des gouvernements Édouard Daladier, puis du gouvernement Paul Reynaud. Ardent partisan de l’Armistice et très hostile à de Gaulle, il fit partie du gouvernement de Philippe Pétain jusqu’au 12 juillet 1940. En novembre 1940, chargé d’une mission officieuse, il partit pour Washington, et choisit d’y demeurer jusqu’en 1944.

Alexis Léger secrétaire général du Quai d’Orsay 1933 à 1940 Lhistoire vraie : il y a 50 ans, le 6 juin 1964, Charles de Gaulle refusait de commémorer «le débarquement des anglo saxons»

NOTE : Alexis Léger, secrétaire général du Quai d’Orsay 1933 à 1940, artisan de la rencontre de Munich (et grand poète sous le pseudonyme de Saint-John-Perse) avait été mis en disponibilité par Paul Reynaud, Président du Conseil, le 20 mai 1940. Il s’était ensuite réfugié aux États-Unis.

Charles de Gaulle : « Churchill, lui non plus, n’admettait pas qu’on ne plie pas. Au lieu de trouver des gens de caractère qui lui auraient tenu tête, il s’entourait de gens qui étaient couchés par terre.

« Je me rappelle un soir, quand j’ai rencontré Roosevelt pour la première fois, au Maroc. Roosevelt voulait m’obliger à me soumettre à Giraud. J’ai envoyé Roosevelt faire foutre, poliment mais fermement. Alors, Churchill m’a fait une scène invraisemblable. Je l’ai mal pris, et je lui ai dit : « Qu’est-ce que ça veut dire : On ne vous comprend pas ? Vous n’êtes pas digne de votre charge ! » Je l’ai très mal traité.

Alors, le dernier jour, on s’est réuni autour de Roosevelt pour se dire adieu. Churchill, devant tout le monde, a commencé à me refaire une scène en me disant : « Vous n’avez pas suivi le Président. » Il piquait une lèche éhontée à Roosevelt, et c’est Roosevelt qui, à la fin, a trouvé que ça suffisait et lui a imposé silence. Il a dit : « Maintenant, il faut que ces deux généraux se serrent la main devant les photographes. »

« La politique de Roosevelt, c’était exactement celle qu’ont aujourd’hui les Américains dans le Sud-Est asiatique. Ils ne peuvent pas en imaginer d’autre. Des marionnettes, c’est ça qu’ils veulent en face d’eux. »


Général Giraud promue par Roosevelt pour tenter de contrer Charles de Gaulle Lhistoire vraie : il y a 50 ans, le 6 juin 1964, Charles de Gaulle refusait de commémorer «le débarquement des anglo saxons»

La marionnette nommée Général Giraud, promue par Roosevelt pour tenter de contrer Charles de Gaulle.

NOTE : Cette célèbre et hypocrite poignée de mains entre de Gaulle et le général Giraud, pétainiste passé au service des Américains, fut exigée par Roosevelt lors de l’entrevue des quatre hommes au Maroc en 1942. On distingue Roosevelt (à gauche) et Churchill (à droite) assis à l’arrière-plan, en train de contempler avec satisfaction cette scène de théâtre organisée devant les appareils photos des journalistes de la presse anglo-saxonne.

Le président américain voulait absolument promouvoir Giraud, pour empêcher Charles de Gaulle d’accéder au pouvoir. Car le patron de la Maison Blanche avait parfaitement compris que de Gaulle était le seul homme d’État français, le seul capable de faire échec au projet des États-Unis de vassaliser la France après la fin de la guerre.

Extraits sélectionnés et annotés par François Asselineau.

En complément, voici la reprise d’un billet du blog de Bertrand Renouvin

En souvenir du Débarquement du 6 juin, il me paraît utile de publier à nouveau le premier chapitre de mon livre – « Le krach de l’euro » – publié aux éditions du Rocher en octobre 2001.

LA FUREUR ET L’ORDRE

Bayeux, le 14 juin 1944. Presque intacte, la ville a été conquise sept jours plus tôt par les troupes alliées. Mais le territoire français libéré ne constitue qu’une modeste tête de pont lorsque, en cette matinée ensoleillée, le général de Gaulle débarque sur le rivage français.

Accueilli par le général Montgomery, qui commande l’ensemble des troupes débarquées, le chef du Gouvernement provisoire de la République française écoute le compte-rendu de la bataille. A l’ouest, les Américains sont à l’offensive en direction de Cherbourg ; à l’est, les Britanniques avancent difficilement vers Caen. Le Général est satisfait de ce que lui dit le vainqueur d’El-Alamein : « lui ayant exprimé ma confiance, je le laisse à ses affaires et m’en vais aux miennes, à Bayeux »[1]. Après le coup d’œil du stratège, c’est le chef d’un gouvernement civil qui vient de parler. Puisque les opérations « vont leur train comme prévu », les affaires politiques doivent être les premières, dans l’ordre des tâches à accomplir.

Pourtant, à cette heure, les soucis de la politique paraissent déplacés. On imagine des intrigues et des conciliabules, alors que la Normandie est en flammes. Ce même matin, les bombes de l’aviation alliée ont fait quarante victimes civiles à Mézidon, et deux cents à Vimoutiers pilonnée sans relâche pendant vingt minutes…

Sur toutes les lignes de front, les combats font rage. Lieutenant d’infanterie en 1914, blessé en août à Dinant, le Général, lorsqu’il va à ses affaires, n’ignore pas l’extrême violence de l’affrontement qu’il a lui-même ordonné dans son discours radiodiffusé le jour du Débarquement.

Ordonner, cela signifie le commandement et la mise en ordre. « Cette bataille, la France va la mener avec fureur. Elle va la mener en bon ordre. C’est ainsi que nous avons, depuis quinze cents ans, gagné chacune de nos victoires. C’est ainsi que nous gagnerons celle-là »[2]. Pas de problèmes quant à la discipline : fils et filles des soldats de Bouvines, de Valmy, du Chemin-des-Dames, les combattants de la France libre se battent depuis quatre ans en bon ordre et la furia francese est à la mesure de la fougue générale. Le 8 juin, un commando du 1er Bataillon de fusiliers marins (les célèbres Bérets verts du lieutenant de vaisseau Kieffer) s’empare de Bréville après des combats au corps à corps dans le village en flammes[3]. Le 12 juin, les Canadiens du Regina Rifles en marche vers Caen prennent et défendent avec acharnement Bretteville l’Orgueilleuse contre les Waffen SS qui, comme d’habitude, agissent en criminels : le même jour, à Norrey-en-Bessin, ils exécutent 48 soldats du Queen’s Own Rifles faits prisonniers. Le 13 juin, à la suite d’une avancée hasardeuse d’éléments de la 7ème Division Blindée, les Tigre du 101ème bataillon SS de chars lourds détruisent 25 chars et 28 blindés britanniques à Villers-Bocage – les rescapés étant contraints à opérer une rapide retraite couverte par la Royal Air Force[4].

Bayeux n’est qu’à quelques dizaines de kilomètres de ces combats furieux. Ce n’est pas dans une ville de l’arrière que le Général pénètre, sous les acclamations. On imagine que l’homme du 18 Juin vient haranguer la foule. Il le fait, place du Château. Puis il visite dans la soirée Isigny et le bourg de Grandcamp, ravagés par la bataille. Charles de Gaulle est assurément un tribun, et un homme attentif aux victimes de la guerre. Mais c’est avant tout le chef du gouvernement provisoire qui a débarqué sur une plage normande pour exercer, au nom de l’autorité légitime qui siège à Alger, la souveraineté française.

La politique, ce n’est pas seulement le discours et la compassion. Et ce n’est certainement pas une mise en scène héroïque qu’il aurait été facile de monter en disposant sur un bout de plage trois douzaines de guerriers farouches. Au contraire : le chef du gouvernement provisoire de la République débarque de La Combattante, navire de guerre battant pavillon français, accompagné d’administrateurs civils. En principe, il aurait du être accueilli, à Bayeux, par une autorité administrative française. Mais le commissaire de la République pour la Normandie, Bourdeau de Fontenay, n’a pu s’échapper de Rouen. « En attendant qu’il puisse apparaître, écrit le Général, je tiens à marquer sans délai, qu’en tout point d’où l’ennemi à fui, l’autorité relève de mon gouvernement ».

Tel est bien l’enjeu du voyage de Bayeux : un « transfert de souveraineté » [5]. Cela suppose la présence symbolique du général de Gaulle, mais aussi, immédiatement, la mise en ordre du territoire libéré. Or, depuis le 7 juin, la ville est administrée par une équipe interalliée : un Canadien, deux Britanniques, deux Américains qui ont pris quelques mesures d’ordre public mais conservé les fonctionnaires municipaux et préfectoraux nommés par Vichy. Cet état de fait n’est pas tolérable. Lorsqu’il s’est adressé à « la nation qui se bat » dans son discours du 6 juin, le Général a indiqué trois conditions pour le bon ordre de la bataille. Deux d’entre elles concernent l’action de la Résistance intérieure, mais « la première est que les consignes données par le Gouvernement français et par les chefs français qu’il a qualifiés soient exactement suivies ».

Le programme politique du général de Gaulle est simple : la libération de la patrie par les armes implique le renversement des pouvoirs établis en vue du rétablissement immédiat de l’autorité légitime. Ces mots impressionnants trouvent leur traduction concrète et visible lors de la mise en place d’une administration légale. Dès son arrivée sur le sol français, le Général a envoyé à Bayeux, « séance tenante », François Coulet. Celui-ci vient d’être nommé Commissaire de la République pour le territoire normand libéré par un décret publié à Alger le 13 juin. Le nouveau commissaire est accompagné par le colonel de Chevigné, lui aussi venu de Londres et chargé, « à l’instant même », des subdivisions militaires. C’est signifier à l’administration militaire alliée qu’elle n’a pas lieu d’être.

Son existence est d’autant moins justifiée que les premiers représentants de la France Combattante sont à l’œuvre dès le premier jour. Maurice Schumann a débarqué le 6 juin. A Bayeux, deux jours plus tard, il rencontre Raymond Triboulet, secrétaire du Comité Départemental de Libération, avec lequel il organise un groupe franc. C’est assez pour que le Général de Gaulle puisse venir. Mais les alliés ne font rien pour faciliter le voyage et Churchill a tenté de s’y opposer jusqu’au dernier moment. Ces manœuvres dilatoires ont échoué : les Américains et les Anglais ne pourront pas empêcher le rétablissement de la souveraineté française, dès lors que le chef du gouvernement provisoire, qui n’est d’ailleurs pas formellement reconnu, sera en mesure de prendre les décisions qui s’imposent : la révocation du sous-préfet vichyste, remplacé par Raymond Triboulet, et la dissolution du conseil municipal.

Toutes les difficultés ne sont pas aplanies lorsque le général de Gaulle retourne, dans la soirée, à bord de La Combattante. Pendant quinze jours, François Coulet et Raymond Triboulet vont se heurter aux Anglais et aux Américains qui voudraient bien, comme ils l’ont fait à Bayeux dans les premiers jours, traiter la France comme un territoire occupé et militairement administré. Et c’est sur la monnaie que va porter, pour l’essentiel, l’affrontement entre les représentants du gouvernement d’Alger et les militaires anglo-américains.

Par rapport à l’enjeu capital que représente la dure bataille de Normandie, la question de la circulation de billets de banque semble dérisoire. On découvre à quel point elle est décisive en relisant quelques pages trop méconnues de l’histoire de la France libre, à commencer par celles qui s’écrivent la nuit du Débarquement.

Sans négliger la valeur documentaire du Jour le plus long[6], ni l’exactitude de sa mise en images, cet émouvant récit militaire ne peut à lui seul résumer le mouvement de l’histoire. Le magnifique courage de l’ensemble des troupes parachutées ou débarquées sous la conduite du général Eisenhower donne à penser que les chefs d’Etat et de gouvernement alliés sont, dans les jours qui précèdent l’opération, à l’image des soldats qui se préparent à la bataille : tendus par l’anxiété, unis dans l’espérance.

Ce n’est pas faux. Mais le « souffle d’estime et d’amitié » ne passe plus sur les acteurs de l’Histoire dès qu’ils en viennent, dans la soirée du 4 juin, aux affaires politiques. A Porsmouth, où Winston Churchill et Charles de Gaulle se rencontrent, puis au quartier général d’Eisenhower, les violentes altercations et les cris de colère signifient que le conflit politique entre les Etats-Unis, l’Angleterre et la France atteint un de ses points culminants.

La cause immédiate de l’affrontement, dans la nuit du Débarquement, c’est encore le chef de la France libre. Charles de Gaulle est d’autant plus intraitable que ses infériorités politiques, financières et militaires lui interdisent de passer le moindre compromis. Mais cette posture agressive n’est qu’une réponse aux pressions britanniques et aux manœuvres américaines dont la France Combattante est victime.

Pressions britanniques. A Porsmouth, elles sont franches et massives. D’entrée de jeu, Winston Churchill propose un « arrangement » que le Général de Gaulle irait soumettre au président Roosevelt. La réponse est superbe : « Pourquoi voulez-vous croire que j’aie à poser devant Roosevelt ma candidature pour le pouvoir en France ? Le Gouvernement français existe. Je n’ai rien à demander dans ce domaine aux Etats-Unis d’Amérique, non plus qu’à la Grande-Bretagne ». Le chef du gouvernement rappelle alors que la question des rapports entre l’administration française et le commandement militaire, posée neuf mois plus tôt, est restée sans réponse. Or les Anglais et les Américains ont pris leurs propres dispositions, sans même prévenir Alger. De Gaulle poursuit : « Je viens d’apprendre, par exemple, qu’en dépit de nos avertissements, les troupes et les services qui s’apprêtent à débarquer sont munis d’une monnaie soi-disant française, fabriquée par l’étranger, que le Gouvernement de la République ne reconnaît absolument pas et qui, d’après les ordres du commandement interallié, aura cours forcé en territoire français. Je m’attends à ce que, demain, le général Eisenhower, sur instruction du Président des Etats-Unis et d’accord avec vous-même, proclame qu’il prend la France sous son autorité. Comment voulez-vous que nous traitions sur ces bases ? »

Le général de Gaulle donne-là une magistrale leçon de droit public au Premier ministre de Sa Majesté :

– La France libérée et se libérant elle-même, par ses combattants de l’Empire et de la résistance intérieure, s’est donnée un gouvernement légitime, qui se déclare « provisoire » tant que le peuple français ne s’est pas librement prononcé, mais qui n’a pas besoin de la reconnaissance formelle de puissances étrangères pour agir en toute légalité.

– Sa souveraineté s’exerce de plein droit sur tous les territoires libérés, ceux de l’Empire français et, à partir du 6 juin, ceux de la France métropolitaine.

– Ce gouvernement légitime « dispose de l’administration et de la force armée » pour prendre les termes qui figureront dans la Constitution de la 5ème République.

– Le premier acte de souveraineté de ce gouvernement consiste à mettre en circulation la monnaie émise par ses propres services, sous le contrôle de son administration.

Winston Churchill, qui se sait en tort, ne peut rien répondre sur la politique monétaire. Aussi déplace-t-il l’enjeu de la souveraineté vers les rapports de puissances dans une réplique demeurée célèbre : « (…) chaque fois qu’il nous faudra choisir entre l’Europe et le grand large, nous serons toujours pour le grand large. Chaque fois qu’il me faudra choisir entre vous et Roosevelt, je choisirai toujours Roosevelt ». La réplique porte loin. Elle éclaire la logique historique et politique dans laquelle s’inscrit, tout au long de la guerre, l’affrontement entre la France libre et les anglo-américains.

Dans cette histoire complexe et tumultueuse[7], la question monétaire revient régulièrement au premier plan. Elle est posée dès juillet 1943 par Maurice Couve de Murville, commissaire aux finances de ce qui est encore le Comité français de Libération nationale (CFLN), qui se préoccupe des moyens de paiement à fournir aux troupes débarquées en métropole. Cette question est inscrite dans le projet d’accord présenté le 7 septembre 1943 par le CFLN aux Anglais et aux Américains : il est notamment prévu que les dépenses des forces alliées en territoire français libéré seront exclusivement payées en billets de banque libellés en francs, émis par le CFLN et fourni par ses soins aux alliés. Mais ceux-ci restent évasifs sur les modalités parce que le président Roosevelt refuse de reconnaître le Comité d’Alger comme « Autorité française compétente » sur les territoires libérés.

Il y a là un net déni de légitimité, qui s’inscrit dans la stratégie politique de Roosevelt : tandis qu’on fait patienter les Français, s’organise aux Etats-Unis un Allied military government in occupied territories (AMGOT) chargé d’administrer la France libérée de la même manière que l’Italie : comme un pays vaincu, placé sous l’administration directe des armées victorieuses. C’est bien entendu inacceptable pour le général de Gaulle, qui considère l’AMGOT avec mépris[8] et qui se montre fort mécontent de l’attitude pro-américaine de Jean Monnet qui était alors membre du CFLN, chargé des négociations économiques et financières avec les Etats-Unis. Or le président américain ajoute aux fins de non-recevoir des offenses et des provocations continuelles.

Deux initiatives américaines, particulièrement mal reçues par les Français, auront de graves répercussions en juin 1944.

La première initiative concerne la monnaie. A l’automne de 1943, Jean Monnet et Pierre Mendès-France (nouveau commissaire aux Finances) font admettre aux Américains qu’ils paieront en francs après le débarquement. Encore faut-il fabriquer les billets, et les Américains proposent leur propre projet : sur le papier, un dessin des drapeaux anglais, américains et français avec la mention « Commandement militaire interallié ». Refus des représentants français, qui dénient aux Américains le droit régalien de battre monnaie, et qui veulent voir la mention : « Emis par le CFLN » imprimée en toutes lettres. Refus du président Roosevelt : reconnaître le droit d’émission monétaire au Comité d’Alger, c’est admettre qu’il sera le légitime gouvernement de la France. D’où la décision américaine : les billets de banque seront fabriqués par les Américains, l’autorité émettrice ne sera pas indiquée, mais un rectangle blanc permettra d’inscrire les mots « République française – Trésorerie centrale » après reconnaissance du CFLN par les Alliés.

Le piège est grossier, puisque les Américains n’ont pas l’intention de reconnaître le Comité d’Alger. Jean Monnet y tombe en acceptant la typographie énigmatique de cette « monnaie additionnelle », ce qui permettra à Roosevelt de prétendre que les billets américains ont été acceptés par les Français. Mensonge ! Le général de Gaulle proteste qu’il s’agit là d’une « fausse monnaie » puisque aucune autorité souveraine ne la garantit.

La deuxième initiative prise par Roosevelt en avril 1944 consiste à désigner le général Eisenhower (il n’y tient pas du tout !) comme le futur détenteur de l’autorité civile en France, en lui laissant la liberté de choisir ses collaborateurs parmi les Français. Cette décision est tellement arbitraire et insultante que les Anglais s’y opposent. Ce qui n’empêche pas le président américain de persévérer dans son hostilité au Comité d’Alger, qui est proclamé Gouvernement provisoire de la République française le 26 mai 1944[9]. Les provocations américaines sont tellement blessantes qu’elles aboutissent à une sorte de rupture des relations diplomatiques entre le gouvernement français et les anglo-américains ; elle dure encore lorsque le Général, à l’invitation pressante de Churchill, arrive à Londres le 4 juin et rejoint aussitôt le cabinet britannique près de Porsmouth.

Le rappel de ces faits permet de mieux comprendre la violente nuit du 4 au 5 juin. On pourrait croire que l’imminence du débarquement arrange les affaires politiques. Il n’en est rien. Après leur altercation et la réplique churchilienne sur le « grand large », le Premier ministre britannique et le général de Gaulle se rendent au quartier général d’Eisenhower. Le Commandant en chef n’a pas encore choisi la date de l’opération. Consulté sur ce point, le Général lui en laisse l’entière responsabilité tout en donnant un avis favorable à l’action immédiate. Le chef du gouvernement français va partir lorsque Eisenhower lui tend un texte. Il s’agit d’une proclamation rédigée à Washington que Charles de Gaulle a résumée dans ses Mémoires : le commandant en chef s’adresse en soldat aux peuples norvégien, hollandais, belge et luxembourgeois mais c’est ensuite « sur un tout autre ton qu’il s’adresse à la nation[10] française » : le général américain l’invite à « exécuter ses ordres », décide que « dans l’administration tout le monde continuera d’exercer ses fonctions [les éléments vichyssois aussi], à moins d’instructions contraires » et annonce que « les Français choisiront eux-mêmes leurs représentants et leur gouvernement ». Pas un mot sur le gouvernement qui siège en Algérie et qui dirige les forces françaises au combat.

Le Général déclare à Eisenhower que ce texte est « inacceptable ». Très vite il en propose un autre mais on lui objecte que le « factum » est en passe d’être largué à d’innombrables exemplaires sur le territoire français. De surcroît, on attend du Général qu’il s’exprime à la BBC après le Commandant en chef, ce qui revient à entériner les conceptions politiques américaines. Le Général refuse tout net. Il traite Churchill de « gangster ». Lequel, furieux, convoque le représentant du Général à une heure du matin pour lui signifier que De Gaulle est coupable de « trahison en pleine bataille ». Puis il dicte une lettre à Eisenhower, le mandant de réexpédier le Général à Alger « enchaîné si nécessaire ».

La crise s’apaise à l’heure où les parachutistes américains descendent sur Sainte-Mère-Eglise : le Général parlera à 18 heures. Le chef du gouvernement provisoire a gagné : l’adversaire anglo-américain a cédé, il est humilié. Il y a plus admirable encore. Dès la troisième phrase du discours, les troupes qui sont au combat depuis l’aube sont intégrées dans le plan français de libération : « Bien entendu, c’est la bataille de France et c’est la bataille de la France ! »[11].

Le général de Gaulle a remporté l’épreuve de force qui l’oppose aux Anglais et aux Américains, mais ces derniers continuent de le combattre, et c’est encore une fois sur la politique monétaire qu’ils portent leurs coups. Le 8 juin 1944, Eisenhower annonce l’introduction en France de la fameuse « monnaie additionnelle » qui a été imprimée à Washington pour une valeur de quarante milliards de « francs ». Après protestation en bonne et due forme auprès des chargés d’affaires anglais et américains, le général de Gaulle repart lui-même à l’offensive en accordant, le 10 juin, un entretien à l’Agence française indépendante, sise à Londres. Après avoir déclaré inacceptable la proclamation américaine du 6 juin, il dénonce « l’émission en France d’une monnaie soi-disant française, sans aucun accord et sans aucune garantie de l’autorité française, [ce qui] ne peut conduire qu’à de sérieuses complications ».

Il y aura en effet de sérieuses complications sur les arrières du front de Normandie, jusqu’à ce que les représentants du Gouvernement français soient reconnus comme tels. François Coulet, Pierre Laroque et Raymond Triboulet ont des instructions précises : elles portent sur la manière d’exercer leurs prérogatives administratives face au commandement allié[12] et elles concernent leurs pouvoirs monétaires et financiers. Il s’agit de chasser la fausse monnaie, en refusant d’accepter « ces drôles de dollars décorés d’un drapeau tricolore »[13].

Du point de vue technique, les choses furent très simples : Raymond Triboulet fit ouvrir des comptes distincts dans les quelques agences bancaires de la tête de pont, sur lesquels les « drôles de dollars » furent déposés, mais sans qu’il soit possible d’effectuer des virements sur les comptes en francs. La population eut pour sa part une réaction significative de défiance à l’égard des billets imprimés par les Américains et de traditionnelle rouerie à l’égard de l’administration française : comme la monnaie d’occupation allemande, les « drôles de dollar » étaient acceptés et employés prioritairement au règlement des impôts ! Mais François Coulet, en bon serviteur de l’Etat, ne voulait pas que le fisc se fasse ainsi rouler : il ordonna aux comptables publics de refuser les « billets de l’étranger ». D’où la fureur des généraux alliés, qui se rendent le 19 juin dans ses bureaux. Le Commissaire de la République pour les territoires libérés refuse de les recevoir et leur désigne le bureau de Raymond Triboulet, quelques marches plus bas. L’ancien sous-préfet de Bayeux raconte :

« Grands cris : « Comment ! Vous préférez les billets de Vichy[14] à ceux émis par vos libérateurs ». – « De quel droit émettez-vous des billets ? Il n’y a pas Vichy et de Gaulle, il y a la France, où vous vous trouvez. »

« Je les reconduis ; ils sont furieux, et, comme j’avoue l’avoir fait pour tous mes visiteurs insupportables (qu’on excuse un homme qui n’avait plus la moindre distraction) je néglige de leur signaler deux marches de bois disjointes : l’un des généraux s’écroule. « Sorry ».[15]

L’écroulement physique du général américain annonce la défaite politique de Roosevelt : un dollar d’occupation ne chassera pas le mark d’occupation[16]. La circulation du franc, jointe à la destitution des représentants de Vichy, annonce le rétablissement de la souveraineté française et la reconnaissance du Gouvernement provisoire de la République.


[1] Sauf indications contraires, les citations du général de Gaulle sont extraites de L’Unité, deuxième tome de ses Mémoires de Guerre.

[2] Discours et Messages, 6 Juin 1944.

[3] Commandant Kieffer, Les Bérets verts français du 6 juin 1944, Editions France Empire, 1994.

[4] Jacques Henry, La Normandie en flammes. Journal de guerre de Gérard Leroux, Capitaine au régiment canadien de la Chaudière. Editions Charles Corlet, Condé-sur-Noireau, 1984. Préface de Raymond Triboulet.

[5] L’expression est de Jean-Louis Crémieux-Brilhac, La France libre, De l’appel du 18 Juin à la Libération, Gallimard, 1996. cf. pages 843-848 le récit très précis de la journée de Bayeux.

[6] Cornélius Ryan, Le Jour le plus long, Robert Laffont, 1994.

[7] Elle est expliquée avec clarté et précision par Jean-Louis Crémieux-Brilhac, op.cit. p. 681-698.

[8] « On voyait affluer dans cette organisation toutes sortes de théoriciens, techniciens, hommes d’affaires, propagandistes, ou bien de Français d’hier fraîchement naturalisés Yankees ». Mémoires de guerre, L’Unité, Plon, 1956. P. 212.

[9] le GPRF ne sera reconnu de jure que le 23 octobre 1944 par les Anglais, les Russes et les Américains en raison des actions de retardements menées par ces derniers.

[10] C’est nous qui soulignons : les peuples nommés disposent à Londres d’un gouvernement légitime en exil, leur libération est une tâche strictement militaire. S’adresser à la nation française, c’est nier qu’elle puisse être représentée par une autorité légitime, en charge de son histoire et de sa destinée politique. Ces distinctions sont primordiales : au matin du 6 juin, les chefs d’Etat et de gouvernement en exil s’adressent à leur peuple avant le général Eisenhower : Roi de Norvège, Reine de Hollande, Grande-Duchesse de Luxembourg, Premier ministre de Belgique. L’ordre dans lequel se déroule ces interventions n’est pas contesté par le général de Gaulle, en raison du principe de légitimité qui l’inspire. Mais le Politique qu’il est ne peut parler après le Militaire.

[11] Churchill accuse le coup avec une parfaite mauvaise foi lorsqu’il télégraphie à Roosevelt : « Son discours est d’autant plus remarquable qu’il n’a pas un seul soldat dans la bataille en cours ». cf. Crémieux-Brilhac, op.cit. p. 841, note 3.

[12] Quant à l’AMGOT, le mépris des autorités françaises est total. François Coulet note qu’en Italie, « l’essentiel de son action semblait avoir été de traiter avec la Mafia et d’officialiser cette vénérable institution sicilienne ». Vertu des temps difficiles, p. 243-244.

[13] François Coulet, op. cit. p. 242.

[14] Ce général américain fabule : Vichy a frappé des pièces de monnaie (un franc, deux francs) mais n’a jamais émis le moindre billet de banque. C’était les billets de la troisième République qui circulaient sous l’Occupation

[15] Cf. Raymond Triboulet : Un gaulliste de la IV ème, p. 101. Voir aussi : François-Marin Fleutot, Des royalistes dans la Résistance, Flammarion, 2000.

[16] Pour la France occupée, les Allemands avaient fixé la valeur du mark à 20 francs au lieu de 10 francs.

– See more at: http://www.bertrand-renouvin.fr/le-6-juin-et-la-souverainete-francaise/#sthash.oTNuR3ER.dpuf

Commentaire recommandé

citoyen du monde // 09.06.2014 à 04h23

De Gaulle a été bien inspiré à cette époque. La France a eu une chance inouïe en sa personne. Homme de principe comme la France n’en a jamais eu depuis. La succession d’une pléthore de vassaux depuis a conduit la France, l’Europe et peut être le monde au bord des crises voir d’une guerre. L’ère De Gaulle a été marquée par le refus du Dollar comme devise d’échange, ce qu’il lui a valu mai 68 et la démission.

On comprend mieux maintenant l’image positive qu’avait la France dans le monde et surtout chez les peuples opprimés malgré son passé colonial. Cette politique étrangère qui refuse la domination anglo-saxonne qui voulait dominer le monde, a idéalisé la France auprès de Latino-Américains, des asiatique la Chine en tète et des arabes. Politique conduite de façon sincère par le General, mais réduite et dénigrée aujourd’hui par le sobriquet «politique arabe » de la France sous entendant qu’elle cherche la bienveillance des pétromonarchies. Cet homme était simplement fidele à ses principes qui guidait ses choix et décisions là ou le calcul politique n’est d’aucun secours. Notre élite dirigeante aujourd’hui, y compris dans les entreprises, n’est même pas fideles aux promesse de la veille quand elle n’est pas carrément voyous (affaire bygmalion).

Source : Les Crises.fr

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31 octobre 2021 7 31 /10 /octobre /2021 17:57
 

HOPITAUX PANIQUE : « Une femme a attendu 30h avant d’avoir un lit…Pas parce que le personnel est incompétent, bien au contraire, mais il n’y a plus personne ! Réveillez-vous, si on ne fait rien, ça va être l’enfer ! Les soignants ont été traités comme de la merde !!! » »

http://

 

Le Service d'Incendie de la ville de New York (FDNY) a fermé 26 casernes de pompiers à travers la Grosse Pomme à partir de 7h30 ce samedi en raison du manque de personnel causé par l'obligation de vaccination… !https://t.co/0Z3VnrJRvRhttps://t.co/8SvvnbRtOZ pic.twitter.com/ydEq1R2IAz

— BAN (@BAN05063867) October 31, 2021

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1 septembre 2021 3 01 /09 /septembre /2021 18:59

Quant Henriot s'adressait aux résistants en les traitants de réfractaires

Un peu propagande d'Etat  pour changer !

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21 juillet 2011 4 21 /07 /juillet /2011 12:58

"Pourquoi nous combattons" part. 2  " The Nazis Strike" film de 1943 sur la période précédent la guerre 39-45

 

Why We Fight ("Pourquoi nous combattons") est une série de sept films de propagande commandés par le gouvernement des États-Unis durant la Seconde Guerre mondiale entre 1942 et 1945 pour expliquer aux soldats américains la raison de l'engagement des États-Unis dans la guerre. Plus tard ils furent également montrés au public américain pour les persuader de soutenir l'intervention américaine.

 

Cette série de films fut réalisés par Frank Capra (avec Anatole Litvak),  épouvantés par le film de propagande de Leni Riefenstahl, intitulé Le Triomphe de la volonté (qui fait une apologie du Nazisme via le vecteur Propagande)

 

Outre des considérations propagandistes, et bien qu'en versions originales ces films montrent a l'évidence l'outil qu'est ce moyen. Aujourd'hui ces mêmes méthodes sont employées...

 

Dans le cas de "Pourquoi nous combattons", l'on voit une analyse même si elle rend hommage aux nationalismes des alliés façe à l'axe, qui permet de situer le contexte. En un sens la stratégie, la tactique, les stratagèmes d'Adolph Hitler sont mis en évidence avec une clarté limpide ; d'autre part on voit l'incapacité notamment pour l'Europe continentale d'agir...

 

La différence psychologique française est très bien traduite en ce qui concerne la première guerre et la seconde :

 

 

En 1914 lors de la bataille de la Marne le Maréchal Ferdinand Foch (alors Général) avait prononcé cette phrase  :  « Pressé fortement sur ma droite, mon centre cède, impossible de me mouvoir, situation excellente, J'ATTAQUE. »

 

Avant guerre on dresse un monument à André Maginot ministre de la guerre pour la mise en oeuvre de la ligne du même nom :

 

 Fichier:Monument maginot Verdun.jpg

 

 

Entre le combat et l'attentisme quelle est la solution....

 

"Pourquoi nous combattons" "The Nazis Strike" de Franck Capra 1943 :

 

 

 

 

Second film de  Leni Riefenstahl, réalisé en 1935, qui décrit notamment le Congrès de Nuremberg du NSDAP de 1934 qui se tint au Reichsparteitagsgelände.

 

Alors a bien des points estimons bien le monde chancelant dans lequel nous nous trouvons et quelle serait la solution a adopter face a un basculement dans le chaos. En tout point il faut considérer les causes, et prévenir celles ci, l'anticipation... (le pacifisme est le meilleur des sentiments, mais il ne prévient pas des agressions) de nations nous sommes passés à une Europe qui doit se projetter !
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11 juin 2011 6 11 /06 /juin /2011 08:12

colonne Elster 

 

HISTORIQUE SUCCÎNT DES OPERATIONS MENEES PAR LES FORCES FRANCAISES DE L’INTERIEUR CONTRE LA COLONNE ELSTER

 

"AOUT - SEPTEMBRE 1944

 

15 AOUT

 

Les restes de la 1ère Armée Allemande, qui occupait le S.-O. et le Centre de la France, reçoivent l’ordre de se replier derrière les Vosges pour échapper à la tenaille que referment sur eux les troupes alliées de Normandie poussant vers l’Est et la 1ère Armée Française remontant la vallée du Rhône.

 

21 AOUT

 

La Colonne Elster, forte de 25 000 hommes non combattants mais puissamment armés et dotés d’un important matériel auto, se regroupe dans la région de Bordeaux et a mission d’atteindre Dijon.

 

22 AU 25 AOUT

 

Le Général Elster tente de s’ouvrir une voie directement à travers le Massif Central par Périgueux et Limoges. Les F.F.I. de la Dordogne, de la Corrèze et de la Haute-Vienne, qui descendent de leurs montagnes libérées, refoulent la Colonne vers le Nord.

 

25 AOUT

 

Le long de la route Bordeaux - Angoulême, Poitiers, la Colonne Allemande est en but aux harcèlements :

- des Groupes DIR et FOCH dans la Charente,

- du Maquis BERNARD dans la Vienne.

De Limoges, le Colonel ROUSSELIER-VIVIER lance des attaques sur le flanc de la Colonne.

 

1er ET 2 SEPTEMBRE

 

Dans l’Indre, les troupes du Colonel ROLAND avec le Maquis de Guy LEBON attaquent ELSTER au Blanc, tandis que le Colonel DESCHELETTE-ELLIPSE, second par le Jedburgh HUGH, guide les interventions de l’aviation alliée. La Colonne est bombardée au franchissement de la Creuse.

 

3 ET 4 SEPTEMBRE

 

Dans l’Indre, les éléments de tête de Colonne se heurtent aux F.F.I. du département et en particulier à la Brigade de Marche CHARLES MARTEL.

 

5 ET 6 SEPTEMBRE

 

Les F.F.I. de l’Indre attaquent la Colonne sur son flanc Nord le long de la route de PREUILLY - MEZIERES - BUZANCAIS - Combats de SUBTRAY et VILLEJESUS le 5, de MARLANGE le 7.

 

7 SEPTEMBRE

 

Dans le Cher, la tête de Colonne Allemande se heurte à Levet au groupement BENOIT-BERTRAND.

Dans l’Indre, tentatives d’encerclement du Cantonnement Allemand de Mezières.

Entre Châteauroux et Issoudun la Colonne est prise sous un violent bombardement de l’aviation Américaine.

A Châteauroux, M. d’ORNANO démontre au Général ELSTER la vanité de ses efforts et l’incite à la capitulation.

 

8 SEPTEMBRE

 

Dans l’Indre, La Brigade CHOMEL, poursuit ses attaques de flanc qui se répéteront jusqu’au 10.

Dans le Cher, la Colonne Allemande est assaillie du Nord et du Sud sur la route de SAINT-FLORENT, LEVET, DUN-sur-AURON, BLET.

Les accrochages les plus dur ont lieu à Levet, Contres, la ferme des Marais.

Dans le Bec d’Allier, les éléments les plus avancés de l’Avant-Garde se heurtent au Groupement d’AUVERGNE du Colonel FAYARD à Chantenay et Dornes.

Les Capitaines HABARD et MIRAULT ont à Châteauneuf -sur-Cher une entrevue avec le Général ELSTER qui précise les conditions dans lesquelles il accepte de se rendre.

 

9 SEPTEMBRE

 

Dans l’Indre, Mezières est définitivement libérée.

Dansle Cher, violentes attaques, en particulier sur l’Avant-Garde d’ELSTER entre Blet et Sancoins. Le Commandant de l’Avant-Garde est tué. Le Chef d’Etat-Major d’ELSTER est fait prisonnier.

Dans la nuit du 9 au 10, combats victorieux à CHALIVOY.

Entre Allier et Loire, les Maquis d’AUVERGNE tendent un barrage devant la Loire. Le pont de Ganay saute.

Dans la nuit du 9 au 10, l’ennemi attaque en force de Dornes sur le pont de Decize qui saute sous ses pas : il reflue sur Saint-Germain - Chassenay.

Débouchement de Nevers, les patrouilles de Jeeps du 4ème Bataillon de parachutistes prennent la Colonne en écharpe par les deux rives de l’Allier.

 

10 SEPTEMBRE

 

A la Sous-Préfecture d’Issoudun, le Général ELSTER signe sa capitulation en présence du Colonel MARTEL-CHOMEL, et se rend à la 3ème Armée Américaine.

 

11 SEPTEMBRE

 

A la Mairie d’Arçay, le Général ELSTER confirme sa capitulation devant le Colonel BENOIT-BERTRAND, avouant ainsi que la défaite qui l’accable est le résultat des efforts conjugués des F.F.I. du CENTRE."

 

Sources : document et texte intégral « Commémoration des négociations de reddition du Général Elster et ses 18 000 nazis à Arçay, le 11 Septembre 1944, sous la Présidence de Monsieur le Général KOENIG, Commandant en Chef Français en Allemagne » à Arçay le 6 Octobre 1946

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7 juin 2011 2 07 /06 /juin /2011 15:24

Commission Nationale d'homologation des grades F.F.I.

 

georges guiet 2

 

Attestation du Capitaine Perot Roland, 3 /22°R.IC.

 

résistance guiet georges 1

 

 Lettre du Chef de bataillon Petit, commandant le Premier Bataillon de chasseur à pied.

 

 lettre commandant Petit 

 

lettre commandant petit 2

 

Proposition de citation (au titre des opérations du premier Bataillon chasseurs à pied dans l'Indre pour la fixation de la colonne allemande Elster) le 7 août 1945.

 

Aspirant Boissinot Jean,

Adjudant-Chef Wolf Camille,

Adjudant Portesse Henri,

Aspirant Rey Fernand,

Adjudant Bourin Henri,

Caporal Brisson Paul,

Adjudant Naudet Alfred,

Aspirant Veillon Marc,

Caporal Gourmanel Robert,

Adjudant-Chef Lasselin Hector,

Adjudant Simon André,

Caporal-Chef Gayaud Jean,

Caporal Vigneron René (campagne d'Alsace)

 

proposition de citation par G . Guiet 1 

 

  proposition citation par G. Guiet 2

 

Ces documents familiaux ne servent pas d'apologie personnelle, mais de mise en ligne d'archives concernant le Premier Bataillon de Chasseurs à Pied, qui opéra dans l'Indre afin de fixer la Colonne Elster (remontant pour la jonction avec les troupes allemandes basées en Normandie en 1944, ou suivant la tournure les Vosges). Ces opérations étaient  déjà prévues par l'état Major allié très tôt afin de favoriser le débarquement des troupes alliées, ainsi que tous les groupements F.F.I. du Centre. Ces archives serviront à l'étude historique de la période par des spécialistes mais aussi  par tout ceux et toutes celles qui sont intéressés par cet épisode ; on trouve peu de documents d'époque en ligne. Aussi j'invite tout les internautes concernés à me contacter afin de mettre en ligne sur le net d'autres archives afin de combler ce vide.

 

Bien cordialement

 

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