Le Ceta est un traité de libre-échange stupide et inéquitable signé avec le Canada au nom de la religion du saint-libre-échange que plus personne n’a le droit de contester sous peine d’excommunication.
Ce dossier date de 2019, soit avant la « grande pandémie ».
« Enterré depuis 2019, le texte a été exhumé par les communistes à l’occasion de leur journée d’initiative parlementaire. En pleine campagne européenne, il place l’exécutif en difficulté.
C’est un petit coup de tonnerre symbolique lourd de conséquences politiques. Ce jeudi après-midi, au bout du suspense, le Sénat a rejeté la ratification de l’accord de libre-échange Ceta, grâce au rejet de l’article 1 du projet de loi par 211 voix contre 44 pour seulement. Ce vote intervient cinq ans après un scrutin difficile à l’Assemblée nationale où, en 2019, les députés avaient validé dans la douleur ce traité économique et commercial avec le Canada. Or Covid-19 et suspension des travaux parlementaires obligent, le texte était ensuite tombé dans l’oubli et il n’avait jusqu’ici pas été débattu à la Chambre haute. C’est désormais chose faite. »
Et les sénateurs viennent de mettre une raclée au gouvernement.
« Nous ne pouvons plus continuer à importer d’ailleurs ce que nous produisons chez nous »
« Sur le fond, si les sénateurs macronistes et Centristes ont vanté les mérites du Ceta, les bancs de la gauche et des Républicains ont largement critiqué l’accord. « Nous ne pouvons plus continuer à importer d’ailleurs ce que nous produisons chez nous », a cinglé le LR Laurent Duplomb. « Il ne s’agit pas ici de remettre en cause le libre-échange », a de son côté plaidé la LR Valérie Boyer, estimant que le Ceta, loin de répondre aux « objectifs louables », mettait « une épée de Damoclès sur notre agriculture ».
Le patron du groupe écologiste, Guillaume Gontard, ne dit pas autre chose, lui qui y voit une « catastrophe pour le climat et la santé humaine » source de « concurrence déloyale, particulièrement en matière agricole ». « Après sept ans de mise en œuvre, le bilan de cet accord provisoire permet de dresser un tableau mitigé pour le commerce et clairement négatif pour l’environnement, pesant sur nos normes et qui serait plus dangereux encore si les dispositions relatives à la protection des investissements étaient adoptées », a ajouté le socialiste Didier Marie. »
Faire venir du Canada des produits agricoles que nous savons produire chez nous et que nous produisons chez nous, avec des normes draconiennes pour importer à grand coup de CO2 et de transport des produits de moins bonnes qualité est tout simplement une approche délirante aussi bien économique qu’écologique.
Selon les informations du Figaro (source ici), « le président du groupe à l’Assemblée, André Chassaigne, a ainsi promis que le texte serait inscrit au menu de leur niche parlementaire, le 30 mai prochain. Soit à quelques jours du scrutin des européennes, qui se tiendront le 9 juin ».
Alors jusque-là vous pouvez vous dire que c’est génial, que c’est super, que la résistance continue et que l’on va peut-être gagner contre un traité absurde.
Que nenni mes amis.
C’est sans compter la grande démocratie européenne qu’est devenue l’UErss. Au nom du bon fonctionnement des institutions européennes, et pour rendre les avancées possibles, il faut réduire les pouvoirs de blocages des pays et donc des représentations nationales. Avoir plus d’Europe, c’est avoir toujours moins de démocratie. Cette réalité doit être comprise par le plus grand nombre.
Et c’est exactement ce que cette histoire de CETA permet de toucher du doigt car…Comme le dit le Figaro très justement « un nouveau rejet serait un message fort, mais ses répercussions seraient toutefois limitées : le gouvernement n’est pas obligé de notifier les institutions européennes de la décision du Parlement national – c’est par exemple le cas de Chypre. Autrement dit, l’exécutif pourrait décider de s’extraire du vote de la représentation nationale et laisser l’application provisoire de l’accord se poursuivre à l’échelle européenne. »
Les Français n’en veulent pas.
les sénateurs votent contre.
Et même si l’Assemblée Nationale rejette aussi le texte… vous l’aurez quand même.
La conclusion est simple.
Sans appel.
Plus d’Europe, c’est toujours moins de démocratie.
Et c’est ainsi que nous devenons, sans nous en rendre compte, insidieusement, la Corée de l’Ouest et l’UErss.
Charles SANNAT