11 mai 2016
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Deux livres viennent de finaliser deux séries indépendantes l'une de l'autre, par deux auteurs également indépendants l'un de l'autre
Marc Dugain dernier tome de la trilogie "L'emprise", - L'ultime partie chez Gallimard
M. Dugain y décrit sous forme de roman l'infiltration du milieu politique par les services secrets et les liens entre la finance, les grandes multinationales, ou les lobby des industries de pointe française.
Philippe Pascot : sur la série Pilleurs d'Etat, et la nouvelle "Délits d'élus", - Du goudron et des plumes" chez Max Milo éditions
« Tous les élus ne sont pas pourris, Mais il y en a moins qu’on ne le dit et plus qu’on ne le sait ! »
« J’ai répertorié depuis trois ans entre 1 000 et 1 200 élus (ils sont un peu plus de 600 dans le présent volume) dont j’ai réussi à trouver une trace de turpitude judiciaire, fiscale ou autres… »
Philppe Pascot
sans commentaires supplémentaires.
Ce sentiment d'impunité est souligné, dans les deux ouvrages, l'un décrit les mécanismes de la corruption et de la connivence, l'autre les résultats visibles, enfin ceux qui sont connus.
La république de la concussion
Sens du droit romain : "La concussion serait le crime d'extorsion sans violence commis par un particulier ou un fonctionnaire, usant d'intimidation ou prétextant des pouvoirs fictifs, ou abusant de pouvoirs réels."
sens actuel ex : " Par exemple, un agent public qui favorise un concurrent lors d'un marché public en échange d'une contrepartie financière commet un acte de concussion, tandis que le concurrent commet un acte de corruption." Autrement dit : "Le corrupteur propose et l'administrateur public dispose"
La corruption est assez courante, mais la concussion n'est pas encore générale (~on est passé de 10 % de cas à a peu près 30 % en a peine une décennie selon Phlippe Pascot) enfin pour ce qui est connu. ; cependant bon nombres de candidats ou d'administrateurs aux vues d'une crise qui tend à s'allonger et se durcir, à laminer l'économie française, sentent de plus en plus la précarité des mandats ; d'où le fait que la politique attire de plus en plus d'arrivistes, ou d'affairistes . La notion d'Etat n'est plus qu'accessoire dans une société ou le culte de la réussite matérielle provoque l'admiration des masses, culte relayé insidieusement par les médias.
La fonction étatique présuppose certaines qualités morales au départ, et non une volonté sans vergogne d'y accéder par tous les stratagèmes possibles ou inimaginables.
L'électorat épouse cependant l'idée ou a épousé, qu'un homme adroit dans les affaires louches ou supposées scabreuses financièrement pourrait apporter au pays des bénéfices pour ce dernier, et de ce fait aux citoyens ou une corporation de citoyens, par l'usage de ressorts et calculs par un homme expérimenté dans ce genre de pratiques
qui parfois donne : « Plus tu es un truand, plus tu as de chances d’être réélu… » Philippe Pascot
Enfin il faut raisonner correctement, on ne fait pas entrer un loup dans une bergerie.
Ensuite, si le cas n'est pas général, il faut penser que l'antinomie totale entre les systèmes corporatistes (crées par la société ou qu'on crée volontairement les élus pour des questions que clientélisme) et les lobby industriels et ou économico - financiers poussent les politiques soit à mentir, ou a éviter d'arbitrer ou de gérer ces intérêts contradictoires.
les uns cherchent à conserver des privilèges ou les accroitre, les autres tendent à ramener vers eux plus de parts de marchés, situation délicate en période de déficits. Le désengagement de l'état vers les régions en est un exemple, comme celui de la loi travail vers les accords en entreprise.
Une forme d'Etat super régisseur, mais irresponsable dans ses actions.
Ce qui a pour autre conséquence, une déstructuration sociale, due à art du jonglage des arrangements ou pars (dans toute négociation il y a toujours un perdant). Cette déstructuration amène des conflits, et ces conflits une forme au départ de violences sporadiques qui tendra a s'étendre.
De ceci découle inévitablement, puisque personne n'assume ses responsabilités, un renforcement de l'encadrement de la société, autrement dit, un accroissement de la sécurité, la surveillance, et du big data, ç'est à dire le contrôle de tous les moyens de communications sous prétexte (sérieux aussi) de belligérance extérieure ; ça arrange bien les choses.
De l'autre pour conserver les acquis extra territoriaux on augmente ou oriente l'armée vers des points stratégiques d'intérêts financiers soit disant de priorité nationale sous parfois prétexte de conservation de régimes démocratie ou d'indications de mouvances terroristes. Ce qui a pour effet de dégarnir la défense de la métropole.
Et encore à l'intérieur d'augmenter la pression sécuritaire, jusqu'à épuisement, au burn out des concernés, n'exprimant plus ainsi plus aucun sentiment ou réflexion possibles en cas de durcissement pour contrecarrer des mouvements sociaux de plus en plus incontrôlables.
Mais aussi, le contrôle total des communications, la suppression de l'argent liquide pour raisons de rentrées fiscales (espérant compenser la dette, mais qui ne fera qu'accroitre la contestation).
Tous ces calculs, (car cela devient une maladie chronique dans les états ou une forme de méta administration aux allures de république bananière), se multiplient motivés par la précarité du mandat électif entre compétiteurs en place ou espérant accéder parfois à certaines sinécures.
Ces calculs et manipulations se multiplient sous la forme d'écoutes, de chausses trappes, d'usage de transfuges et d'utilisation des services secrets à des fins privées soit sur fonds publics ou privés.
Mais entre les story telling politiques montés par des spin doctors de ce même milieu pour des intérêts qui n'ont rien à voir avec l'Etat, sa pérennité et sa sécurité, on est loin de se douter que le big data exponentiel va anéantir une bonne partie de ces méthodes, mais aussi de ses représentants publics, résidus d'un ancien monde politique aux méthodes surannés. car ç'est là que résidera le vrai pouvoir.
Dès lors il sera possible de mettre en place, le bon produit au bon instant, correspondant aux désirs des électeurs, un acteur choisit avec soin, tout à fait soumis aux nécessités du temps (évidemment pas toujours les bonnes).
C'est ainsi que les républiques se meurent, l'absentionnisme provoqué par une sorte de dégoût, sera conspué par toute la classe politique mais en vérité les arrangera profondément. La démocratie ne sera juste qu'histoire de gouvernance d'élites, qui naturellement souhaitent tendre a une aristocratisation de leur situation. Les partis étant déjà eux mêmes des machines à sélectionner les candidats bien formatés. De l'autre la candidature à la présidentielle est suffisamment sélective par l'apport ou non des signatures d'élus : le système est complètement bloqués dans sa représentation. D'ailleurs ou sont les représentants public ayant des fonctions privées dans les secteurs de l'industrie, de l'agriculture, mais aussi des chomeurs, les artisans, les artistes.
Il n'y aura donc pas d'émergence de candidats de la société civile, (sinon issus de groupes financiers ou d'autres - eux même sélectionnés durant leur apprentissage dans les grandes écoles)
Il n'y aura pas de paix sociale, sinon achetée par clientélisme et de manière ponctuelle (souvent avant les élections), les autres plus virulents seront menés au pilori public.
Mais il y aura une abdication du peuple souverain, car s'il est souverain dans le principe il n'a plus aucun pouvoir. pour ce qui concerne les élections et les décisions.
Il y aura un coup d'état technologique via le biais et les moyens à disposition pour un état totalitaire et sécuritaire, ou un méta état regroupant plusieurs nations.
Cependant ces calculs semblent vains, même si l'on tend statistiquement a réduire le risque, le risque zéro n'existe pas.
Une des multiple raison est que la France s'est orientée depuis plusieurs décennies vers le tertiaire, ce qui la coupe d'un certain pragmatisme, de ce fait elle a également rompue le lien de reconnaissance entre le travail manuel et la production industrielle, valable aussi pour l'agriculture. Le système est façonné de manière à ce que cette éducation intrinsèque à une société équilibrée induise un manque total de discernement du qualitatif, valable aussi pour ce qui est artistique.
Tout cet ensemble a cependant induit des raisonnements comptables, statistiques, procéduriers et légalistes dus à cette croissance du tertiaire.
Au delà de ce que certains estimerait être un pamphlet , il s'agit bien de montrer les mécanismes qui sont à l'origine du blocage de la société française, mais aussi la démonstration du blocage de l'ascenseur social