(Note de l'éditeur : Cet article reflète le point de vue de l'auteur Karim Badolo et pas nécessairement celui de CGTN.)
Le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a animé une conférence de presse dans la matinée du jeudi 7 mars 2024, à Beijing, en marge des Deux Sessions, au cours de laquelle il a déroulé les grandes lignes de la diplomatie chinoise et répondu à des préoccupations d'ordre national et international. Le rôle des Nations Unies, la question de Taiwan, les relations sino-américaines, sino-russes, sino-européenne et la gouvernance mondiale, le Sud global sont, entre autres, les points sur lesquels le chef de la diplomatie chinoise a livré la position de la Chine.
À propos de la gouvernance mondiale, Wang Yi a littéralement martelé que tous les pays, grands ou petits, méritent leur place à la table. Il ne saurait y avoir de seconde zone où certains États devraient être relégués ou se contenter de consulter le menu pendant que les autres se régaleraient à la table. Les règles de jeu doivent être les mêmes pour tous afin que le monde se porte mieux et que les énergies fédèrent dans un élan commun face aux défis communs qu'affrontent l'humanité. « Il ne faut non plus que ceux qui ont le plus gros poing aient le dernier mot, et encore moins que certains pays soient automatiquement à la table alors que d'autres ne puissent que rester sur le menu. La multipolarisation ne signifie pas la division du monde en blocs, et encore moins la fragmentation ou le désordre », a soutenu le ministre chinois des Affaires étrangères.
Face aux crises sociopolitiques et les bouleversements climatiques qui sévissent un peu partout, l'humanité est plus que jamais interpellée sur sa responsabilité à œuvrer pour un monde plus inclusif, à l'écoute de toutes les parties. Le temps des hégémonies écrasantes devrait faire place à un élan de coopération multipolaire et inclusive. C'est dans cette vision plurielle et diversifiée que le consensus peut se dessiner autour des grandes préoccupations qui étreignent toute la planète. Le temps des héros solitaires imposant leurs vues au reste du monde est anachronique et contreproductif dans la configuration actuelle de la planète. C'est pourquoi Wang Yi a insisté sur le rôle central que les Nations Unies devraient jouer dans l'architecture de la gouvernance mondiale.
Certes, l'ONU n'est pas exempte de critiques face à certaines situations de crises où sa voix a de la peine à s'imposer. Toutefois, elle demeure l'organisation à l'échelle mondiale, au regard de sa charte, qui pourrait ouvrir les possibilités d'une cohabitation plus harmonieuse entre tous les États. C'est dans cette perspective que le chef de la diplomatie chinoise a insisté sur la nécessité de réformer les Nations Unies pour s'adapter à la nouvelle réalité du développement politique et économique international et renforcer la représentation et la voix des pays en développement.
En un mot comme en mille, seule cette volonté commune de tendre vers des positions qui prennent en compte les intérêts de tous pourrait sortir le monde des postures de tranchées. Pour qu'advienne un monde réconcilié avec lui-même, l'alternative qui mérite d'être soutenue et promue demeure le strict respect des règles fondamentales régissant les relations internationales basées sur les buts et principes de la Charte des Nations Unies. Tant que la valse des deux poids deux mesures sera toujours entretenue par certaines puissances au gré de leurs intérêts égoïstes, l'avènement d'un monde stable et pacifique ne sera qu'un éternel vœu pieux. Il faut donc impérativement soutenir les initiatives en faveur d'une gouvernance mondiale vertueuse reposant sur une éthique de la responsabilité collective. Il y va de l'intérêt de tous, petits ou grands.
En tout cas, la Chine a fait l'option de maintenir des relations stables avec les grandes puissances, de conjuguer des efforts avec ses voisins pour progresser et travailler à la revitalisation avec le Sud global. Osons espérer que cela inspirera d'autres nations.
(Photo : VCG)
Source : travail sur investigation de Mme. Sylvie Charles Citoyenne