La vie des constructeurs automobiles n'est pas un long fleuve tranquille depuis la montée en puissance de l'électrique. Dernier exemple, Honda et General Motors (GM) viennent d'annoncer qu'ils renonçaient à collaborer pour fabriquer des véhicules électriques « abordables », dont la vente devait débuter en 2027.
« Après des études et des analyses approfondies, nous avons décidé d'un commun accord de mettre fin au programme », ont fait savoir les deux groupes dans un communiqué commun, ajoutant que tous deux « restent déterminés à rendre le marché des véhicules électriques abordable ».
Pour rappel, Honda et GM avaient annoncé au printemps dernier ce projet de développer ensemble une nouvelle ligne de véhicules électriques à des prix « abordables et souhaitables », en combinant leurs technologies réciproques.
« Après avoir étudié la question pendant un an, nous avons décidé qu'il s'agirait d'une entreprise difficile. Nous avons donc mis un terme » au projet, a confirmé le président de Honda, Toshihiro Mibe, dans un entretien à la chaîne de télévision Bloomberg TV.
GM pénalisé par un mouvement social
Honda a précisé qu'il reste « concentré » sur son objectif de réaliser 100% de ses ventes mondiales dans l'électrique d'ici à 2040. General Motors est actuellement touché par un mouvement social, dont il estime qu'il a pesé à hauteur de 200 millions de dollars sur son bénéfice d'exploitation au troisième trimestre, et a décidé mardi de retirer ses prévisions de résultats annuels.
Dans un message envoyé à ses actionnaires cette semaine à l'occasion de ses résultats trimestriels, l'Américain a dit vouloir « modérer l'accélération de la production de véhicules électriques en Amérique du Nord afin de protéger nos prix, de nous adapter au ralentissement de la croissance de la demande à court terme et de mettre en œuvre des améliorations techniques (...) qui rendront nos véhicules moins coûteux à produire et plus rentables ».
D'autres projets communs
GM et Honda collaborent sur divers projets depuis plusieurs années, notamment autour de la société de véhicules autonomes Cruise, dont GM possède la majorité des parts et dans laquelle Honda a investi. Ils ont ainsi annoncé la semaine dernière leur intention de lancer début 2026 un service commercial de taxis sans chauffeur au Japon.
Il démarrera dans le centre de Tokyo avec quelques dizaines de véhicules Cruise Origin, un modèle 100% autonome, et pourrait par la suite être étendu. Honda, GM et Cruise expliquent vouloir contribuer de la sorte « à résoudre les problèmes de société auxquels le Japon est confronté, tels que la pénurie de chauffeurs de taxi et de bus » à cause du vieillissement démographique de plus en plus prononcé de l'archipel. Près de 30% des Japonais sont âgés de 65 ans et plus, et plus de 10% ont 80 ans ou plus.
Cruise transporte déjà des passagers payants à bord de ses robots-taxis dans quelques villes américaines depuis 2022. Elle a toutefois essuyé un revers majeur mardi : les autorités californiennes ont en effet suspendu son permis de faire rouler ses voitures sans chauffeur, après plusieurs accidents. Au début du mois, à San Francisco, une voiture sans chauffeur de Cruise a roulé sur une piétonne qui venait d'être percutée par un autre véhicule, avec conducteur. La victime avait été hospitalisée dans un état critique, selon les pompiers, et Cruise a indiqué mardi dans un communiqué « espérer qu'elle se remettrait complètement ».
(Avec AFP)