Les 26 avril et 28 avril, j’ai publié deux articles concernant la génisse rousse qui, selon toute vraisemblance, devrait bientôt être sacrifiée par des rabbins fanatiques. À en croire les prophéties, ce sacrifice fera apparaître le mashiach juif, ou plutôt al-Masīḥ ad-Dajjāl (Messie trompeur) selon l’eschatologie islamique, correspondant parfaitement à l’Antéchrist dans le christianisme. Après ce sacrifice, le Troisième Temple sera construit à Jérusalem dans lequel le fils de la perdition s’assoira, « se proclamant lui-même Dieu » (2 Thessaloniciens 2:4). Sommes-nous donc arrivés à la fin des temps ? Plusieurs signes et événements actuels le laissent entendre à ceux qui ont assez de sensibilité spirituelle pour le comprendre. Or, ce sacrifice de la génisse rousse correspond justement à l’assèchement de l’Euphrate. Il est écrit dans Apocalypse 16:12 : « Le sixième [ange] versa sa coupe sur le grand fleuve, l’Euphrate. Et son eau tarit, afin que le chemin des rois venant de l’Orient fût préparé. » Nous lisons aussi dans l’Apocalypse de Jean de Patmos : « Le sixième ange sonna de la trompette. Et j’entendis une voix venant des quatre cornes de l’autel d’or qui est devant Dieu, et disant au sixième ange qui avait la trompette: Délie les quatre anges qui sont liés sur le grand fleuve d’Euphrate. » (Apocalypse 9:13-15) Ensuite, les quatre anges qui avaient été préparés pour cette heure, ce jour, ce mois et cette année furent déliés pour tuer un tiers de tous les habitants de la terre.
La Mishnah, qui est une incarnation écrite de la tradition orale juive faisant autorité, enseigne que seules neuf génisses rouges ont été sacrifiées depuis l’époque du culte du Tabernacle jusqu’à la destruction du second Temple en 70 après J.-C.. Le rabbin séfarade Maïmonide (1138–1204) pensait que le dixième animal ne serait trouvé et sacrifié que lorsque le roi Messie serait prêt à apparaître. C’est l’une des raisons pour lesquelles de nombreux juifs et chrétiens attendaient avec impatience la découverte de cette génisse rouge parfaite et sans tache, capable d’inaugurer le service du troisième temple, dont la Bible semblerait indiquer qu’il jouera un rôle central dans la vie spirituelle de toute l’humanité.
Voici donc que Middle East Eye nous apprenait le 7 août qu’un groupe d’Israéliens religieux fanatiques a été photographié en train de pratiquer le rituel de la génisse rousse devant la mosquée Al-Aqsa. Middle East Eye (MEE) est un site d’actualité panarabe basé à Londres au Royaume-Uni qui couvre les événements dans 24 pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord. Étrangement, cette nouvelle a été très peu reprise par les médias. Parmi les exceptions, on peut nommer la Foundation For Ethical Journalism (FOEJ) basée en Inde, et ZeroHedge, un blog traitant de finance à Wall Street basé aux États-Unis.
Un groupe d’Israéliens religieux a été photographié en train de pratiquer le rituel de la vache rousse, censé annoncer la construction d’un nouveau temple juif sur le site de la mosquée Al-Aqsa. Selon la tradition juive, les cendres d’une vache parfaitement rousse sont nécessaires à la purification rituelle qui permettrait la construction d’un troisième temple à Jérusalem. Ce temple, affirment les groupes juifs radicaux, doit être construit sur le plateau surélevé de la vieille ville de Jérusalem, connu sous le nom de Mont du Temple, où se trouvent aujourd’hui la mosquée Al-Aqsa et le sanctuaire du Dôme du Rocher.
Certains pensent que cela annoncera l’arrivée du Messie et peut-être même la fin du monde.
« Les fidèles du Temple pratiquent désormais la mitsva [devoir religieux] d’une vache rouge devant le Mont du Temple, ce qui permettra le retour de la pureté et l’observance de toutes les mitsvot du Temple », a publié mardi le journaliste Yinon Magal, accompagné d’une photo d’activistes du Temple Institute.
En 2022, cinq génisses rousses sont arrivées en Israël en provenance d’un ranch du Texas et sont conservées dans un parc archéologique à côté de Shilo, une colonie israélienne illégale près de la ville palestinienne de Naplouse. L’Institut du Temple a importé les génisses dans le but éventuel de les utiliser dans un rituel après des années de recherche de vaches sans défaut, sans un poil blanc ou noir errant. Selon leurs défenseurs, leur massacre éventuel sur le mont des Oliviers permettrait au peuple juif d’être purifié afin qu’il puisse accomplir ses rites et son culte sur le site de la mosquée Al-Aqsa.
Une recherche menée par un professeur de l’Université Bar Ilan a estimé que les cendres d’une vache pourraient être transformées en suffisamment d’eau purifiante pour 660 milliards de purifications. La vache sur laquelle on s’entraîne dans l’image de Magal ne semble pas être l’une des cinq génisses rousses de Shilo – il semble plutôt s’agir d’une image cartonnée.
Le site traditionnel du rituel, le mont des Oliviers, est visible en arrière-plan de l’autre côté de la mosquée Al-Aqsa, suggérant que l’entraînement a été effectué dans la vieille ville.
Le statu quo à Jérusalem maintient depuis longtemps que la prière juive est interdite sur le plateau surélevé de Jérusalem-Est occupée. On pense que ce site abrite deux anciens temples juifs. Les Juifs sont autorisés à prier au Mur occidental, qui longe un côté de la colline et est considéré comme la dernière partie restante du deuxième Temple juif que les Romains ont détruit en 70 de notre ère. Des restrictions à l’entrée des non-musulmans dans les mosquées sont en vigueur depuis l’instauration du statu quo ottoman désignant les lieux saints de Jérusalem à ses sectes en 1757.
Depuis 1921, le Grand Rabbinat de Jérusalem interdit officiellement aux Juifs de pénétrer sur le Mont du Temple. Il a décrété que les Juifs ne peuvent y pénétrer que s’ils sont « rituellement purs », ce qui est impossible sans les cendres d’une vache rousse. Au cours du siècle dernier, des groupes religieux sionistes – dont le Temple Institute – ont plaidé pour le retour de la prière juive à Al-Aqsa, certains préconisant même la démolition de la mosquée et la reconstruction du temple.