
L’efficacité des vaccins contre le Covid-19 diminue-t-elle dans le temps ? Dans tous les pays où la campagne vaccinale est déjà bien avancée, la réponse à cette question est cruciale pour déterminer l’évolution des stratégies de lutte contre le Covid-19. Plus de sept mois après l’autorisation du premier vaccin – celui des laboratoires Pfizer et BioNTech –, la durée de l’immunité qu’il confère reste difficile à évaluer, faute de recul, ce qui complique la tâche des autorités de santé. Faut-il dès à présent prévoir une troisième dose pour tout ou partie de la population ? Quel risque ont les personnes vaccinées d’être malgré tout infectées et de contaminer d’autres personnes ? Le port du masque doit-il rester obligatoire « au cas où » ?
Face à ces incertitudes, les scientifiques suivent de près l’évolution des cas de Covid-19 parmi les personnes vaccinées qui se font tester – parce qu’elles ont des symptômes ou parce qu’elles sont cas contact – ou qui sont hospitalisées. Cette approche a été notamment utilisée en Israël et au Royaume-Uni – longtemps les pays les plus avancés dans la vaccination – pour évaluer l’efficacité des vaccins « en vie réelle ». Avec des résultats encourageants : une étude israélienne publiée le 5 mai montrait que le vaccin de Pfizer et BioNTech protégeait à plus de 95 % contre l’infection (symptomatique et asymptomatique) et une étude britannique publiée le 20 mai confirmait que cette efficacité diminuait un peu face au variant Delta, mais restait élevée, à 88 %, contre l’infection symptomatique.
Jeudi 22 juillet, le ministère de la santé israélien a cependant dévoilé des données suggérant que le vaccin de Pfizer et BioNTech ne protégerait plus qu’à 39 % contre l’infection, tout en restant très efficace pour prévenir les hospitalisations. La nouvelle a fait depuis couler beaucoup d’encre, mais de nombreux scientifiques estiment qu’il est encore un peu tôt pour en tirer des conclusions.