La Fed envoie discrètement 3,1 milliards de dollars à la Suisse via une ligne de swap
Le stratège en chef des investissements de BofA, Michael Hartnett, a une phrase favorite sur les marchés qui pourrait être la seule dont un trader a besoin à notre époque :
« Les marchés cessent de paniquer quand les banques centrales commencent à paniquer. »
Eh bien, dans ce qui pourrait être la meilleure nouvelle pour les haussiers choqués après le pire septembre et le pire troisième trimestre depuis des générations, dans une année harassante pour les marchés, les banques centrales commencent à paniquer.
Ce fut d’abord la BOJ [Bank of Japan], puis la BOE [Bank of England] et maintenant, c’est au tour de la Suisse.
Il y a deux semaines, après le (premier) mouvement de panique de la BOE, alors que les marchés mondiaux étaient en chute libre, nous avons dit que les marchés avaient désespérément besoin de quelques mots d’encouragement de la part de la Fed, ou à défaut – et avec le dollar qui atteint chaque jour de nouveaux sommets – la Fed devait faire une annonce préventive sur les lignes de swap de change en USD, ne serait-ce que pour rassurer les marchés mondiaux sur le fait que, dans cette situation historique de pénurie de dollars américains, au moins quelqu’un peut imprimer et imprimera autant que nécessaire pour éviter un effondrement systémique.
TRADUCTION :
« La Fed doit publier un communiqué de presse sur les swaps de change avant l’ouverture. »
Deux semaines plus tard, il n’y a toujours pas eu d’annonce officielle de la part de la Fed, mais très discrètement – et comme nous l’attendions – la Fed a transféré 3,1 milliards de dollars à la Banque nationale suisse pour couvrir une pénurie de dollars d’urgence.

Fait remarquable, c’était la première fois que la Fed envoyait des dollars à la BNS cette année, et la première fois que la Fed utilisait la ligne de swap massivement (à part un montant symbolique à la BCE de temps en temps) !

La prochaine question logique est évidemment la suivante : pourquoi une institution financière suisse a-t-elle soudainement besoin d’un financement au jour le jour bon marché (3,33 %) de 3 milliards de dollars ? Nous ne connaissons pas la réponse, mais nous avons une assez bonne idée de qui pourrait être le coupable.

Et en parlant de la crise à venir, rappelez-vous ce que nous avons dit début septembre : le prochain pivot de la Fed n’aura rien à voir avec le fait que la Fed atteigne ou non son objectif d’inflation, et tout à voir avec les ravages causés par l’envolée du dollar (un appel de marge record de quelque 20 000 milliards de dollars) sur le reste du monde.
TRADUCTION :