Ma génération a été élevée par des parents et des grands-parents qui avaient connu la guerre. La vraie.
L’occupation, les restrictions, la faim, le froid, la misère, la peur, l’angoisse, la mort.
Je n’ai pas connu mon arrière-grand-père, ni ce sénateur, qui fit partie des quelques braves à avoir voté contre les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain, mais pendant les longues soirées d’hiver, « on » m’a raconté ces vieilles histoires de familles, faites de courage, de trahisons, de lâchetés et de grandeur. Je vais rapidement vous partager cette petite histoire de famille qui se déroulait dans la Grande Histoire.
Le Sénateur de gauche François Labrousse, le 10 juillet, fait partie des quatre-vingts parlementaires à voter contre les pleins pouvoirs au maréchal Pétain, ce qui lui vaut d’être mis sous surveillance par le gouvernement de Vichy. En 1941, alors qu’il demeure rue Fernand-Delmas à Brive, il est cité par le gouvernement de Vichy comme faisant partie des dignitaires de la franc-maçonnerie.
Fidèle à ses convictions, François Labrousse rejoint alors les rangs de la Résistance. Après l’invasion de la zone libre par les troupes allemandes, la Gestapo le recherche, le contraignant, à presque 65 ans, à prendre le maquis.
C’est entre autre chez mon arrière-grand-père directeur d’école et radical socialiste que ce sénateur trouvera refuge et sera planqué pour échapper aux sbires de la Gestapo.
Les institutions et la répartition des pouvoirs sont deux choses essentielles.
Quelle que soit la situation, et même quand la guerre est là ou qu’elle menace, il ne faut jamais, jamais confier les pleins pouvoirs à un homme.
Jamais.
La dernière fois que nous l’avons fait, la France a failli disparaître. Détruite.
Occupée. Outragée.
Le Mozart de l’ambiguïté stratégique est en train de nous faire marcher comme des somnambules vers l’abîme de la guerre avec la Russie.
Il faudra du courage à nos députés pour voter.
Non plus voter selon des consignes de partis.
Non mesdames et messieurs les députés.
Vous allez voter dans l’Histoire.
La Grande.
Il y aura les « Labrousse » d’aujourd’hui et ceux qui voteront les pleins pouvoirs vers la guerre.
Il y aura ceux que l’histoire retiendra comme étant ceux qui auront refusé de signer des chèques en blanc à un président qui n’a pas les moyens de conduire cette guerre vers laquelle il veut nous mener et qui est objectivement perdue d’avance alors que nous ne sommes même pas capables de faire tourner notre usine d’obus à Tarbes.
Il y aura ceux que l’histoire ne retiendra pas, cette multitude sans courage. Ce ventre mou de la politique. Sans conviction.
Quand les députés voteront, ce sera plus difficile que de mettre l’IVG dans la Constitution.
Ils voteront pour ou contre le fait que notre pays avance vers la guerre avec la Russie.
Ce n’est pas un jeu.
C’est l’histoire.
L’histoire de France.
Et comme souvent, l’histoire de France est tragique.
La guerre ou la paix.
Poutine n’est pas Hitler (ce qui ne veut pas dire qu’il est gentil). Nous ne sommes pas en 1939. Nous avons la bombe atomique et nous pouvons stopper une Russie qui ne voudrait pas s’arrêter et la Russie le sait. La guerre conventionnelle telle qu’elle avait été conçue par les stratèges militaires pour la guerre froide a également considérablement changé. L’hyper surveillance du champ de bataille empêche tout regroupement majeur de troupes. Les drones, les satellites et les missiles permettent de frapper à distance les chars et la « cavalerie » (les tanks) sont terriblement vulnérables dans cette guerre empêchant finalement la guerre de mouvement qui était celle de la Seconde Guerre mondiale.
Il faut penser beaucoup.
Macron veut la guerre pour de bien mauvaises raisons. La guerre comme la peur de la guerre lui vont très bien. C’est exactement cela que j’explique et que je décrypte dans mon dossier spécial « et si l’erreur stratégique c’était de croire que la guerre était impossible ». Les implications sont terribles.
Depuis deux ans, je vous dis qu’il n’y a pas de petite guerre en Europe.
Depuis deux ans, je vous dis que cette guerre va durer au moins 4 ans.
Depuis deux ans, j’explique comment se joue cette montée des tensions et que quand on refuse de parler de paix comme le font les Américains et l’Union Européenne, alors on crée encore plus de guerre.
Tout ceci n’est pas un jeu.
C’est la guerre.
Une guerre que seuls les députés pourront arrêter ou pas.
Je vous invite donc tous, à écrire, massivement.
Notamment à vos députés « Les Républicains », qui veulent voter par lâcheté, compromission, et facilité cet accord militaire entre la France et l’Ukraine.
Un accord militaire qui peut nous entraîner ni plus ni moins que vers la guerre.
Écrivez à vos députés. Si vous ne savez pas quoi leur dire, transférez ou copiez simplement cet article.
(pour écrire à vos députés vous pourrez trouver le mail sur leur fiche ici)
Ne vous taisez pas.
Si vous comprenez ce message, alors vous êtes la résistance.
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.
Préparez-vous !