Le maire de Carnac a fait détruire 39 menhirs de 7500 ans d'âge classés de au patrimoine de l'UNESCO afin de faire construire un magasin Mr Bricolage. A-t-il été payé pour ça et combien ?
— MIKE BOROWSKI (@BOROWSKIMIKE) June 7, 2023
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Bretagne : 39 menhirs de Carnac détruits pour construire un magasin de bricolagePAR TOUTATIS ! La commune bretonne, connue dans le monde entier pour ses alignements, se défend en expliquant que tout a été fait dans les règles
- Trente-neuf menhirs ont été détruits à Carnac (Morbihan) pour la construction d’un magasin de bricolage.
- Le permis de construire a été délivré l’an dernier par la commune bretonne, connue dans le monde entier pour son alignement de menhirs.
- La mairie de Carnac se défend en indiquant que l’instruction du dossier a été « menée avec la plus grande rigueur. »
C’est l’un des plus grands sites mégalithiques au monde. L’un des plus connus aussi avec Stonehenge. Sur une surface d’un peu plus de quatre kilomètres de long, le site de Carnac, dans le Morbihan, abrite un alignement de près de 3.000 menhirs vieux de 7.000 ans. Un endroit au patrimoine culturel exceptionnel, mais qui se retrouve aujourd’hui dans la tourmente après les révélations de Ouest-France. Pour faire place à un magasin de bricolage actuellement en construction, 39 menhirs ont en effet été détruits dans la zone du chemin de Montauban. « C’était sans doute l’un des ensembles de stèles les plus anciens de la commune de Carnac », s’étrangle Christian Obeltz.
Passionné d’archéologie, c’est lui qui a donné l’alerte vendredi dans un billet publié sur le site de l’association Sites et Monuments. « Yves Coppens doit se retourner dans sa tombe : plusieurs aménagements brutaux ont été réalisés, cet hiver et au printemps, aux abords des alignements de Carnac, dénaturant ce site mondialement connu », dénonce-t-il. Il cite en exemple le permis de construire délivré l’été dernier par la mairie de Carnac pour l’implantation de l’enseigne Mr Bricolage dans une zone dont l’intérêt historique était pourtant connu. Ce même secteur figurait d’ailleurs sur la liste indicative dans le dossier d’inscription des alignements de Carnac au patrimoine mondial de l’Unesco qui doit être remis fin septembre au ministère de la Culture.
Un premier permis de construire refusé
Comment expliquer alors ce sacrifice de 39 menhirs ? Dans un communiqué rédigé avec la préfecture du Morbihan et la Direction régionale des affaires culturelles (Drac) de Bretagne, la mairie de Carnac explique que le porteur du projet avait déjà déposé en 2014 une demande de permis de construire pour un supermarché dans cette même zone. « Le projet se situant à proximité d’une fouille préventive ayant livré en 2009 des vestiges néolithiques, la réalisation d’un diagnostic archéologique préalable a été prescrite le 22 décembre 2014 par la Drac Bretagne », explique la commune bretonne.
Menée en mars 2015, cette opération n’avait débouché sur la découverte d’aucun vestige archéologique. Le rapport de l’Inrap évoquait tout de même la présence probable d’un alignement de menhirs sans que cette hypothèse « soit à ce stade formellement établie. » Le permis de construire avait finalement été retoqué et « aucune suite donnée par le maître d’ouvrage à la prescription de fouilles émise par la Drac. »
Huit ans plus tard, le même porteur de projet est revenu à la charge avec un nouveau permis de construire au même emplacement. « Dans le cadre de l’instruction d’urbanisme et des documents réglementaires en vigueur, ce dossier a fait l’objet d’un examen minutieux par les services de la DRAC, précise la maire de Carnac. L’instruction de ce dossier a donc été menée avec la plus grande rigueur. » Une réponse qui ne satisfera guère Christian Obeltz qui rappelle dans les colonnes de Ouest-France que « la loi est formelle » et que « toute destruction d’un site archéologique est passible d’une lourde amende. »
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