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20 septembre 2008 6 20 /09 /septembre /2008 07:49
"La Gloire est comme un cercle dans l'onde qui va toujours s'élargissant jusqu'à ce qu'à force de s'étendre, il finisse par disparaître" - William Shakespeare - Henry VI


Les empires qui s'étendent doivent se trouver face à ces deux alternatives : - la force décroissante de l'offensive ou bien la surextension. Trop concentrée ou trop dispersée une force ne peut réagir. Ainsi les empires sont amenés a se fondre dans leur conquêtes ou s'écrouler de l'intérieur.

La surface représente donc le kilométrage ne km2, les hommes, le matériel, la durée ; la densité représente  la supériorité numérique, sa rapidité et sa capacité d'action et réaction

Donc vous trouverez un exemple sur cette opposition sur le terrain militaire illustré par l'exemple de la bataille d'Hattin dans mon site. Ici c'est la densité qui utilise le terrain lié à la surface par harcèlement. par usage de la mobilité.

Les grecs anciens préféraient la densité, les romains également - Vègèce "La valeur l'emporte sur le nombre", Les armées concentrées en légions (entre autre) mobiles sont donc privilégiées par rapport aux armées de surfaces orientales. Mais la stratégie inverse est adoptées par les Wisigoths (les Germains en général)  - Alaric "Plus l'herbe était dense, plus elle était facile à tondre" On voit donc finalement s'opposer deux réflexions stratégiques qui en leur temps sont valables, mais l'une devient obsolète par rapport à l'autre selon le cas de figure et l'étendue à défendre ou a assaillir.

La surface est donc le nombre en avantage mais les pertes excessives en cas de soutient d'une position ; la densité est donc la rapidité daction mais s'use dans la durée.

La stratégie l'emporte en matière classique mais la technologie sert la tactique. Les moyens stratégiques servent à obtenir l'action et la projection de l'action et finalement le résultat par calculs.

Il y donc la stratégie indirecte qui en espace et temps permet la durée et à pour finalité l'usure en action.
ou dans le second cas, la stratégie directe qui agit dans le temps rapidement et qui dans l'espace ralentit et dilue ses forces par action fulgurante si les objectifs deviennent trop importants. Il s'agit donc de cibler l'essentiel. Stratégie d'Alexandre III de Macédoine à la Bataille de Gaugamèles, l'infériorité numérique et la tactique lui permette de cibler l'axe fondamental et de frapper par psychologie l'essence même des Perses c'est-à dire Darius.

Cependant le terrain acquis par stratégie directe par la densité tendra à se diluer dans le terrain qu'elle aura conquis. - d'ou l'illustration par la citation de Shakespeare. C'est tout le problème des empires arrivés à leur point zénithal.

D'ou le choix d'abandon des empires territoriaux pour les substituer à des empires hégémoniques, ces derniers nous projettent dans la grèce antique, avec Athènes son 'empire Panhéllènique. L'hégémonie contraint à des coûts d'influences politiques et économiques et oblige à des calculs de projections. Il use peut de force et fait en général porter le coût sur ses alliès, la limite se trouve à l'incapacité de financement par cet empire. Tout l'équilibre subtil est entre le coût et les ressources, qui de fait est fragilisé par les aléas économiques et sociaux. Les empires territoriaux comme Sparte font porter directement le poids de la gestion aux administrés et l'effet de rupture reposera sur l'Etat central.

Nous voilà donc dans l'optique oligarchique et l'optique démocratique, dont on voit la finalité dans Thucydide et la Guerre du Péloponnèse  « L'histoire est un perpétuel recommencement. »  et cet autre citation « Un homme qui ne se mêle pas de politique mérite de passer, non pour un citoyen paisible, mais pour un citoyen inutile. »  c'est le prix qu'implique le choix démocratique, mais il y a aussi le choix oligarchique.L'intemporalité du texte de Thucydide démontre avec force et génie les consèquences implacables qui font qu'une démocratie s'écroule et que le temps de la guerre qui se profile puis éclate devient la source de tous les maux et le déchainemement de toutes les violences. Le grand siècle de Périclès périclite et les idéaux humains sont foulés aux pieds, notamment dans l'affaire de Corcyre, qui non seulement devient un affrontement entre Athènes et Corinthe, mais est l'enjeu de manipulation des groupes corcyréens démocrates pro Athénienset oligarques pro Péloponnèsiens (Sparte), ceci conduit à une terrible guerre civile et d'effroyables massacres.

Cependant éviter le piège de la surextension n'est pas éviter le déclin.
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13 septembre 2008 6 13 /09 /septembre /2008 07:42




Ammien Marcellin - Histoire de Rome (Res gestae) - Livre XXXI - Chapitre 4 :


"Toute la race des Goths-Tervinges se montra donc, sous la conduite d'Alaviv, sur la rive gauche du Danube, et de là envoya une députation à Valens, sollicitant humblement son admission sur l'autre bord, avec promesse d'y vivre paisiblement, et de lui servir au besoin d'auxiliaire. 
Déjà la renommée avait fait pénétrer à l'intérieur cette effrayante nouvelle, que des convulsions insolites se manifestaient chez les peuples du Nord; que tout l'espace qui s'étend du pays des Marcomans et des Quades jusqu'aux plages du Pont-Euxin était inondé de populations barbares qui, poussées par d'autres nations, jusqu'alors inconnues, hors de leurs territoires, couvraient de leur foule vagabonde toute la rive du Danube. 
D'abord on n'accorda chez nous que peu d'attention à ces rumeurs, par la raison que nous ne recevons d'ordinaire avis de ces guerres lointaines que lorsqu'elles sont terminées ou assoupies. 
Le bruit ne laissait pas cependant de s'accréditer, et reçut bientôt une pleine confirmation par l'arrivée de l'ambassade barbare, qui venait avec instance implorer, au nom des peuples expulsés, leur admission en deçà du fleuve. La première impression de cette ouverture fut plutôt de satisfaction que d'alarme. Les courtisans employèrent toutes les formes d'adulation pour exalter le bonheur du prince, à qui la fortune amenait à l'improviste des recrues des extrémités de la terre. L'incorporation de ces étrangers dans notre armée allait la rendre invincible; et, converti en argent, le tribut que les provinces devaient en soldats viendrait accroître indéfiniment les ressources du trésor. 
On dépêche donc sans délai de nombreux agents, chargés de procurer des moyens de transport à tous ces hôtes redoutables. On veilla soigneusement à ce qu'aucun des destructeurs futurs de l'empire, fût-il atteint de maladie mortelle, ne restât sur l'autre bord. Jour et nuit, en vertu de la permission impériale, les Goths, entassés sur des barques, des radeaux et des troncs d'arbres creusés, étaient transportés au-delà du Danube, pour prendre possession d'un territoire en Thrace. Mais la presse était si grande, que plus d'un fut englouti par les vagues, et se noya en essayant de passer à la nage ce fleuve dangereux, dont une crue récente augmentait encore en ce moment la rapidité ordinaire. 
Et tout cet empressement, tout ce labeur, pour aboutir à la ruine du monde romain! Il est constant que les officiers chargés de cette fatale mission tentèrent, à plusieurs reprises, le recensement de la masse d'individus dont ils opéraient le passage, et que finalement ils durent y renoncer. Autant il eût valu (comme dit un poète admirable) vouloir nombrer les grains de sable soulevés par le vent sur les plages de la Libye. 
Réveillez-vous, vieux souvenirs des immenses soulèvements armés de la Perse contre la Grèce; de l'Hellespont franchi; de l'Athos ouvrant à la mer un passage artificiel; de ces innombrables escadrons passés en revue dans la plaine du Dorisque! tous faits que les âges suivants ont traités de fables, 
Mais dont l'antique témoignage est confirmé par nos propres yeux, qui ont vu cette inondation de peuples étrangers se répandre dans nos provinces, couvrir au loin nos campagnes, et envahir jusqu'à la cime des monts les plus élevés. Alaviv et Fritigern furent transportés les premiers. L'empereur leur fit distribuer des vivres pour quelque temps, et leur assigna des terres à cultiver. 
Nos barrières s'étaient ouvertes devant cette émigration armée. Le sol barbare avait vomi, comme la lave de l'Etna, ses enfants sur notre territoire. Une crise aussi menaçante exigeait du moins que la force militaire da pays fût confiée aux mains reconnues les plus fermes et les plus expérimentées; et cependant, comme si quelque divinité ennemie eût dicté les choix, elle ne comptait alors à sa tête que les noms les plus mal notés. En première ligne se présentaient Lupicin, comte de Thrace, et Maxime, commandant malencontreux, tous deux imprudents et brouillons à l'envi l'un de l'autre.
L'ignoble cupidité de ces hommes fut le principe de toutes les calamités qui suivirent. Sans rapporter toutes les malversations qu'ils commirent ou tolérèrent, touchant l'entretien de ces étrangers jusqu'alors inoffensifs, citons un fait dégoûtant et inouï, que condamneraient à coup sûr les coupables eux-mêmes s'ils étaient constitués juges dans leur propre cause.
La disette qui accablait les émigrés suggéra l'idée à ces deux misérables de la plus infâme des spéculations. Ils firent ramasser autant de chiens qu'on put en trouver, et les vendaient aux pauvres affamés, au prix d'un esclave la pièce. Des chefs en furent réduits à livrer ainsi leurs propres enfants.
Dans le même temps, Vitheric, roi des Greuthunges, arrivé sur les bords de l'Hister avec ses trois conseillers Alathée, Safrax et Farnobe, qui le dirigeaient en tout, s'empressait de solliciter par ambassade la même concession de l'humanité de Valens.
(Cette fois, l'intérêt de l'État dicta un refus, qui jeta les pétitionnaires dans la dernière perplexité. Athanaric, appréhendant la même réponse, préféra s'abstenir. Il se rappelait quelle obstination hautaine il avait montrée à l'égard de Valens lorsqu'il négociait avec lui de la paix, prétendant s'être interdit par serment de mettre le pied sur le territoire romain, et, par là, contraignant l'empereur à venir ratifier le traité au milieu des eaux du fleuve. Athanaric supposa que la rancune durait encore, et il conduisit tout son monde à Caucalanda, canton défendu par une ceinture d'épaisses forêts et de hautes montagnes, et dont il expulsa les Sarmates, qui l'occupaient."


Ammien Marcellin - Histoire de Rome (Res gestae) - Livre XXXI - Chapitre 5 :


"Cependant les Tervinges, bien qu'ils eussent obtenu le passage du fleuve, n'en restaient pas moins errants sur ses bords, où les retenait le manque de vivres. C'était l'effet des manoeuvres employées par les officiers de l'empereur pour favoriser les abominables transactions dont nous avons parlé.
Les émigrants n'en furent pas dupes; déjà ils menaçaient tout bas d'en appeler aux armes, des perfides procédés dont ils étaient victimes. Lupicin, craignant une révolte, employa toutes les forces dont il disposait pour les contraindre à prendre plus vite la route.
Cette diversion de nos troupes n'échappa point aux Greuthunges, qui, ne voyant plus de barques armées croiser sur le fleuve pour empêcher leur passage, profitèrent de l'occasion, le franchirent à la hâte sur des radeaux à peine joints, et allèrent placer leur camp sur un point très éloigné de celui de Fritigern.
Ce chef, dont la prévoyance naturelle devinait ce qui allait arriver, tout en obtempérant à l'ordre de l'empereur, mettait dans sa marche une lenteur calculée. C'était pour se ménager un puissant renfort, en laissant aux nouveaux venus le temps de le joindre. Il n'arriva donc qu'assez tard à Marcianopolis. Là se passa une scène de telle nature, qu'elle détermina une rupture ouverte.
Lupicin avait invité Fritigern et Alaviv à un festin; mais un cordon de troupes placé sur les remparts interdisait par son ordre, à tout leur monde, l'entrée de la ville; et ce fut vainement que les barbares, protestant de leur soumission et des intentions les plus pacifiques, implorèrent la grâce d'y acheter des vivres. Insensiblement les esprits s'échauffèrent de part et d'autre; on en vint aux coups. Les émigrants, outrés de cette exclusion, ulcérés déjà de s'être vu ravir leur progéniture, massacrèrent un poste, et s'emparèrent de ses armes.
On donna secrètement avis de ce qui se passait à Lupicin, qui, abruti par les excès d'une orgie prolongée, s'endormait au bruit des instruments. Appréhendant l'issue de ce démêlé, il fit faire main basse sur la garde d'honneur que les deux chefs avaient conservée autour de leur personne; exécution dont la triste nouvelle se répandit bientôt hors des murs, et mit le comble à l'exaspération de la multitude, qui, croyant ses chefs prisonniers, menaçait d'en tirer une terrible vengeance. Fritigern, esprit prompt et décidé, craignant d'être retenu comme otage, s'écria que le seul moyen de prévenir une plus grave collision, était de le laisser sortir lui et les siens; se faisant fort de calmer, par sa présence au milieu de ses compatriotes, une irritation qui n'avait pour cause de leur part que la supposition d'un guet-opens, et la croyance que leurs chefs en étaient les victimes. La proposition fut acceptée; on les laissa rejoindre leur monde, qui les accueillit avec transport. Tous deux alors, sautant sur leurs chevaux, s'éloignèrent à toute bride, bien résolus de tenter le sort des armes.
La renommée, qui publia ces détails en les envenimant, enflamma d'une ardeur guerrière toute la nation des Tervinges. L'étendard des Goths se déploie; leur cor fait entendre ses lugubres accents; des bandes armées parcourent les campagnes, et, par le ravage des moissons, le pillage et l'incendie des fermes, préludent aux calamités qui bientôt vont se développer sur une plus grande échelle.
Lupicin ramassa précipitamment quelques troupes, et, sans plan arrêté, marcha contre l'ennemi, dont il attendit la rencontre à neuf milles de la cité. Les barbares, qui voient à qui ils ont affaire, tombent tout à coup sur nos bataillons, heurtant du corps les boucliers, et perçant les hommes de leurs lances. Leur choc fut si terrible, que, tribuns et soldats, presque tout y périt. Ce corps y perdit ses enseignes, mais non son général, qui ne revint à lui-même que pour fuir pendant que l'on se battait, et qui regagna la ville à toute bride. Après ce premier succès, les ennemis, couverts d'armes romaines, se répandirent de tous côtés, ne trouvant plus d'opposition nulle part.
Arrivé à cette période de ma narration partant de phases diverses, je crois devoir (en supposant que ce livre soit lu) prier mes lecteurs de n'exiger de mol ni le détail précis des faits ni le chiffre exact des pertes. Ce serait demander l'impossible. Il faut qu'on se contente de notions approximatives, exemptes seulement de toute altération volontaire du vrai, et empreintes de cette conscience qui est le premier devoir de l'historien.
Jamais pareilles calamités n'affligèrent la république, disent ceux qui n'ont pas lu nos vieilles annales. C'est une erreur, née du sentiment trop vif des maux présents: un coup d'oeil jeté sur l'histoire des temps anciens, ou même du siècle qui s'écoule, démontrerait facilement que des événements de même nature, et aussi graves, n'ont eu que trop d'exemples.
L'Italie ne s'est elle pas vue subitement inondée de Cimbres et de Teutons, hôtes des plages les plus reculées? mais, après des maux infinis causés par eux à la république, la défaite de leurs armées, et la presque destruction de leur race par des généraux habiles, leur ont montré, à leurs dépens, ce que peut le courage réglé par la discipline.
Sous le règne de Marc Aurèle, un mélange incohérent de nations conjurées.
Mais, après une courte période, de calamités et de souffrances, l'ordre et le calme sont revenus, grâce à la rigide simplicité des moeurs de nos ancêtres, chez qui la mollesse, le luxe de table, et la passion effrénée du gain, n'avaient pas tout envahi; grâce à ce patriotisme ardent qui régnait alors dans toutes les classes, et faisait envisager à chacun, comme le port le plus désirable, une mort glorieuse en combattant pour le pays.
Des hordes de Scythes franchirent autrefois, sur deux mille vaisseaux, le Bosphore et la Propontide. Mais cette multitude armée, après avoir répandu la destruction sur ces mers et sur leurs rivages, revint sur ses pas, diminuée de plus de la moitié de son nombre.
Les deux Dèces, père et fils, trouvèrent la mort en combattant contre les barbares. Toutes les villes de Pamphylie ont souffert les horreurs d'un siège; nombre d'îles ont été ravagées, et l'incendie s'est promené sur la Macédoine entière. Thessalonique et Cyzique se virent bloquées par des myriades d'ennemis; Anchialos fut prise, et le même sort échut à Nicopolis, élevée par Trajan, en souvenir de ses victoires contre les Daces.
Philippopolis, après les alternatives d'une longue et sanglante défense, fut détruite de fond en comble; et cent mille hommes (si l'histoire dit vrai) sont ensevelis sous ses ruines. L'Épire, la Thessalie, toute la Grèce enfin a subi l'invasion étrangère. Mais, devenu empereur de général illustre, Claude commença et, après sa mort glorieuse, le terrible Aurélien consomma, la délivrance de ces provinces. Des siècles s'écoulèrent depuis sans qu'on entendît parler de barbares, si ce n'est à propos de brigandages essayés par eux sur les terres voisines, et toujours sévèrement réprimés."


Liens complémentaires :

- Rudolf Fellmann Professeur émérite d'archéologie des provinces romaines à l'université de Berne

- TACITE -Origine et territoire des Germains, dit "La Germanie" (I-IV) Traduction nouvelle avec notes de Danielle De Clercq

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12 septembre 2008 5 12 /09 /septembre /2008 13:34



Jordanès "Histoire des Goths" :

Texte original expliquant les raisons par lesquelles les peuples goths furent contraints à demander d'intégrer l'Empire en délégation auprès de l'Empereur Valens frère de l'Empereur Valentinien Ier. Après négociations ci-dessous énumérées ils obtinrent de s'installer en Dacie Ripuaire,  Moesie et  Thrace.

CHAPITRE XXIV.

Or, peu de temps après, au rapport d'Orose, les Huns, la plus féroce de toutes les nations barbares, éclatèrent contre les Goths. Si l'on consulte l'antiquité, voici ce qu'on apprend sur leur origine: Filimer, fils de Gandaric le Grand, et roi des Goths, le cinquième de ceux qui les avaient gouvernés depuis leur sortie de file Scanzia, étant entré sur les terres de la Scythie à la tête de sa nation, comme nous l'avons dit, trouva parmi son peuple certaines sorcières que, dans la langue de ses pères, il appelle lui-même Aliorumnes. La défiance qu'elles lui inspiraient les lui fit chasser du milieu des siens; et, les ayant poursuivies loin de son armée, il les refoula dans une terre solitaire. Les esprits immondes qui vaguaient par le désert les ayant vues, s'accouplèrent à elles, se mêlant à leurs embrassements, et donnèrent le jour à cette race, la plus farouche de toutes. Elle se tint d'abord parmi les marais, rabougrie, noire, chétive : à peine appartenait-elle à l'espêce humaine, à peine sa langue ressemblait-elle à la langue des hommes. Telle était l'origine de ces Huns, qui arrivèrent sur les frontières des Goths. Leur féroce nation, comme l'historien Priscus le rapporte, demeura d'abord sur le rivage ultérieur du Palus-Méotide, faisant son unique occupation de la chasse, jusqu'à ce que, s'étant multipliée, elle portât le trouble chez les peuples voisins par ses fraudes et ses rapines. Des chasseurs d'entre les Huns étant, selon leur coutume, en quête du gibier sur le rivage ultérieur du Palus-Méotide, virent tout à coup une biche se présenter devant eux. Elle entra dans le marais, et, tantôt s'avançant, tantôt s'arrêtant, elle semblait leur indiquer un chemin. Les chasseurs la suivirent, et traversèrent à pied le Palus-Méotide, qu'ils imaginaient aussi peu guéable que la mer; et puis quand la terre de Scythie, qu'ils ignoraient, leur apparut, soudain la biche disparut. Ces esprits dont les Huns sont descendus machinèrent cela, je crois, en haine des Scythes. Les Huns, qui ne se doutaient nullement qu'il y eût un autre monde au delà du Palus-Méotide, furent saisis d'étonnement à la vue de la terre de Scythie ; et comme ils ont de la sagacité, il leur sembla voir une protection surnaturelle dans la révélation de ce chemin que peut-être personne n'avait connu jusqu'alors. Ils retournent auprès des leurs, racontent ce qui s'est passé, vantent la Scythie, tant qu'enfin ils persuadent leur nation de les suivre, et se mettent en marche tous ensemble vers ces contrées, par le chemin que la biche leur a montré. Tous les Scythes qui tombêrent dans leurs mains dès leur arrivée, ils les immolèrent à la victoire; le reste fut vaincu et subjugué. A peine en effet eurent-ils passé cet immense marais, qu'ils entraînèrent comme un tourbillon les Alipzures, les Alcidzures, les Itamares, les Tuncasses et les Boïsques, qui demeuraient sur cette côte de la Scythie. Ils soumirent également par des attaques réitérées les Alains, leurs égaux dans les combats, mais ayant plus de douceur dans les traits et dans la manière de vivre. Aussi bien ceux-là même qui peut-être auraient pu résister à leurs armes ne pouvaient soutenir la vue de leurs effroyables visages, et s'enfuyaient à leur aspect, saisis d'une mortelle épouvante. En effet, leur teint est d'une horrible noirceur; leur face est plutôt, si l'on peut parler ainsi, une masse informe de chair, qu'un visage; et ils ont moins des yeux que des trous. Leur assurance et leur courage se trahissent dans leur terrible regard. Ils exercent leur cruauté jusque sur leurs enfants dès le premier jour de leur naissance; car à l'aide du fer ils taillent les joues des mâles, afin qu'avant de sucer le lait ils soient forcés de s'accoutumer aux blessures. Aussi vieillissent-ils sans barbe aprês une adolescence sans beauté, parce que les cicatrices que le fer laisse sur leur visage y étouffent le poil à l'âge où il sied si bien. Ils sont petits, mais déliés; libres dans leurs mouvements, et pleins d'agilité pour monter à cheval; les épaules larges; toujours armés de l'arc et prêts à lancer la flèche; le port assuré, la tête toujours dressée d'orgueil; sous la figure de l'homme, ils vivent avec la cruauté des bêtes féroces. Les mouvements rapides des Huns, leurs brigandages sur un grand nombre de peuples dont le bruit venait jusqu'à eux, jetèrent les Goths dans la consternation, et ils tinrent conseil avec leur roi sur ce qu'il fallait faire pour se mettre à couvert d'un si terrible ennemi. Ermanaric lui-même, malgré ses nombreux triomphes dont nous avons parlé plus haut, ne laissait pas d'être préoccupé de l'approche des Huns, quand il se vit trahi par la perfide nation des Roxolans, l'une de celles qui reconnaissaient son autorité. Voici à quelle occasion : Le mari d'une femme nommée Sanielh et de cette nation, l'ayant perfidement abandonné, le roi, transporté de fureur, commanda qu'on attachât cette femme à des chevaux sauvages, dont on excita encore la fougue, et qui la mirent en lambeaux. Mais ses frères, Ammius et Sarus, pour venger la mort de leur soeur, frappèrent de leur glaive Ermanaric au côté; et depuis cette blessure celui-ci ne fit plus que traîner dans un corps débile une vie languissante. Profitant de sa mauvaise santé, Balamir, roi des Huns, attaqua les Ostrogoths, qui dès lors furent abandonnés par les Visigoths , avec lesquels ils étaient unis depuis longtemps. Au milieu de ces événements, Ermanaric, accablé tant par les souffrances de sa blessure que par le chagrin de voir les courses des Huns, mourut fort vieux et rassasié de jours, à la cent dixième année de sa vie; et sa mort fournit aux Huns l'occasion de l'emporter sur ceux d'entre les Goths qui demeuraient, comme nous l'avons dit, du côté de l'orient, et qui portaient le nom d'Ostrogoths.

CHAPITRE XXV.

Les Visigoths, c'est-à-dire ceux d'entre les Goths qui demeuraient à l'occident, étaient, à cause des Huns, dans les mêmes alarmes que leurs frères, et ne savaient à quoi se résoudre. A la fin, après s'être longtemps consultés, ils tombèrent d'accord d'envoyer une députation en Romanie auprès de l'empereur Valens, frère de l'empereur Valentinien Ier, pour lui demander de leur céder une partie de la Thrace ou de la Moesie pour s'y établir. Ils s'engageaient en retour a vivre sous ses lois et à se soumettre à sou autorité; et, afin de lui inspirer plus de confiance, ils promettaient de se faire chrétiens, pourvu qu'il leur envoyât des prêtres qui parlassent leur langue. Valens leur accorda aussitôt avec joie une demande qu'il eût voulu leur adresser le premier. Il reçut les Goths.dans la Moesie, et les établit dans cette province comme le rempart de l'empire contre les attaques des autres nations. Et comme en ce temps-là cet empereur, infecté des erreurs perfides des ariens, avait fait fermer toutes les églises de notre croyance, il envoya vers eux des prédicateurs de sa secte, qui d'abord versèrent le venin de leur hérésie dans l'âme de ces nouveaux venus incultes et ignorants. C'est ainsi que, par les soins de l'empereur Valens, les Visigoths devinrent non pas chrétiens, mais ariens. Ceux-ci à leur tour annoncèrent l'Évangile tant aux Ostrogoths qu'aux Gépides, auxquels les unissaient les liens du sang et de l'amitié; ils leur transmirent leurs croyances hérétiques, et attirèrent de toutes parts aux pratiques de cette secte tous les peuples qui parlaient leur langue. En même temps ils passèrent le Danube, comme il a été dit, et s'établirent, avec le consentement de l'empereur, dans la Dacie Ripuaire, la Moesie et la Thrace.

CHAPITRE XXVI.

Il leur arriva ce qui d'ordinaire arrive à toute nation encore mal établie dans un pays : ils eurent la famine. Alors Fridigerne, Alathéus et Safrach , les plus considérables d'entre eux et leurs chefs, qui les gouvernaient à défaut de rois, prenant en pitié la disette de l'armée, supplièrent les généraux romains, Lupicinus et Maximus, de leur vendre des vivres. Mais à quels excès la soif impie de l'or ne porte-t-elle pas! Poussés par la cupidité, ceux-ci se mirent à leur vendre non seulement de la viande de brebis et de boeuf, mais encore de la chair de chien et d'animaux dégoûtants morts de maladie, et si chèrement, qu'ils exigeaient un esclave pour une livre de pain, dix livres pour un peu de viande. Bientôt les esclaves manquèrent, et les meubles aussi : alors ces sordides marchands, ne pouvant plus rien leur ôter, en vinrent jusqu'à leur de-mander leurs enfants; et les pères se résignèrent à les livrer, aimant mieux, dans leur sollicitude pour ces gages si chers, leur voir perdre la liberté que la vie. N'y a-t-il pas en effet plus d'humanité à vendre un homme pour lui assurer sa nourriture, qu'à le laisser mourir de faim pour le sauver de l'esclavage? Or il arriva, dans ce temps d'affliction, que Lupicinus, le général des Romains, invita Fridigerne, régule des Goths, à un festin : c'était un piège qu'il lui tendait, comme la suite le prouva. Fridigerne, sans défiance, vint au banquet avec une suite peu nombreuse; et voilà qu'étant à table dans l'intérieur du prétoire, il entendait les cris des malheureux qui mouraient de faim. Puis il s'aperçut qu'on avait renfermé ceux qui l'accompagnaient dans un lieu séparé, et que des soldats romains, par ordre de leur général, s'efforçaient de les massacrer. Les cris pénibles des mourants tonnaient à ses oreilles, et le remplissaient de soupçons. Tout à coup, ne pouvant plus douter des embûches qu'on lui tend, Fridigerne tire son glaive au milieu du festin; il sort précipitamment, non sans courir un grand danger, délivre les siens d'une mort certaine, et les excite à exterminer les Romains. Voyant s'offrir une occasion qu'ils appelaient de leurs voeux, ces vaillants hommes aimèrent mieux s'exposer à périr en combattant que par la famine, et prirent aussitôt les armes pour immoler les généraux Lupicinus et Maximus. Ce jour-là mit lin à la disette des Goths et à la sécurité des Romains. Les Goths commencèrent dès lors à ne plus être des étrangers et des fugitifs, mais des citoyens, et les maîtres absolus des possesseurs des terres; et ils tinrent sous leur autorité toutes les provinces septentrionales jusqu'au Danube. L'empereur Valens en apprit la nouvelle à Antioche, et aussitôt il fit prendre les armes à son armée, et se dirigea sur la Thrace. II y livra une bataille qui lui fut fatale, car les Goths le vainquirent. Blessé lui-même et fugitif, il se réfugia dans une ferme auprès d'Hadrianopolis. Les Goths, ne sachant point que cette chétive masure recelât l'empereur, y mirent le feu, qui, redoublant de violence, comme il arrive, le consuma dans sa pompe royale. Ainsi s'accomplit le jugement de Dieu, qui voulut qu'il fût brûlé par ceux qu'il avait égarés vers l'hérésie, quand ils lui demandaient d'être instruits dans la vraie foi, et qu'il avait détournés du feu de la charité pour les vouer aux flammes de l'enfer. Après cette victoire si glorieuse pour eux, les Goths, devenus maîtres de la Thrace et de la Dacie Ripuaire, s'y établirent, comme si ces contrées leur eussent tou jours appartenu.

CHAPITRE XXVII.

Cependant l'empereur Gratien choisit pour succéder à Valens son oncle Théodose, qu'il rappela d'Espagne et mit à la tête de l'empire d'O-rient. Bientôt la discipline militaire fut remise en vigueur; et les Goths, voyant bannies la mollesse et la négligence des anciens princes, eurent une grande crainte. Le nouvel empereur, pour relever le courage de l'armée, tempérait la sévérité du commandement par sa libéralité et sa douceur. Doué d'ailleurs d'un génie plein d'activité, il se faisait remarquer par sa bravoure autant que par sa prudence. Dès que I'avénement d'un prince plus digne de commander eut rendu la confiance aux troupes, elles s'enhardirent à attaquer les Goths, et les chassèrent de la Thrace; mais Théodose étant tombé si dangereusement malade qu'on désespérait presque de ses jours, les Goths reprirent de nouveau courage. Ils divisèrent leur armée : Fridigerne alla ravager la Thessalie, l'Épire et l'Achaïe, tandis qu'Alathéus et Safrach gagnaient la Pannonie avec le reste des troupes. L'empereur Gratien avait quitté Rome pour passer dans les Gaules à cause de l'irruption des Wandales, quand il apprit cette nouvelle. Voyant que, tandis que Théodose succombait sans espoir à une maladie fatale, les Goths étendaient leurs ravages, il rassembla une armée, et marcha aussitôt contre eux; mais ne se fiant point en ses forces, il aima mieux les réduire par des avances et des présents; et leur ayant accordé la paix et des vivres, il conclut avec eux un traité. PIus tard, quand l'empereur Théodose se rétablit, et qu'il eut connaissance des conventions que Gratien avait conclues entre les Goths et les Romains, cette alliance, que lui-même avait désirée, le combla de joie et il se tint au traité de paix.

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7 septembre 2008 7 07 /09 /septembre /2008 12:29


Une citation d'une déclaration des Corinthiens à l'encontre de ses alliés Péloponnésiens dont Sparte entre autre "Il serait impardonnable que la richesse vous fit perdre les avantages que la pauvreté vous avait fait acquérir" 
 
les armées romaines recrutaient dans le fond extérieur à l'empire, l'armée se compte sous ce chiffre approximatif soit 350 000 soldats représentent 0,85% de la population libre et entre 3 et 4% des citoyens, tablons cela à la population européenne et voyons le différentiel. on est très largement au dessous du compte, sans compter que c'est également une armée de métier.
C'est sous Hadrien que les numéri sont adoptés pour pallier au déficit ( unités militaires) sous commandement indigène, avec conservation de leur culte et langue.
outre les légions les pérégrins des auxiliaires obtiennent la citoyenneté romaine au bout de 25 ans de service.
On est à peu près au maximum de l'expansion sous Marc Aurèle. Cela exige donc un effort constant de l'empire pour protéger ses frontières d'ou la locution latine "Si vis para bellum".- si tu veux la paix prépare la guerre.

En outre on peut constater comme durant le conflit des guerres du Péloponnése qui se déroula entre les alliés de Sparte et Athènes et sa confédération panhéllénique (de - 431 à - 404 av J.C.) que c'est la richesse économique qui prima.
Au final, si Athènes détenait la puissance et le controle maritime, ainsi que des fonds considérables pour construire sa flotte, elle ne pouvait se mesurer a Sparte et ses alliés sur terre, l'éternisation du conflit va éprouver très sensiblement l'économie des deux belligérants, Sparte ne vaincra qu'avec l'aide des fonds Perses. Thucydide le souligne justement. La guerre entre héllénes est un désastre qui anéantit à jamais tout espoir de visée expansionniste sur l'Italie, la Sicile par exemple, le sort en eut été autre si les occasions de négocier habilement la paix et l'union entre les peuples héllénes.

On peut considérer également, mais sans regret aucun le financement de la guerre d'Indépendance des Etats Unis d'Amérique par Louis XVI à un moment ou la fragilité économique française est a son zénith. Si cette guerre est une véritable projection stratégique qui contre l'impérium anglais et conforte ainsi les positions Françaises sur le plan international, elle n'en demeure pas moins une position suicidaire du point de vue économique, son financement accroit considérablement le déficit national et de ce fait met terme au régime pluriséculaire qui gouverne au destinée de la Nation. Cette action compromet les avancées sociales telle que l'Edit de Versailles (abrogeant dans les grandes lignes la Révocation de l'Edit de Nantes) qui réunit a nouveau les Français.

On peut également s'accorder sur le point des erreurs stratégiques telles que la Ligne Maginot, et les l'abandon du renouvellement du matériel militaire avant la seconde guerre mondiale alors que les Etats extérieurs continuaient a augmenter leur budget aux armées, utilisant toutes les avancées technologiques. Au final il est donc question d'apprécier un sujet sous un biais uniquement et exclusivement pragmatique ou la démagogie ou le jeu inconsidéré des alliances peut anéantir ou hypothéquer toute issue à venir. Il ne s'agit  pas évidemment de faire l'apologie de Mars mais de considérer la fin en toutes choses.

Si nous devions assister à ce jeu inconsidéré et inconséquent du positionnement des blocs, la Nation dans son ensemble devra assumer les choix de quelques uns étant donné qu'il ne sera plus proposé sur le plan de la politique international d'alternative qu'au conflit, la voie de temporisation qui a été privilégiée par nos prédécesseurs dans une vision juste et équilibrée dans un premier temps par Charles de Gaulle et Konrad Adenauer à l'encontre des visées bellicistes de la guerre froide sera purement et simplement effacée. La voix de la France ne sera plus celle de l'issue salvatrice de la paix mais celle de la déchéance de l'espoir qu'elle a été et est capable d'incarner pour les hommes de bonne volonté, qui seuls sont capables de faire passer l'intérêt de leur peuples avant celui des priorités fallacieuses et démagogiques capables d'entrainer des conflits dont chacun connait l'issue.

Alcibiade (stratége grec) meurt assassiné en Phrygie sous l'instigation de Lysandre (Sparte) en 404, le grand Périclès meurt en - 429 d'une épidémie de Peste a Athènes. Toute l'aristocratie athénienne succombe en majeure partie au combat, la population civile est anéantie par les deux pestes d'Athènes.

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Bien cordialement

Henry

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18 août 2008 1 18 /08 /août /2008 14:14
Le Calamar de calamus (canne, roseau en général servant à écrire avec l'encre)
Zoologie :
de magnifiques photos et quelques explications :
les pouples :http://pagesperso-orange.fr/christian.coudre/poulpe.htm


les Céphalopodes ordre et classification :
- les octopodiformes (une couronne de huit tentacules entoure la bouche), ordre des OCTOPODA divisé en deux famille :
- les Octopodidae
- Les Argonautidae (Argonautes)

- les Décapodiformes (une couronne de dix tentacules entoure la bouche) ordre des THEUTIDA (Theutis ville d'Arcadie, du Tibre et prince d'Arcadie)
divisé en trois familles :
- Les Loliginidae,
- les sépiidae,
- Les sépiolidae.


Ces familles sont chromatophores c'est à dire qu'elles peuvent se fondre dans le paysage, par mimétisme, de se rétracter, s'allonger à volonté pour épouser le milieu, cette capacité à l'homochromie lui permet de se camoufler tout en adaptant la texture de sa surface extérieure, soit lisse, soit rugueuse.

Ils se déplacent en rampant entre nage et marche, et se propulsent par pression et souffle en cas d'attaque ils émettent de l'encre pour dissimuler leur fuite;

En général les céphalopodes ne sont pas toxiques, sauf quelques rares pieuvres, seiches ou poulpes, souvent aux couleurs vives, bleu, rouge, et jaune vif, pour signaler leur toxicité aux prédateurs, leur comportement n'est pas celui en génréral de la dissimulation, de plus ils adoptent pour certains la marche - seiche flamboyante- Leur toxicité est soit dans les muscles, la salive ou dans l'encre qu'ils rejettent. De quoi tuer un cheval....

Les céphalopodes ont une vision excellente et une intelligence très développée.


La pieuvre de Victor Hugo, à l'encre, on peut remarquer le H et le V.


Poulpe n.m. est la réfection savante, d'après le latin (1554) , de poupe(1538), poulpre (1546), emprunts au provençal pourpre, poupre qui représente le latin polypus "tumeur du nez" et "espèce de mollusque", lequel a donné par emprunt polype et, par l'anglo-normand pieuvre.
Le mot n'a pas conservé son sens médical, réservé au mot savant polype. Il désigne un mollusque (1546), sens avec lequel il a supplanté polype mais que lui dispute pieuvre. Cependant, poulpe est le seul emplyé pour désigner la chair de cet animal, en cuisine

Pieuvre n.f. est le troisième et dernier représentant en français du mot latin polypus, lui-même emprunté à un dérivé grec du nom du pied pous, podos (--> podo-, -pode). Pieuvre est issu par voie populaire de polypus, qui a donné par emprunt polype et par évolution poulpe. Il a été introduit en français par V.Hugo (Les travailleurs de la mer, 1866) qui a popularisé ce mot du parler des îles anglo-normandes, où il existait antérieurement sous les formes normandes puerve, puèvre, purve, pùerve (à comparer à l'évolution du latin oculus, pluriel oculos, adapté en oeil, yeux). Le mot désigne le poulpe commun, surtout lorsqu'il est de grande taille. Par métaphore, il a désigné une femme entretenue, une courtisane (1866), d'où parfois encore de nos jours une personne exigeante, insatiable (, Hugo, Correspondance) et aussi une entreprise, un système tentaculaire

les peuples de langue latines le nomme en général polpo, polvo, pofre, polp,
les peuples nordiques sont basés sur octopus. et l'allemand polyp.

en héraldisme:
pieuvre : déploiement de la création, esprit infernaux
araignée : destin

Les phéniciens emploient le poulpe dans l'art, pour les grecs elle est symbole de ruse, ils découvrent la teinture pourpre.
Il peut y avoir un lien entre le Kraken, créature de Poséidon et Persée, qui le tue après avoir tranché la tête de la gorgone Méduse. Méduse étant assurée de son immortalité, par foudroiement de son regard. Persée la vainc, par le bouclier et le glaive.
cela nous ramène à l'araignée qui tisse le destin et qui est tenu par les trois Parques ou les nornes qui tiennent le destin des hommes. Elles consolèrent Prosepine ou Perséphone de l'outrage qui lui avait été fait, ainsi que Cérès affligée de la perte de sa fille, c'est sous leur prières que celle ci sortie de la caverne de Sicile, entrée des enfers.

Similitude entre la Gorgone, et le Dragon "drakon" celui qui fascine, celui qui pétrifie, le regard, similitude des mots dragons et Kraken (Drakon), Le monstre ou monstrum, teratos est l'avertisssement, le signe :
dans le monde greco-romain il est la force primordiale;
il peut être aussi le chaos originel, la force insondable, gigantesque fruit de Neptune, protéiforme, alliance de l'eau et de la terre, qui oscille entre la marche et la nage, sans os, ni structure, un cerveau sur huit pattes, à l'intellect dépourvu d'affect.
L'odyssée : les sirènes et scylla sont des monstres tentaculaires qui attirent, étreignent et étouffent.
Les Métamorphoses Ovide, C'est Persée qui combat sans répit le Kraken pour délivrer Andromède.
Victor Hugo, les travailleurs de la mer, et Jules Verne, 20000 lieues sous les mers (tout deux aux éditions Hetzel) :
La puissance de la nature révélée, gigantesque, puissance terrible de la création ou l'homme est poussé au combat Homérique, tel Héraklès, Marduk, comme les chevaliers devant le dragon L'homme qui vainc qui se révèle dans le combat, le combat contre la nature, l'inconscient, contre le conscient, l'esprit contre la nature. l'épreuve, l'initiation, comme dans les salles du Palais de Knossos, véritable labyrinthe de Minos, ou l'on découvre les sauts frontaux de tauromachie entre les cornes du taureau, des poulpes de la civilisation Myonienne, des dauphins des salles aux lys. Tous ces symboles enracinés dans la mémoire de l'humanité, imprégnés dans nos fils, fils d'Arachnée, tenu par les Parques aux multiples arabesques historiques, méandres de la mémoire commune. peurs, ombres et lumière.
Tout étant différent et pourtant un.

Teuthis en grec est le nom du calamar, architeuthis est le calamar géant, et Teuthis est une ville d'Arcadie :

Pausanias - Livre VIII :

"Près du canton de Thisoa est un bourg nommé Teuthis qui était jadis une petite ville. Lorsque les Grecs allèrent au siège de Troie, cette ville, en son particulier, fournit un chef qui se nommait Teuthis suivant quelques-uns, ou Ornytus suivant d'autres; les vents contraires retenant les Grecs à Aulis et les ayant pendant longtemps empêché de partir, Teuthis se brouilla avec Agamemnon, et se mit en devoir de ramener dans leur pays les Arcadiens qu'il commandait ; 5. on dit que Minerve ayant pris alors la figure de Mêlas, fils d'Opus, chercha à détourner Teuthis de cette résolution, et que celui-ci encore bouillant de colère, la frappa à la cuisse de sa lance et emmena ses troupes d'Aulis ; de retour chez lui, il crut voir la déesse lui montrant sa cuisse blessée ; il fut dès lors attaqué d'une maladie de langueur, et dans cette partie seule de l'Arcadie, la terre ne produisait plus aucun fruit : 6. dans la suite des temps les habitants consultèrent l'oracle de Dodone, qui leur ordonna ce qu'ils devaient faire pour apaiser la déesse ; ils lui érigèrent une statue où elle était représentée avec une blessure à la cuisse ; j'ai vu moi-même cette statue qui a la cuisse enveloppée d'une bande de pourpre. Il y a outre cela à Teuthis, un temple de Vénus et un temple de Diane, 7. c'est là tout ce qu'on y voit. On a érigé sur le chemin de Gortys à Mégalopolis, un tombeau à ceux qui furent tués dans le combat contre Cléomène; les Mégalopolitains nomment ce monument Parébasium, parce que Cléomène les avait attaqués contre la foi des traités. Auprès de ce monument est une plaine de soixante stades tout au plus ; vous y voyez à droite du chemin les ruines de la ville de Brenthès, près desquelles passe le fleuve Brenthéate qui se jette dans l'Alphée, environ cinq stades plus loin."

Les arcadiens sont du même sang que les troyens. Les arcadiens pélagiques s'installent aux alentours du Tibre et crée la cité de Pallantion, du nom du roi arcadien Pallas, aîeul d'Evandres.
Enée s'allie à s'allie à Evandre contre les Latins.

Dans cette cité se trouve Lupercal (la grotte de Pan) Pan Lykaios - Pan se dit en latin Lykaius Pan, avec au génitif la forme grecque: Lykaiei Panos,
Lykaion rapport entre Pan et Loup,
La flûte de Pan, ou syrinx monocalame ou polycalame, un ou plusieurs tuyaux, suite à la panique, "Panique" le dieu Pan réunis les troupeaux par le son des roseaux assemblés par de la cire d'abeilles, Le Syrinx est aussi l'organe vocal des oiseaux,

l'Hydre de Lerne est aussi hydre comme gardien du jardin des Hespérides
Orthros enfante le Sphynx, le lion de Némée et le Ladon, (hydre gardant le jardin des Hespérides entre hydre et dragon) les deux dernières étant vaincues par Héraklès.



Le poulpe, la pieuvre, l'Hydre, l'araignée, on trouve tout ce mélange dans cette tirade de Cocteau un délice : La Machine Infernale, tirade du Sphinx :

"Inutile de fermer les yeux, de détourner la tête. Car ce n’est ni par le chant, ni par le regard que j’opère. Mais, plus adroit qu’un aveugle, plus rapide que le filet des gladiateurs, plus subtil que la foudre, plus raide qu’un cocher, plus lourd qu’une vache, plus sage qu’un élève tirant la langue sur des chiffres, plus gréé, plus voilé, plus ancré, plus bercé qu’un navire, plus incorruptible qu’un juge, plus vorace que les insectes, plus sanguinaire que les oiseaux, plus nocturne qu’un œuf, plus ingénieux que les bourreaux d’Asie, plus fourbe que le cœur, plus désinvolte qu’une main qui triche, plus fatal que les astres, plus attentif que le serpent qui humecte sa proie de salive ; je sécrète, je tire de moi, je lâche, je dévide, je déroule, j’enroule de telle sorte qu’il me suffira de vouloir ces noeuds pour les faire et d’y penser pour les tendre ou pour les détendre ; si mince qu’il t’échappe, si souple que tu t’imagineras être victime de quelque poison, si dur qu’une maladresse de ma part t’amputerait, si tendu qu’un archet obtiendrait entre nous une plainte céleste ; bouclé comme la mer, la colonne, la rose, musclé comme la pieuvre, machiné comme les décors du rêve, invisible surtout, invisible et majestueux comme la circulation du sang des statues, un fil qui te ligote avec la volubilité des arabesques folles du miel qui tombe sur du miel."

et le rapport sur le dessin de Victor Hugo :

" Prenez garde à ces lignes […] ; ce sont des forces ; elles se combinent, se composent, se décomposent, entrent l'une dans l'autre, pivotent l'une sur l'autre, se dévident, se nouent, s'accouplent, travaillent. Telle ligne mord, telle ligne serre et presse, telle ligne entraîne, telle ligne subjugue . "

Enfin les vainqueurs des Hydres, dragons - Marduk, Héraklès, Persée....  :

Gilgamesh recherche l'immortalité, en fin de quête elle lui est accordée sous forme d'une plante, mais......

"La femme Utanapishtî intervient auprès de ce dernier pour qu'il fasse un geste en faveur de Gilgamesh, qui va rentrer bredouille Gilgamesh est venu ici À grand-peine et fatigue : Que vas-tu lui donner, Alors qu'il rentre au pays. Gilgamesh entendant ceci manœuvre la gaffe pour revenir au rivage. Utanapishtî s'en approche et dit Gilgamesh tu es venu ici, tu a peiné, as fait grand voyage. Que te donnerais-je pour t'en retourner au pays ? Je vais te révéler cette chose cachée, t'informer, toi, d'une chose réservée aux dieux. Il est une plante, une sorte d'épine, Qui te meurtrira les mains comme une rose, Mais qui, si tes mains s'en emparent, te donnera la vie. À ces mots Gilgamesh creuse à ses pieds pour trouver de lourdes pierres, dont il s'empare et qui l'entraînent jusqu'au fond de la mer, où il trouve la plante, qui lui pique les mains. S'étant libéré de ses pierres il remonte et la mer le repousse au rivage. Il brandit la plante devant Ur-shanabi et lui dit Voici la plante qui guérit de la peur de la mort. Grâce à elle on retrouve la vitalité. Je l'emporte à Uruk, Je verrais si cela marche sur un vieillard Et j'en absorberais moi même Pour retrouver ma jeunesse. Ils partent pour Uruk. Après vingt bêrus Ils mangèrent un morceau. Après trente autres, Ils s'arrêtèrent pour dormir. Gilgamesh, ayant aperçu un trou d'eau fraîche S'y jeta pour se baigner. Un serpent, attiré par l'odeur de la plante, Sortit furtivement de son terrier, l'emporta et en s'en retournant, rejeta ses écailles. Gilgamesh demeura là, prostré, il pleura, Les larmes ruisselant sur ses joues. Il dit à Ur-shanabi : Pour qui mes bras se sont ils épuisés ? Pour qui le sang de mon cœur a-t-il coulé ? Je n'en ai tiré aucun bienfait. C'est au lion du sol que j'en ai procuré"


Henry

autres articles :

Mythe du dragon de Nyort par M. D’Orfeuille, Saint Maixent an 7 de la République,

Parallèles entre le dragon de Niort et l’Hydre de Lerne, symbolisme des Hercules de la ville de Niort,

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30 mai 2008 5 30 /05 /mai /2008 14:36


En 2002, le prix Nobel d'économie a été décerné conjointement à l'économiste Vernon Smith et au psychologue Daniel Kahneman. La modélisation mathématique des variations économiques ne peut se résumer qu'a des données, comme en Histoire ou toutes sciences humaines il faut tenir compte de l'impact psychologique d'un individu ou d'un groupe d'individu, de ses reflexes conditionnés, sa mesure dans l'action.
Thami Kabbaj dans sa "Pyschologie des grands traders" - Edition d'organisation 2007 écrit : - "Le trader novice est souvent victime d'un excès de confiance. Il pense disposer de compétences supérieures à la moyenne, ce qui l'incite à prendre des risques importants. Comme la plupart des traders il tombe dans le piège décrit par le psychologue Daniel Kahneman : l'aversion des pertes. Les traders ont tendances à prendre leurs profits très rapidement car ils sont prudents en zone de gains. Inversement, ils prennent de plus en plus de risques en cas de pertes.... Ils sont alors en situation de dissonance cognitive : ils rejettent l'information négative et se focalisent sur les rebonds éventuels du marché pour renforcer leurs positions hasardeuses pour se refaire. Cette spirale négative peut avoir des conséquences dramatiques"

En outre les Professeurs Brian Knutson et Camelia M. Kuhnen de l'Université de Stanford démontrent que le processus de "prise de risque" ou anticipation au plaisir de celui ci dépend du même circuit que celui de l'addiction.  Plus l'opération représente potentiellement un risque plus l'anticipation au plaisir est forte, le cerveau dit rationnel et raisonnable (cortex frontal) est neutralisé par le noyau accumbens.
B. Knutson rajoute en mars 2008 dans NeuroReport que la prise de risque peut dépendre également d'une excitation préalable positive, c'est-à-dire que le circuit induit est le même que celui qui active la fonction orgasmique ou la prise de cocaïne par exemple. Suggestion ironique de B. Knutson "elles peuvent être variées, une bonne nouvelle, des activités de détente durant les pauses, mais aussi de l'alcool ou des drogues". Nous voilà rassurés quand à la gestion rigoureuse de nos économies!!!

Voilà posées quelques questions sur ce qui touche à l'Economie d'une manière générale mais également d'autre domaines nécessitant une prise décision aux conséquences collectives ayant une forte  excitation neurologique, tel que la politique par exemple!!!
- mais non!!! 
- mais si!!!
 Donc un système de "fuite en avant" tout en se gardant bien de regarder la réalité en face, ni de voir, ni d'entendre, car il n'est plus aveugle et sourd que celui ou ceux qui ne veulent pas entendre et qu'il y aurait-il a faire puisqu' ils ne le pourraient pas, complétement enferrés dans leur spirale infernal. Ce qui fait s'interroger sur le  rôle des interlocuteurs qui ont a faire avec ces individus sous influence addictive, auto induite ou favorisée par des facteurs externes.

Brian Knutson "Nucléus accumbens activation mediates the influence of reward cues on financial risk taking" NeuroReport, 2008
Camelia M. Kuhnen et Brian Knutson " The neural basis of financial risk taking" Neuron 2005
Daniel Kahneman et Amos Tversky " A prospect theory ; an analysis of decision under risk" Econométrica 1977

Une expérience d'Economie expérimentale réalisée par Daniel Zizzo et Andrew Oswald de l'Université de Warwick, en  Grande Bretagne montrait que la motivation la plus profonde d'une majorité d'individu pouvait nous conduire à notre perte plutôt qu'a la reddition ou la réflexion sur l'action propre ; bref un "lâcher prise" sur une action.
Ces deux économistes dans un jeu d'argent firent participer des volontaires sains d'esprit dans le seul objectif de faire perdre les autres joueurs en dépensant ses propres gains. Conclusions, les deux tiers des participants préférérent tout perdre plutôt que de voir leur adversaires plus chanceux repartir gagnants. Donc agir contre ses propres intérêts n'est pas l'indice d'une pathologie mentale mais un mécanisme contre-productif inhérent à la nature humaine, enfin pour deux tiers d'un groupe, ceci dans des conditions dites "normales" si l'on y rajoutait d'autres paramètres les résultats seraient-ils changés, transfigurés, dumoins faut-il l'espèrer.

Au moins il faut reconnaître une forme de candeur a certains gestionnaires dont la naîveté est bien vite contrariée par la dure réalité mais dont le profit, non les pertes,  vient aux plus cyniques de l'histoire, généralement mieux hiérarchisés et qui actionnent la machine à distance.



Les deux effets cumulés, superposés, ou parallèles seraient du plus mauvais effet, aux conséquences dramatiques évidemment. Un déroulement "in vivo" de ces expérimentations et analyses auraient pour but d'en prouver la véracité, mais cela ferait-il dévier d'un iota le cours des événements vu que les "acteurs" sont "à fond"  dans leur jeu, que l'on peut sans aucun doute nommer "jeu de cons", Qui remportera la médaille olympique, certainement nous comme d'habitude, car au théatre si les acteurs jouent plus ou moins bien, au final ce sont toujours les spectateurs qui paient la pièce.


Comme si les mêmes causes procuraient les mêmes effets, Mais il y a tout de même de l'espoir :  le tiers restant, si peu qu'il pratique l'equilibre, la distanciation et l'écoute naturelle nécessaire à l'harmonie universelle!!!!

"- silence - calme - volupté - prélude à l'éternité, la paix, la sérénité" Réjouissons nous du spectacle permanent qui  chaque jours nous laisse pantois d'admiration et de gratitude infinie. Louons nos merveilleux maitres avec lesquels de l'aube au couchant et inversement (car c'est à cela qu'on les reconnaît, - ils ne s'arrêtent jamais)  nous apprenons tant.
Oui!!! Désormais, devant tant de sagesse,  dépouillons nous de tous nos vices et autre superflu tant nuisibles à l'élaboration du grand mécanisme philosophique,  Confucius n'est qu'un sôt, Sénéque un imbécile. C'est dans l'alégresse, nu dans le plus simple appareil qu'il nous faut embrasser les pieds suaves de nos bienfaiteurs, immanents créateurs de notre futur radieux.


Mais il faut abaisser le voile de la pudeur qu'un affreux séphir ironique semble vouloir soulever et qui pourrait montrer de vilains attributs!!!!


amen

Henry

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9 mai 2008 5 09 /05 /mai /2008 13:25

A chief de piece il [s.e. : Cuer] il se osta de pensee et vit le jour bel et clier et le souleil qui commençoit a rayer, si se leva tout droit et commença a environner [faire le tour] la fontaine et le ma[r]bre et vit l'eaue de la fontaine, noire, hideuse et malnecte, si que pour riens n'en eust beu le soir s'il eust veue comme il faisoit. Et au perron avoit lectres entaillees et escriptes lesquelles il leur, qui disoient ainsi :

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Droit cy devant soubz ce perron
De marbre noir comme charbon
Sourt* la fontaine de Fortune,
Ou il n'y a qu'elle nesune*,
Et la fist compasser* et faire
Ung grand joyant* de faulx affaire*,
Qui de cest pais fust seigneur.
Jamais ne fut homs veu grigneur*
De couraige* ne de faicture*,
Et fut orrible crëature.
Ce joyant ycy fut nommé
Desespoir, par tout renommé.
Femmes et hommes il mengeoit,
Bestïal* et tout qu'il tenoit.
Et qui bura* a la fontaine
Il en souffrera puis* grant paine,
Car faicte fut par artiffice
De Virgille ou d'un sien complice,
Parquoy quant aucun tastera*
De ladicte eaue, et gictera*
L'avance* sur ce perron cy,
Tantost* sera l'air tout nercy*,
Car quelque beau temps que face
Convient qu'a coup* y se desface.

 



*jaillit
*
rien d'autre à part elle
*
construire
*
géant, déloyal

*
plus grand
*
volonté, stature




*
bétail et tout ce qu'il gardait
*
boira
*
souffrira ensuite

*quelqu'un goûtera
*
jettera
*
le reste
*
immédiatement, noirci

*sur-le-champ

- Espoir et Désespoir, Fatalité et Destin. (Enluminure "Le Livre du cuer d'amours espris" René d'Anjou) 

Nicolas Poussin  "Danse de la Musique du Temps" 1640 commande du  Cardinal Giulio Rospigliosi   :

 















Esquisse du Wallace Collection Londres. On peut remarquer que Poussin ébauche l'idée générale, sans tenir compte de tracés occultes de géométrie, esquisse/devis au commanditaire sur la forme et le mouvement général, le fonds est discuté de vive voix ou avec intermédiaire sur la signification à ordonner et agencer, si ce n'est déjà préconisé par avant. Pourquoi tant de précautions. Pour les raisons évoquées ci-dessous :




























Allégorie de la Fortune, la pauvreté, le travail, la richesse et le plaisir sous l'oeil de Chronos, la statue de Janus et les bulles de Chérubin. Cependant qu'Apollon et Aurore dévident le cycle des  jours et des nuits. Le Temps est exprimé par le sablier, on peut aussi penser au cycle des saisons, ce dernier au sens plus général est souligné par trois fois : la ronde, Apollon tenant un cerceau symbolisant le Soleil, les bulles éphéméres, et sous-jacent la course au semblant circulaire du Char d'Apollon.  Chronos maître du Temps pinçe les "Cordes" de lyre du Temps dans cet espace de jeu ; Janus rapelle l'avers et le revers d'une même monnaie, ce qui ramène a l'enluminure de la Fontaine de Fortune, sur l'Espoir et le Désespoir, la Mélancolie, l'alternance des sentiments inhérents à la condition humaine et sa "Fortune", c'est à dire à son sort. L'un vision médièvale " soleil gâté", eau d'amertume par l'artifice de la Fortune ironisant sur  la phrase de Virgile :
""La fortune sourit aux audacieux."
Poussin lui préconise dans son oeuvre en un temps nouveau celui-ci du même Virgile :
"Felix qui potuit rerum cognoscere causas Atque metus omnes et inexorabile fatum Subjecit pedibus,strepitumque Acherontis avari!"
«Heureux celui qui a pu pénétrer les causes secrètes des choses, et qui, foulant aux pieds toute crainte, méprise l'inexorable destin et les menaces du cupide Achéron !»
Deux temps, deux visions.

Quelques lignes géométriques :

 



- Les cinq lignes horizontales au dessus de la ligne médiane du tableau , représentent les lignes musicales ou l'on inscrit les notes. La Musique des sphères célestes. Outre la complexité géométrique de l'ensemble, ou les tracés sont occultés, Poussin suggère forcément plusieurs lectures, notamment la lecture du "Harmonice Mundi" de Képler publié en 1619, où l'Univers est soumis à des lois harmoniques et où les planètes se voient attribuer un thème musical. La variation des vitesses de rotation de chaque planète est symbolisée par des notes musicales. Une loi par exemple :"Le carré de la période est proportionnel au demi-grand axe de l'ellipse"
Kepler suit le parcours de l'Héliocentrisme initié par Copernic, puis Rhéticus, dans le "Mysterium Cosmographicum" ;  Kepler modélise la dynamique de l'Univers sous la forme des polyèdres réguliers :
- Saturne - le Cube,
- Jupiter - le Tétraèdre,
- Mars le - Dodécaèdre,
- Vénus - l'Isocaèdre,
- Mercure - l'Octaèdre,
En outre au modèle Copernicien de circularité des révolutions des planètes, est transposé celui de circonvolutions élliptiques.
Képler fait publier également "Astronomia parsoptica" et "Dioptricrae" dans lesquels il développe les principes modernes de la nature de la Lumière, Chambre obscure, miroirs, lentilles et réfraction et il connait la perception des images par la vue en inversion-traduction. Ces derniers principes (dont certains calculs sont finalisés par René Descartes) sont utilisés en peinture.
Voilà donc un hommage par la peinture de Poussin aux dernières recherches scientifiques du temps, sous différents angles et degrés. Chronos pince les cordes de la lyre émettant les vibrations et les variations nécessaires à l'Harmonie du Monde, son regard est fixé sur le bas des ellipses de la colonne de Janus lui même représenté par quatres cercles-sphères, la vision traverse l'enchaînement des mains de la danse (qui n'est pas nommée ronde dans l'intitulé du tableau) ou du cycle; cette union harmonieuse sans laquelle rien n'est possible.
Ce tableau donne une clé, chérubin tient le sablier à forme de huit, ou clé d'Hermès, nombre réversible et ré-verbère, symbole de l'infini, ou celui qui lie le haut et le bas, l'un étant indissociable de l'autre....

Rien de bien sensationnel semble-t-il, et bien non si on le lie a l'Histoire politique de l'époque :

Le système de Copernic est condamné en 1616 par le Cardinal Bellarmin, l'Héliocentrisme est non conforme à l'idée que l'on doit se faire dans la chrétienté catholique suivant les Testaments du "Tabernacle de l'Univers" et la vision philisophique dite Aristotélicienne ou géocentrique du Cosmos. La terre étant ce "Tabernacle" figé et fixé depuis Ptolémée, du moins officiellement. 

Plusieurs hommes au sein même de l'Eglise soutiennent les précurseurs de l'Héliocentrisme, à l'encontre des doctrines du parti conservateur du géocentrisme. Maffeo Barberini membre de la Curie romaine s'interesse de près à cette nouvelle théorie, il se lie d'amitié avec Galilée (Galileo Galilei), lequel lui dédit un poème "Adulatio Perniciosa".
Le 20 janvier 1621 Galilée devient Consul de l'Académia Fiorentina,  le 29septembre 1623 Maffeo Barbérini est intronisé Pape sous le nom d'Urbain VIII, Galilée qui a reçu l'autorisation papale publie Sagiattore dédié au nouveau souverain Pontife. Urbain commande à son ami l'ouvrage Dialogue sur les deux grands systèmes du Monde, présentant les deux systèmes ; le géocentrique Aristotélicien et le l'héliocentrique Copernicien de façon tout à fait impartiale, ce qui lui vaut immédiatement sa traduction en procès par l'Inquisition, procès qui se déroulera du du 23 septembre 1632 au 22 juin 1633, au terme duquel l'Inquisition obtient la condamnation et l'abjuration du savant florentin. Francesco Barberini membre du tribunal Inquisitorial est l'un des deux cardinaux qui refusèrent de signer la condamnation du savant, prenant ainsi la tête du parti de la Clémence.
Le parti conservateur pro- espagnol cheville ouvrière de la Contre Réforme mené par les Borgia ;  alors qu'au dehors avait lieu la Réforme, sur fond de Guerre de Trente ans et que les forces protestantes de Gustave Adolphe II de Suède volaient de victoires en victoires ;   veut atteindre personnellement le souverain Pontife en le déstabilisant par l'affaire Galilée. Finalement souhaitant qu'Urbain par amitié se positionne en faveur de la "doctrine hérétique" de l'héliocentrisme, plus ou moins enseignée dans les Universités protestantes de manière officieuse, mais sans mesure coercitive.
Urbain VIII essaie d'échapper au complot ourdit par les Borgia, en transigeant avec Galilée son abjuration afin de lui éviter le bûcher et l'anathème. pour d'obscures raisons aux conséquences implicites théologiques évidemment toujours à visées procédurières le parti des Borgia échafaude des griefs mineurs, aux principes fallacieux, un procès en sorcellerie qui n'a pour but que la mise en difficulté ou la destitution du Pontife. Galilée est hélàs sacrifié sur l'autel de la politique, mais son toujours ami Barbérini adoucit considérablement sa détention.


- Quod non fecerunt Barbari, fecerunt Barberini « ce que n'ont pas fait les barbares, les Barberini l'ont fait »
dans l'énumération de Saint Malachie - Lilium et rosa -

Urbain VIII devient l'un des commanditaires de Poussin. Barbérini pratique le sport du népotisme non sans effets négatifs quand il s'est agit de la création de la Bibliothèque Barberini intégrée à celle du Vatican en 1902 par acquisition de Léon XIII. Comme toute propulsion népotique et excès politique, la famille assez prolifique et autogénérée sacerdotalement, abusa de ses fonctions jusqu'au terme de leur bienfaiteur le 29 juillet 1644. Ils s'enfuirent précipitamment en France sous la protection du Cardinal de Mazarin qui devait faire mentir le proverbe " l'ingratitude est le sceau de la politique", en effet il devait son élévation de statut civil a celui de la  pourpre cardinalice à cette famille.

Quel rapport  avec ce fameux tableau !!!  
Et bien son commanditaire : Giulio Rospigliosi collaborateur intime de Mafféo Barberini ou Urbain VIII. Ah oui j'oubliais Giulio Rospigliosi est élu souverain Pontife le 20 juin 1667 sous le nom de Clément IX. Autre oubli impardonnable, "Les bergers d'Arcadie" du Guerchin se trouvaient dans la Bibliothèque Barberini. Ceux qui Poussin devait à son tour produire.
Outre cette accumulation de coïncidences, Clément IX emploi Cassini pour le gestion du fleuve Pô, du Reno pour la régulation des crues mais également de multiples fortifications (Urbino et Pérouse). Clément autorise temporairement Jean-Dominique Cassini à quitte l'Italie pour rejoindre la France, en effet Louis XIV, désireux « de rendre la France aussi florissante et aussi illustre par les lettres qu'elle l'était par les armes » charge Colbert d'associer Cassini à l'Académie Royale des sciences. Cassini est l'un des premier à utiliser le gnomon a l'intérieur d'église de Bologne à des fins scientifiques, C'est celui qui reprit le flambeau de l'astrophysique Galiléenne, ses travaux confirmèrent les recherches de Képler, mais entre 1656 et 1659 soit plus de 16 ans après le tableau de Poussin. Casssini est le fondateur de l'Astronomie française, il s'installe définitivement en France en 1669 et obtient la nationalité française en 1673, ainsi il n'a plus a craindre les censures telles que celles de l'Inquisiteur de Modène en 1661. Ce même travail sur la méthodologie de détermination des longitudes terrestres par l'observation des éclipses de Soleil sera publiée en France en 1670. Cassini logera à l'Obersatoire point de fixation du  Méridien de Paris le 21 juin 1667 par les Académies, c'est à dire avant l'arrivée de ce dernier. Cassini achève de mesurer le Méridien en 1718, sa famille poursuivra son oeuvre. On doit entre autre aux Cassini les fameuses cartes.

Les recherches de Kepler confirment donc celles de Copernic et Galilée, Kepler est nommé de 1601 à 1612 mathématicus de Rodolphe II de Habsbourg, remplacant le mathématicus Nicolas Baer (Bär) ou Ursus (1551-1600). Par de "multiples coïncidences, ou d'heureux hasard", le flambeau est repris inlassablement pour aboutir parfois sous forme d'oeuvres d'art là ou normalement elles étaient censées ne pas être officiellement.

J'espère que vous aurez pris plaisir à cette petite présentation un peu sommaire d'une oeuvre baroque mais assez hermétique.

Henry
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27 avril 2008 7 27 /04 /avril /2008 14:45

 


Assemblée Nationale le 9 Juillet 1849 (soit environ 2 ans avant le coup d'Etat du 2 décembre 1851 par le Prince Président Louis Napoléon Bonaparte, futur empereur des Français le 2 décembre 1852) La révolte sera mâtée dès les premiers jours, 32 départements mis en "Etat de siège", 26 000 personnes sont arrêtées, 15 000 sont condamnés dont 9 530 déportées en Algérie, 239 au bagne de Cayenne. 80 députés sont bannis).

V. H. : "Je ne suis pas, messieurs, de ceux qui croient qu’on peut supprimer la souffrance en ce monde ; la souffrance est une loi divine ; mais je suis de ceux qui pensent et qui affirment qu’on peut détruire la misère.

Remarquez-le bien, messieurs, je ne dis pas diminuer, amoindrir, limiter, circonscrire, je dis détruire. Les législateurs et les gouvernants doivent y songer sans cesse ; car, en pareille matière, tant que le possible n’est pas fait, le devoir n’est pas rempli.

La misère, messieurs, j’aborde ici le vif de la question, voulez-vous savoir jusqu’où elle est, la misère ? Voulez-vous savoir jusqu’où elle peut aller, jusqu’où elle va, je ne dis pas en Irlande, je ne dis pas au Moyen Âge, je dis en France, je dis à Paris, et au temps où nous vivons ? Voulez-vous des faits ?

Il y a dans Paris, dans ces faubourgs de Paris que le vent de l’émeute soulevait naguère si aisément, il y a des rues, des maisons, des cloaques, où des familles, des familles entières, vivent pêle-mêle, hommes, femmes, jeunes filles, enfants, n’ayant pour lits, n’ayant pour couvertures, j’ai presque dit pour vêtement, que des monceaux infects de chiffons en fermentation, ramassés dans la fange du coin des bornes, espèce de  fumier des villes, où des créatures s’enfouissent toutes vivantes pour échapper au froid de l’hiver.

Voilà un fait. En voulez-vous d’autres ? Ces jours-ci, un homme, mon Dieu, un malheureux homme de lettres, car la misère n’épargne pas plus les professions libérales que les professions manuelles, un malheureux homme est mort de faim, mort de faim à la lettre, et l’on a constaté, après sa mort, qu’il n’avait pas mangé depuis six jours.

Voulez-vous quelque chose de plus douloureux encore ? Le mois passé, pendant la recrudescence du choléra, on a trouvé une mère et ses quatre enfants qui cherchaient leur nourriture dans les débris immondes et pestilentiels des charniers de Montfaucon !

Eh bien, messieurs, je dis que ce sont là des choses qui ne doivent pas être ; je dis que la société doit dépenser toute sa force, toute sa sollicitude, toute son intelligence, toute sa volonté, pour que de telles choses ne soient pas ! Je dis que de tels faits, dans un pays civilisé, engagent la conscience de la société tout entière ; que je m’en sens, moi qui parle, complice et solidaire, et que de tels faits ne sont pas seulement des torts envers l’homme, que ce sont des crimes envers Dieu !

Vous n’avez rien fait, j’insiste sur ce point, tant que l’ordre matériel raffermi n’a point pour  base l’ordre moral consolidé !"


M. Poujoulat interrompt Victor Hugo - "C'est une erreur profonde!!!"  Ce à quoi Benoît d'Asy et le groupe néo-Bonapartiste applaudissent et de rajouter qu'elle était impossible à faire disparaître.

réponse de M. VICTOR HUGO.- "Que ceux qui ont ainsi parlé se nomment eux-mêmes, c'est leur affaire. Qu'ils aient à la tribune le courage de leurs opinions de couloirs et de commissions. Quant à moi, ce n'est pas mon rôle de révéler des noms qui se cachent. Les idées se montrent, je combats les idées; quand les hommes se montreront, je combattrai les hommes. ( Agitation. ) Messieurs, vous le savez, les choses qu'on ne dit pas tout haut sont souvent celles qui font le plus de mal. Ici les paroles publiques sont pour la foule, les paroles secrètes sont pour le vote. Eh bien, je ne veux pas, moi, de paroles secrètes quand il s'agit de l'avenir du peuple et des lois de mon pays. Les paroles secrètes, je les dévoile; les influences cachées, je les démasque; c'est mon devoir. ( L'agitation redouble. ) Je continue donc. Ceux qui parlaient ainsi ajoutaient que «faire espérer au peuple un surcroit de bien-être et une diminution de malaise, c'est promettre l'impossible; qu'il n'y a rien à faire, en un mot, que ce qui a déjà été fait par tous les gouvernements dans toutes les circonstances semblables; que tout le reste est déclamation et chimère, et que la répression suffit pour le présent et la compression pour l'avenir». ( Violents murmures.-De nombreuses interpellations sont adressées à l'orateur par des membres de la droite et du centre, parmi lesquels nous remarquons MM. Denis Benoist et de Dampierre. )

Je suis heureux, messieurs, que mes paroles aient fait éclater une telle unanimité de protestations."

Donc un discours visionnaire, -  le coup d'Etat du "Prince-Président" sera validé par un plébiscite sur le projet des Réformes par le corps électoral par 7 481 000 de « oui » face à 647 000 « non ». Seuls les bulletins Oui étaient imprimés, les Non devaient être écrits à la main ; et l'on donnait le bulletin au président du bureau de vote qui le glissait lui-même dans l’urne -
Après avoir fait valider son coup d'Etat par le peuple Français a une majorité écrasante avec la méthode adéquate, il fait nommer Maréchaux de France les généraux Vaillant et Harispe  le 11 décembre ; s'assurant ainsi l'armée en cas de faillite du système.

Au-delà du rôle littéraire de l'homme, Hugo s'écarte de la prouesse littéraire pour s'ériger en guetteur des Institutions que tous savent en péril, de mémoire d'hommes du XIXème on a encore le goût amer des guerres et du châtiment public, on se souvient encore de la gloire du passé et l'on voit les vestiges qu'elle auréole encore, même si les humains se déchirent ils essaient encore de s'apprécier en non se mortifier en industrie de mort. Une page se tourne, un siècle d'apprentissage et d'espoir, un siècle ou la théorie est subalterne a  l'expérimentation et ou l'on sait reconnaitre les vagissements de nouveaux césars, ceux qui voudraient un destin et qui enchainent les peuples dans les fers de la fatalité,  forges du festin de feu de la grande guerre, exterminatrices du sentiment d'humanité universelle. Un siècle naîtra dans les flammes pour y consumer l'esprit des siècles, de la lumière. Quel est notre part d'héritage, celle qui nous éléve ou celle qui nous abaisse, celle qui affranchit ou celle qui entrave.... vous êtes toujours libre!!!! 
Ne nous croyons pas a l'écart chacun des turbulences du siècle qui nait, il saura nous rappeller et nous assigner a nos devoirs propres. L'accélération des hommes fait machiner tous les évènements de l'Histoire en un temps unique, le notre, dont nul ne pourra s' exonérer quel qu'il fût. Il n'y aura d'avenir sans conjugaison des hommes et des idées dans une projection future unanime. Il est étonnant que chacun se plaigne dans des manières de contritions flagellatoires de la ruine qui frappe a nos portes, autant laisser le malheur pénétrer nos murs, l'exhorter à nous frapper. Un pays des lumières n'en appelle qu'a ce qu'il a de meilleur, ce qui l'éléve. Clovis en son temps fit de Lutèce sa capitale, Alexandre fit d'Alexandrie le phare du monde antique, chacun su qu'une nouvelle ère commençait au travers des nouvelles cités, une nouvelle cité capitale ouverte au monde et qui est le monde, non celui du musée des idées et des touristes mais des réalisations futures!!!!! Et dire que l'on se meurt de n'avoir plus rien à penser, plus rien a espèrer, tout à craindre et rien à bâtir, enfin du moins voudrait on nous le faire croire que l'on ne s'y prendrait pas mieux. Nous valons bien mieux que ce mauvais miroir non!!!

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4 avril 2008 5 04 /04 /avril /2008 13:54



Si vous aimez l'Histoire, mais également "l'innatendu", les Sciences, le mouvement, l'effervescence, mais aussi le mystère vous trouverez tout cela dans le nouveau roman historique de Jean Pierre Luminet (astrophysicien) : "Le secret de Copernic"

http://www.eyrolles.com/Loisirs/Livre/9782253120285/livre-le-secret-de-copernic.php

L'ancien Monde européen voit sa conception de la géographie terrestre bouleversée par la découverte du nouveau Monde, l'imprimerie vient de naître, la circulation des idées, de la pensée fait surgir la Réforme, puis le Concile de Trente, le bouillonnement est intense, l'ensemble suffisamment volatile pour que tout s'embrase.
Copernic ajoute à ces échanges un principe fondamental qui révoque l'ancien système, le géocentrisme selon Ptolémée. La terre n'est pas le centre du monde, mais l'une des sphères célestes de la mécanique du  système solaire. Luminet avec sagacité propulse le lecteur au seuil du portique de l'Académie de Platon, lui fait franchir le pas, celui de la Renaissance, et le mot ici prend tout son sens!



Un second livre aussi étonnant , de Roger-Xavier Lantéri : "Les Mérovingiennes" (sainte Radegonde et Clothaire 1er ci-contre)

http://www.librairiehistoire.com/themes/histoire_de_france/moyen-age/les_merovingiennes__486-714_.asp

Intéressant pour le principe suivant : ce sont des résumés de textes originaux pour la plupart méconnus, sur la  période allant de 486 à 714 ;  des textes concernant évidemment des femmes, tirés de poémes, chroniques, correspondances, testament également. Une mine de renseignements sur les "premières dames de France" mais également sur la vie quotidienne de cette période, les moeurs, le cadre juridique, la société et le statut féminin à l'aube du Moyen Age. Ce livre est tout aussi surprenant que celui de Luminet car il se base sur des études historiques qui nous transportent littéralement dans l'espace et le temps des hommes et femmes  qui nous ont précédés ce qui  somme toute  met un bon coup de pied dans "les idées que l'on se fait sur...." et c'est tant mieux !!!

Et comme toujours, au lieu de lire n'importe quoi il vaut mieux s'abreuver directement à la source comme le font, pour le lecteur, ces deux auteurs, démarche désormais tellement originale mais nettement plus enrichissante..

Bonne lecture

H.

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16 mars 2008 7 16 /03 /mars /2008 09:53

louis-XVI-et-ses-ministres.jpgTurgot est nommé au Ministère de la Marine en juillet 1774, l'un des postes les plus considérable de l'époque, car il s'agit de la construction des bâtiment de guerre du royaume. Le roi le nomme aux Finances le 24 Août.

Son prédecesseur l'Abbé Terray avait mis en exergue dans son compte rendu général de politique financière la nécessité  "de soulager les peuples d'une partie des impositions qui les accablent", tout en considérant qu'il était impossible de faire face au déficit par des moyens traditionnels.

Turgot lors de son accession au Ministère veut signifier la fin de procédés douteux en période de crise économique, de ce fait il renonce aux dons faits par les fermiers généraux à l'arrivée d'un nouveau Controleur Général des Finances, à ses indemnités d'installations et en diminuant ses propres appointements.

Le Trésor est au plus mal, la dette que nous nommerions "dette de l'Etat" est équivalente à 10 années de rentrées fiscales et l'Etat rembourse annuellement 120 millions de livres soit 1/3 du budget. Une réforme des impôts est nécessaire et pour la première fois on entend parler de la création d'un impôt sur le revenu.

Le 11 septembre 1774, Turgot réforme la Ferme Générale chargée de recueillir les impôts, mais surtout la nomination des Fermiers, et certaines pratiques incomptabibles avec un politique de restriction, le 13 un édit établit la libre circulation des grains, il réorganise les poudres et la messagerie. en 1775 il fait abattre du bétail pour éviter une contagion vétérinaire et encourage à faire importer des espèces étrangères. Le programme d'abaissement des octrois " taxes à l'entrée de villes" se termine, alors que dans le même temps la corvée royale est substituée par des taxes sur les  propriétaires, cette même année les corporations sont dissoutes afin d'abaisser les prix de revient.... la liberté de commerce des vins est établie.

En 1776 après s'être mis à dos tout ce qui comptait dans le royaume, le Parlement appuyé par les corporations, nouveaux imposés,  les Fermiers généraux et les Princes de sang tels que Conti ainsi que la reine Marie Antoinnette, fait remontrance par deux fois  au roi d'une "telle politique", sous la pression de cette coalition d'intérêt Turgot est contraint de démissionner le 12 mai 1776.

C'est donc Necker, du parti des opposants qui remporte la mise...


La guerre des Farines :


"La Guerre des Farines", par un effet de liberté de circulation des farines et blés Turgot   a à juste raison pouvoir d'équilibrer les disettes dans toutes les régions d'un des plus grand royaume d'Europe. Il existe rarement de mauvaise année générale agricole mais de mauvaises récoltes d'une région à une autre, ainsi les unes compenseraient les autres mais cela provoquerait une hausse des prix due aux stockages des blés et c'est bien ce qui se produit d'une façon si sensible que le peuple connu l'une des disettes les plus féroces de cette fins du XVIIIème. Les blés furent bien stockés et les agioteurs spéculèrent sur les cours de ce qui était la base de l'alimentation des peuples qui composaient la France.

Dès la soudure (l'entre-deux récoltes) du printemps 1775 les réserves de céréales s'épuisent, les grains nouveaux n'ayant pas encore été récoltés , la disette se manifeste déjà dans certaines régions au moment ou l'édit de Turgot sur la libre circulation des farines est appliqué. Théoriquement l'Edit est viable, mais pratiquement la rétention des céréales par les fournisseurs des régions les plus riches fait rapidement flamber les prix du pain de manière générale. Ce sont les populations les plus modestes qui patissent de la situation,  sur les marchés et lieux d'échanges la contestation enfle, à tel point que les agitations se multiplient,  les instigateurs de la  famine  sont vite trouvés et nommés :  "monopolisateurs" - "agioteurs" enfin ceux qui combinent avec l'administration la spéculation. En 17 jours 180 conflits sont enregistrés, de l'entrave l'on passe au pillage ;ce sont les distributeurs qui  font les frais des émeutes.
Le gouvernement fait donner  la troupe, 25 000 soldats arrêtent 163 émeutiers, finalement pour régler le conflit le roi fait imposer la vente des stocks aux fournisseurs à des prix imposés(1)

Le mot "accaparer" ou accapareur prend tout son sens, tel que celui d'agiotage, agioteur, il n'est donc point réaliste de chercher midi à quatorze heures.

Cette situation reviendra en 1787 mais cette fois de manière plus virulente, la guerre des farines est la première étape dans le discrédit du Régime en place et la mise en cause du Pouvoir politique, pour la première fois les Institutions sont rendues coupables d'oeuvrer à la perte de leurs peuples et à la ruine de la France, ainsi la misère sert de ciment à ce sentiment général qui scelle déjà le destin du régime.


Les lois frumentaires ou sur les céréales une préocupation multiséculaires :
  

(1) Tribun du peuple M Livius Drusus, pour que le Sénat puisse poursuivre la tâche qu'il avait entreprise avec de plus grandes forces attira les alliés et les peuple italiens en leur faisant miroiter le droit de cité. Avec l'aide de ceux-ci il fit passer de force des lois agraires et frumentaires et fit voter aussi une loi judiciaire pour que les tribunaux soient à égalité dans les mains du sénat et des chevaliers. Il ne put fournir le droit de cité qu'il avait promis aux alliés. Les Italiens en colère commencèrent à faire défection. Leurs réunions, leurs complots et leurs discours furent rapportés dans les assemblées des dirigeants. C'est pourquoi Livius Drusus mal vu du Sénat, considéré comme l'instigateur de la guerre sociale fut tué chez lui par on ne sait qui. 

 

Periochae LXXI (sur les lois frumentaires des Gracques)

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