Pour compléter la généalogie et procurer un peu plus d'explications.
Les Vicomtes de Fenouillet sont Catalans. Les seigneurs de Camélas, Ansemund et Sentill, ancêtres des Vicomtes de Fenouillet à la lueur des travaux des généalogistes catalans, sont des proceres d’origines franques et wisigothiques[60].
L'épouse d'Ansemund, Quixilona, est la fille de Guifré I de Barcelona, Comte de Cerdanya i d’Urgell (870?-897) i de Barcelona, de Girona (Guifré II) i de Besalú (878-897), comme le dit sa pierre tombale. Si nous considérons les noms de leurs enfants, à part Sentill, ils sont tous les noms typiques de la famille des comtes de Barcelone: Sunifred, Miró et Sunyer[61]. Le premier Vicomte de Fenouillet est Pere I (vers 933 - vers 1017), fils de Sentill, senyor de Cameles, très certainement le Sentilles fils de Quixilona et Ansemund[62]. Calixte de la Providence a raison, Jean de Matha ou Mota descend des barons choisis par Charlemagne pour la Marca Hispánica (ou Marca Española).
Les Vicomtes de Fenouillet sont très croyants. On trouve - entre autres en 1067 - et 1073 un Udalger de Fenouillet, vicomte de Fenouillèdes, qui souscrit en 1070, avec son fils Pierre, à l'union du monastère Saint-Martin de Lez-sur-l'Aude, dans le même païs, à celui de Saint-Pons[63]. Mais, la famille maternelle de Jean de Matha ou Mota perd sa vicomté, du fait d'un jugement de l'Inquisition, en 1269, car Pierre de Fenouillet de Barbaira, faydit, prend part à la victoire occitane de Baziège en 1219[64].
751 Pépin III Le Bref élu roi des Francs : Les mérovingiens , sont écartés du pouvoir par une famille noble d’Austrasie actuel Est de la France et de la future dynastie des carolingiens, pour la raison vraisemblable d'incapacité à enrayer la progression des maures sur le territoire Franc. Il en sera de même avec la destitution des Carolingiens par les Capétiens pour n'avoir pas su enrayer les invasions et incursions Vikings.
752 ou 759 Narbonne* : Pépin le Bref, fils de Charles Martel, appelé à la rescousse par les Goths, soulevés contre les Maures, expulse ces derniers et incorpore la Septimanie dans l’empire Franc. Création de la Marche de Gothie (ex Septimanie) pour se prémunir des sarrasins. A la faveur d’un revirement des Goths qui avaient massacré la garnison ennemie, son fils Charlemagne reprend Narbonne à Abd – Al – Rhaman et semble t-il Carcassonne.
(? comte) goth de Nîmes (Maguelonne, Agde, Béziers), mentionné en 752, tué en (? 753/756)
En 752 [2], le Goth Ansemundus (Misemundus) livre Nîmes, Maguelonne, Agde et Béziers au roi Pépin [3]. Lors d'une attaque de Narbonne conjointe avec l'armée franque, il est tué par l'un de ses hommes, Ermeniardus, devant une porte de la ville [4]. Sa veuve, Cauna, est tuée lors des troubles qui éclatent à Nîmes [5] peut-être en 756 [6].
[1] La Chronique d'Uzès (cf. infra) l'appelle Misemundus. [2]Chronicon Anianense (ms. Paris BN lat. 4886, f. 2v - 49v.: Kettemann, Subsidia, 1999, t. 2, p. 36; HgLg, t. II, 1875, preuves n° 1 c. 25; autres éditions, cf. Kettemann, p. 693-694): Anno DCCLII: Ansemundus gotus nemauso civitatem, magdalonam; Agaten, Biterris. pipino regi franchorum tradidit (manuscrit du XIIe siècle, dérivant d'une source perdue écrite vers le début du IXe siècle, cf. l'étude approfondie de Kettemann, op. cit., t. 1, p. 33-40, 485-528 et son tableau récapitulatif p. 528). La Chronique d'Uzès (chronicon Uticense), Kettemann, op. cit., t. 1, p. 511, place l'événement en 753 (mais il n'y a pas lieu de tenir compte de la chronologie de cette chronique) et nomme le Goth Misemundus (notes marginales d'un manuscrit de Bernard Gui du XIVe siècle, dont la source principale a été l'œuvre perdue de laquelle découlent le Chronicon Moissiacense ainsi que le Chronicon Anianense. Leur valeur historique est jugée très différemment selon les études qui leur ont été consacrées, cf. Kettemann, op. cit., t. 1, p. 505-506 et n. 76; Abadal y de Vinyals, El paso, 1953, p. 43-44 n. 66). [3] Cf. Rouche, L'Aquitaine, 1983, p. 121; Abadal y de Vinyals, El paso, 1953, p. 42-43; Ménard, Histoire, 1874, p. 97. [4] Chronique d'Uzès a. 743: Kettemann, op. cit., t. 1, p. 511; HgLg, t. II, c. 25 a. 754; cf. Ménard, op. cit., p. 98, qui opte pour la date de 753; Cauvet, Etude, 1877, p. 401 n. 1. [5] Cf. Abadal y de Vinyals, op. cit., p. 44; Ménard, op. cit., p. 98. [6] Chronique d'Uzès a. 756: Kettemann, op. cit., t. 1, p. 511; HgLg, t. II, c. 26 a. 756. Sur tous ces évènements, cf. l'interprétation de Cauvet, op. cit., p. 387-388, 400-403 qui rattache le meurtre de Cauna aux troubles qui suivent la nomination à Nîmes d'un comte franc, Radulfus (Chronique d'Uzès a. 754, Kettemann, p. 512; HgLg c. 26 a. 754) après l'assassinat de Misemundus d'après lui en 756.
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A N S E M U N D U S
vicedominus de Marseille (? 2e quart du VIIIe siècle)
Une notice de plaid du 23 février 780 [1], Digne, relate le jugement que les missi de Charlemagne rendent en faveur de Maurontus, évêque de Marseille, au sujet de Chaudol [2] et d'Alpibus[3] dans le pagus d'Embrun [4]. Dans l'historique du domaine de Chaudol qui en est fait, il est dit que les témoins affirment avoir vu Ansemundus, vicedominus[5], per ordinationem Abbonis[6], patricii condam[7], pour le compte de Sainte-Marie et Saint-Victor de Marseille [8], faire la descriptio[9] de ce domaine, qu'il a tenu ce dernier per consensum Abbonis patricii vel cessionem ad partes supradictę ęcclesię et qu'il en a perçu tout le cens.
[1]Grand cartulaire de Saint-Victor de Marseille de la fin du XIe siècle, publié par Guérard, Saint-Victor, I, 1857, n° 31 p. 43-46 (aussi petit Cartulaire du XIIIe siècle); copie du XVIIIe siècle, publiée par la Gallia Christiana novissima, t. II, 1899, n° 42 c. 34-35; Brunterc'h, Archives, 1994, p. 179-181 (+ traduction en français p. 182-184 + avant-propos et notes p. 176-179, 184-186); Geary, Die Provence, 1994, p. 390-392; Nehlsen-von Stryk, Die boni homines, 1981, p. 349-350. Transcription d'une ancienne charte déjà presque totalement effacée (cf. Brunterc'h, op. cit., p. 176-179; Zerner, L'élaboration, 1993, p. 217-218, 245-246; Hübner, Gerichtsurkunden, 1891, n° 112 p. 18; AA. SS. Oct., t. IX, 1858, p. 370-373; Duchesne, Fastes, I, 1907, p. 276 et n. 4). [2]Caladius: Alpes-de-Haute-Provence, arr. Digne, comm. et cant. La Javie. [3] Le texte n'est pas clair: une fois il est question de ipsas villas, une autre fois de la villa Caladius dont l'évêque est réinvesti. [4] Embrun, Hautes-Alpes, arr. Gap, ch.-l. cant. Il n'est pas possible de préciser à quoi se réfère ici le nom d'Alpibus (Alpes? Cf. Ganshof, Les avatars, 1949, p. 57, qui parle d'alpages; Brunterc'h, op. cit., p. 177, 182, propose Aups, sans autre commentaire; il existe bien une commune de ce nom, située dans le Var, arr. Draguignan, ch.-l. cant.). [5] Brunterc'h, op. cit., p. 178, pense que sa fonction n'est pas celle habituelle d'un représentant de l'évêque ou de l'abbaye chargé d'administrer leur temporel, comme le pensent Geary, op. cit., p. 388, Ganshof, op. cit., p. 61 et n. 2, Buchner, Die Provence, p. 100 n. 60, mais celle d'un représentant du patrice de Provence. [6] Cet Abbo est probablement identique au rector de Maurienne et de Suse cité en 726 et 739. [7] D'après le texte de la notice, Abbo pourrait être mort vers 751, puisqu'une personne non nommée y affirme que Chaudol aurait appartenu au roi Charles (Charlemagne) depuis trente ans (cf. Geary, Die Provence, p. 389; du même, Aristocraty, 1985, p. 34 et n. 89; Ganshof, op. cit., p. 62 n. 1). [8] Ce monastère est alors sans doute dirigé par l'évêque de Marseille (cf. AA. SS. Oct., op. cit., p. 365). [9] ou poleticum: polyptique. Cf. Brunterc'h, op. cit., p. 186 n. 24 qui expose les deux interprétations actuelles de la descriptio: l'interprétation classique, l'inventaire détaillé d'un domaine, ou l'interprétation fiscaliste, l'opération par laquelle on révise ou on établit les registres d'impôts (aussi Niermeyer, lexicon, 1993 p. 324; Geary, Die Provence, p. 388).
Pour ce qui concerne l'interprétation : elle est simple Ansemund est avec son fils Sentill, noté Sentilde, et ils sont là a titre honorifiques, car ils descendent de l'ancien Ansemund comte Goth de Nîmes ayant servit Pépin le Bref assassiné ainsi que sa femme par des détracteurs Goths. Donc ce document prouve la succession entre Ansemund l'ancien et le nouveau. D'ailleurs on retrouve dans les premiers Consuls de Nice Assalit des documents sur les îles des Lérins, qui est l'un des descendants d'Ansemund.
1 : Saint Martin Lys 2 : Quillan 3 : Axat 4 : Coustaussa 5 : Rennes les Bains 6 : Alet 7 : Cournarel 8 : Formiguères 9 : St Polycarpe 10 : Veraza 11 : Arques 12 : Bugarach 13 : Rennes le Château 14 : Caudiès 15 : Sabarda (Fenouillet) 16 : St Paul
Territoires des Faydits (Chevaliers en rebellion contre les croisés)
Perdants titres, terres du fait de leur rebellion.
Termes - Termènes
Niort : à la famille des vicomtes d'Aniort
Fenolhet : à la famille des vicomtes de Fenouillèdes (Peyre) cousins Assalit baron de Ganges puis seigneurs du Lauragais, coseigneurs de Mirepoix.
Peyrepertuse : à la famille des Peyrepertuse (un des plus gros châteaux cathares) de la même famille que les vicomtes de Fenouillèdes. (Fenolhet, Peyrpertuse, Assalit, mais aussi Castelnou sont issus d'Ansemund de Castelnou ou de Vallespir)
Ceci est une liste des comtes de Razès, qui ont gouverné le comté de Razès, un des comtés méridionaux du Haut Moyen Âge, entre la fin du VIIIe siècle et le début du XIe siècle, puis des vicomtes de Razès, qui en ont assumé la direction jusqu'en 1247 :
Raimond Ier de Toulouse (? - 863), frère du précédent, comte de Quercy, de Limoges (vers 849 - 863), de Toulouse, de Rouergue, de Carcassonne, de Razès, de Pallars et de Ribagorce (852 - 863) ;
Unifred(? - 864), comte de Barcelone, de Gérone, d'Ampurias, de Roussillon, de Narbonne (858 - 864), de Toulouse, de Carcassonne et de Razès (863 - 864).
usurpation deBernard II de Toulouse (? - 864), fils de Raimond Ier de Toulouse, comte de Toulouse (865 - 872), de Carcassonne et de Razès (872) ;
Olibia II de Carcassonne (? - 879), comte de Razès et de Conflent (872 - 877) ; A partir des années 872-874, le comté de Razès est amputé du Capcir, Fenouillèdes et Perapertusès au profit du comte de Cerdagne Miron le Vieux.
Acfred Ier de Carcassonne (? - 906), frère du précédent, comte de Carcassonne et de Razès (877 - 906) ;
Bencion de Carcassonne (? - 908), fils d'Olibia II de Carcassonne et neveu du précédent, comte de Carcassonne et de Razès (906 - 908) ;
Acfred II de Carcassonne (? - 933), fils d'Olibia II de Carcassonne, neveu d'Acfred Ier et frère du précédent, comte de Carcassonne et de Razès (908 - 933) ;
Arsinde de Carcassonne (? - ?), fille d'Olibia II de Carcassonne, nièce d'Acfred Ier et sœur des précédents, comtesse de Carcassonne et de Razès (934).
Raimond-Bérenger Ier de Barcelone (vers 1023 - 1076), comte de Barcelone et de Gérone (1035 - 1076), d'Osona (1054 - 1076), de Carcassonne et de Razès, vicomte de Béziers et d'Agde (1069 - 1076) ;
Raimond-Bérenger II de Barcelone (1053 - 1082), fils du précédent, comte de Barcelone, de Gérone, d'Osona, de Carcassonne et de Razès (1076 - 1082), conjointement à :
Bérenger-Raimond II de Barcelone (1053 - 1097), fils de Raimond-Bérenger Ier de Barcelone et frère du précédent, comte de Barcelone, de Gérone, d'Osona (1076 - 1097), de Carcassonne et de Razès (1076 - 1082).
Raimond-Bernard Trencavel, qui n'a pas accepté la vente des droits de son épouse mène plusieurs guerres contre les comtes de Barcelone. En 1082, il profite du discrédit jeté sur Bérenger-Raimond II de Barcelone, à la suite du meurtre de son frère, pour prendre définitivement le pouvoir à Carcassonne et dans le Razès. Finalement, les comtes de Barcelone doivent accepter l'état de fait : ils continuent à porter le titre de « comte de Razès », complètement vidé de sa substance, tandis que les Trencavel portent celui de « vicomte de Razès ».
Bernard Aton IV Trencavel (? - 1129) fils d'Ermengarde de Carcassonne et de Raimond-Bernard Trencavel, vicomte d’Albi, de Nîmes (1074 - 1129), de Carcassonne, de Razès, de Béziers et d’Agde (1099 - 1129) ;
Roger Ier Trencavel (? - 1150), fils du précédent, vicomte d'Albi et de Carcassonne (1129 - 1150) ;
Raimond Ier Trencavel (? - 1167), fils de Bernard-Aton IV Trencavel et frère du précédent, vicomte de Béziers (1129 - 1167), d'Albi, de Carcassonne et de Razès (1150 - 1167) ;
Roger II Trencavel (1149 - 1194), fils du précédent, vicomte d'Albi, de Béziers, de Carcassonne et de Razès (1167 - 1194) ;
Raimond-Roger Trencavel (1185 - 1209), fils du précédent, vicomte d'Albi, de Béziers, de Carcassonne et de Razès (1194 - 1209).
En 1209, Raimond-Roger Trencavel est vaincu par les forces de la croisade des Albigeois et ses domaines sont attribués à un des croisés, Simon de Montfort.
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Par leurs ascendants, les Assalit, sont liés aux premiers comtes de Barcelone, mais aussi aux vicomtes de Fenouillédes entre autres ainsi que le Peyrapertuse.
Le Fenouillèdes tombe dans l'escarcelle de la maison de SAISSAC, par mariage, avec l'accord de la maison de Ganges ç'est à dire celle des Assalit,
Bertrand de Saissac sur la période qui nous intéresse est le tuteur de Raymond Roger Trencavel vicomte du Razes et régent des vicomtés.
Le véritable suzerain de la vicomté Trencavel est alors Pierre II d'Aragon, comme il l'est pour les terres de Fenouillèdes. Mais il est assassiné durant la bataille de Muret le 10 septembre 1213.
Du côté Catalan Pierre II avait nommé Assalit de Gudal viguier de la région. (certainement issu de la famille d'Ansemund)
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L'histoire des Trencavel vicomte du Razes
Roger II modifie son testament et meurt 3 jours après
17 mars 1193
les dernières volontées détaillées de Roger II, où l'on peut admirer l'application de Dom Vaissete à expliquer les détails et les anecdotes, mais surtout l'énonciation des participants...
Roger ordonna, au mois de décembre de l'an 1193, que les juifs de Limoux et d'Alet contribueraient à l'avenir, avec ceux de Carcassonne, aux tailles et aux questes qu'il imposait sur eux, ainsi que cela avait été pratiqué du temps de ses prédécesseurs. Il donna des lettres de sauvegarde, au mois de janvier suivant, en faveur de Pons de Bram, abbé de Saint-Hilaire, et des domaines de cette abbaye situés dans le Carcassès et le Razès, et termina ensuite, le 3 du mois de mars, par l'arbitrage de Sicard, vicomte de Lautrec, de Frotard-Pierre de Bérens, de Bernard de Boissezon et de Doat d'Alaman, les différends qu'il avait avec l'évêque d'Albi touchant la seigneurie de cette ville et de ses dépendances.
Roger ne survécut pas longtemps à ce jugement ; il fit un codicille, le jeudi 17 de mars de l'an 1193 de la nativité de Jésus-Christ, qu'on doit compter cependant de l'Incarnation ; ainsi le codicille appartient à l'an 1194. Il confirme par cet acte le testament qu'il avait fait quelques années auparavant entre les mains de Bernard, archevêque de Narbonne, et de Gaufred, évâque de Béziers. Il choisit sa sépulture dans le monastère de Notre-Dame de Cassan, au diocèse de Béziers, auquel il lègue sa table d'or ornée de pierres précieuses, cinq mille sols melgoriens, etc. Il fait d'autres legs pieux en faveur des abbayes de Villelongue, de Caunes et de Saint-Hilaire ; il supprime le droit qu'il faisait lever sur le pont de Carcassonne, et ordonne à ses héritiers de réparer le tort qu'il avait fait à la cathédrale de Saint-Nazaire et à l'église de Sainte-Marie de cette ville ; il fait quelques libéralités à plusieurs de ses domestiques, entre autres à Bernard, son notaire ou secrétaire ; il veut que Raimond-Trencavel, son frère, soit entretenu pouèr la nourriture, le vêtement et les équipages, tant qu'il demeurera à la cour de son héritier, et il confirme le legs qu'il lui avait fait dans son testament. Il institue pour son héritier universel, ainsi qu'il l'avait fait dans cet acte, Raimond-Roger, son fils, qu'il avait d'Adélaïde, sa femme légitime, fille du seigneur Raimond, comte de Toulouse, et confirme les substitutions qu'il avait faites dans ce testament. Il établit Bertrand de Saissac, à la foi, à la protection et au conseil duquel il avait déjà remis la personne et les biens de ce fils, pour son tuteur et baile (bjulum) pendant cinq ans, à compter depuis la prochaine fête de Pâques. Il le charge de régir les domaines des diocèses de Béziers et d'Agde pour l'utilité de cet enfant, avec le conseil de l'évêque de Béziers, d'Étienne de Servian, d'Elzéar de Castries et Déodat de Boussagues. Il le charge aussi d'administrer ses domaines d'Albigeois, de Rouergue et du Toulousain, avec le conseil de l'évêque d'Albi, de Guillaume de Vassal, de Bérenger de Bonfils de Lavaur et de Guilhaume de Saint-Paul. Quant au Carcassès, au Razès, au Lauragais et au Termenès, Roger chargea Bertrand de Saissac de gouverner ces pays par l'avis de ses viguiers, savoir : Arnaud de Raimond, viguier de Carcassonne, et Guillaume d'Assalit, viguier de Razès.
Il nomma pour ses exécuteurs testamentaires le même Bertrand de Saissac, les évêques et les les chevaliers dont on vient de parler, et il leur ordonna de payer toutes ses dettes, suivant la décision d'Othon, évêque de Carcassonne, de l'archidiacre Bérenger, de Guillaume Amelii et de maître Bertrand. Il laissa Raimond-Roger, son fils et son héritier, avec ses tuteurs, viguiers, conseillers, bailes, et tous ses domaines à la garde et sous la protection et administration de Raimond, fils du comte de Toulouse. Il révoque l'ancien comte de cette ville (comitem Tolosanum majorem) et tous ceux, de quelque sexe qu'ils fussent, qu'il avait nommés dans son testament pour gérer la tutelle et être bailes de son fils, excepté ceux qu'il établit dans son codicille, parce qu'il tient les autres pour suspects. Enfin, ce vicomte déclare, par serment prêté sur les saints évangiles, qu'il avait ordonné toutes ces choses pour plus grande sûreté, et qu'il faisait sceller ce codicille de son sceau et de celui de l'évêque de Carcassonne. Ce prélat, les viguiers de Carcassonne et de Razès, et quelques autres y souscrivirent ; Bernard de Canet, notaire de Roger, l'écrivit et le scella, et trente-cinq des principaux vassaux de ce vicomte s'engagèrent en même temps, par serment, de tenir la main à l'observation de tous ces articles. Bertrand de Saissac, les deux viguier de Carcassonne et de Razès, Guillaume-Hugues, sous-viguier, Amblard et Guillaume de Pelapoul, Guillaume du Puy, Pierre-Roger et Jourdain de Cabaret, Pierre-Roger de Mirepoix, Guillaume et Jourdain de Saint-Félix, Raimond-Trencavel Guillaume de Roquefort, Bernard, Pons, Roger et Guillaume Ferrol, Pierre de la Tour, Pierre de Penautier, Guillaume de Gordon, Arnaud de Morlane, etc, furent de ce nombre.
Telle est la dernière disposition de ce vicomte ; mais nous n'avons plus le testament dont il y fait mention. Il mourut trois jours après et fut inhumé comme il l'avait ordonné au monastère des chanoines réguliers de Cassan, au diocèse de Béziers, dans le nécrologe duquel on lit les paroles suivantes : le 20 de mars mourut Roger, vicomte de Béziers, notre frère. Il avait changé de disposition par rapport à sa sépulture, car dans un codicille qu'il avait fait en 1179 il l'avait choisie dans la chapelle de Saint-Martin de l'abbaye de Valmagne, au diocèse d'Agde, fondée par Trencavel, son père, et il fit par le même acte des biens considérables à ce monastère.
Ainsi finit ses jours Roger II, vicomte de Béziers, de Carcassonne, de Razès et d'Albi, à l'âge d'environ cinquante ans, après avoir possédé pendant vingt-sept ans, ces quatre vicomtés, avec les pays de Lauragais, de Minervois, de Termnès et plusieurs autres domaines que Raimond-Trencavel, son père, lui avait transmis, et avoir passé une grande partie de sa vie à faire la guerre à Raimond V, comte de Toulouse, son beau-père et son seigneur, de concert avec le roi d'Aragon avec lequel il se ligua contre lui. Du reste, nous trouvons ici une nouvelle preuve que ce vicomte avait fait sa paix avec Raimond dès l'an 1191, car il révoque dans ce codicille la tutelle de son fils qu'il avait confiée à ce prince par son testament. Or cet acte est du moins de l'an 1191 puisqu'il déclare qu'il l'avait fait entre les mains de Bernard, archevêque de Narbonne, qui mourut cette même année. Roger était donc alors en paix avec le comte de Toulouse, son beau-père. Il paraît qu'il y eut depuis quelque refroidissement entre eux, puisqu'il le regardait comme suspect dans le temps de son codicille ; mais ayant laissé par le même acte le jeune comte de Toulouse, son beau-frère, pour tuteur de son fils, c'est une preuve que cette nouvelle brouillerie n'eût point de suites.
Roger II est encore plus connu dans l'histoire de l'Église par son attachement à la secte des albigeois que dans celle de la Province par ses exploits militaires. On a parlé ailleurs de l'accusation qu'on forme contre lui d'avoir embrassé les erreurs de ces sectaires ; mais supposé qu'il ait eu le malheur de les suivre pendant quelque temps, il est du moins certain qu'il les avait abandonnées sur la fin de ses jours et qu'il mourut catholique. Outre le serment et les legs pieux qu'il fait dans son codicille, on voit par cet acte qu'il était alors très-uni avec tous les évêques de ses domaines ; et on a déjà remarqué que les chanoines réguliers du monastère de Cassan, où il fut inhumé, le qualifient leur frère.
Blason de Guillaume Assalit, Assailly
Blason de Rennes le Château
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Les Assalit ou du moins Guillaume sont alliés par mariage à la famille de Mirepoix, l'originelle, ils sont co seigneurs du château et de la ville de Mirepoix.
Les droits exercés par Peire-Rotgier de Mirapeis sur Montségur à l’époque du siège de 1243-1244 étaient d’acquisition récente, et lui venaient de son mariage avec Philippa, qui se place entre 1231 et 1234. Depuis sa reconstruction vers 1204 jusqu’à ce mariage, Montségur n’eut qu’un seigneur en titre et en fait, Raymond de Péreille, si l’on excepte, évidemment, la seigneurie purement théorique que le Français Guy de Lévis avait acquise en 1209 par droit de conquête.
De la reconstruction jusqu’à la reddition de mars 1244, parfaits et parfaites cathares résidant de façon permanente ou temporaire à Montségur y vécurent à l’ombre et sous la protection d’une communauté laïque dont le noyau était constitué par le vaste clan familial des deux coseigneurs…
- Pierre d'Assalit fut le neveu de Pierre Amiel. Il est né à Limoux, fut d'abord un religieux de l'ordre de StAugustin, puis prieur à Bordeaux, abbé commendataire de Plane-Sauve, mais il bénéficia de l'aura protectrice de son oncle et le neveu suivra ses pas, devenant comme lui, le bibliothécaire apostolique, secrétaire et confesseur du pape, ce que l'on voit dans une transaction passée à Rome avec l'archevêque de Narbonne. Elevé au poste d'évêque d'Oléron, il sera ensuite transféré à Condom et enfin promu à Alet par Martin V au début du XIVème S. alors que s'éteint son oncle à Rome; un diocèse qu'il régira très longtemps, de 1419 à 1442 au moins puisque l'on sait qu'il assista aux Etats d'Occitanie convoqués par Charles VII en 1442. C'est dans ce vaste mais pauvre diocèse de la Haute Vallée de l'Aude, son pays d'origine et celui de son oncle, celui de Limoux et Brénac, que se trouvent aussi les deux Rennes des mystères religieux et trésoraires; décidément il semble bien qu'il y eut là si ce n'est des connaissances à cacher du moins des choses à surveiller de près !
(=> "Recherches historiques sur le diocèse d'Alet ..." J. T. Lasserre, Parer, 1877; "Biographies Limouxins" A. Buzaries, Limoux, Boute, 1865; Dict. Encyclop. de l'Aude s/s la dir. de Gérard Jean, Lacour, 2005).
Guillelme de Tonneins Les informations deviennent plus nombreuses et plus précises dès qu'on aborde les dernières années du XIIesiècle. «Il y a cinquante ans, déclare en 1246 un habitant, Pierre d`En Terren, j'ai vu les hérétiques publiquement installés à Fanjeaux. J`avais alors huit ans. Je les ai aidés une fois à préparer des peaux d'agneaux». 10En 1181 et 1182 : HGL VIII, 353. 364. 11En 1184 : HGL VIII, 376,378, 380. 12ArchivesNationales, JJ 19, 177. 13J. RAMIEREde FORTANIER,Chartes de franchises du Lauragais(Paris, 1939), p. 418-421. La châtellenie de Fanjeaux s’étendait notamment sur Laurac, Villasavary, Villesiscle, Cailhavel, Cailhau, Cambieure, Belvèze-du- Razès, Gramazie, Mazerolles, Plaigne, Gaja-la-Selve, soit plus de 30 km d'est en ouest sur 13 du nord au sud. 14Bibliothèque municipale de Toulouse, Ms
5 Deux figures se détachent d'emblée au sein de l`église catharede Fanjeaux. D'abord, dès les environs de 1193, celle de la parfaite Guillelme de Tonneins, dite aussi Guillelme de Fonters, sans doute Fonters par sa naissance, et Tonneins par son mariage, Tonneins étant uncastrumdisparu sur la commune de Lasserre de Prouille. Sa petite-fille Hélis de Mazerolles en parle abondamment : «Feue ma grand-mère Guillelme de Tonneins fut hérétique revêtue, et alors qu'elle tenait la secte, je l'ai vue tenir sa propre maison à Fanjeaux avec d'autres femmes hérétiques. Et moi, qui étais alors petite-fille (puella), je suis allée maintes fois la voir. Elle me donna plusieurs fois du pain, du vin, des noix et autres fruits»15. Attestée jusqu'à la croisade de 1209, Guillelme de Tonneins appartient à la plus ancienne génération de parfaites nommément connues, celle de Blanche de Laurac ou de la dame de Roquefort dans la Montagne Noire. C'est la génération des grandes directrices de conscience des lignages nobiliaires, qui transmettront le flambeau à la génération suivante, celle de Garsende du Mas-Saintes-Puelles, de Marquésia Hunaud de Lanta, de Fournière de Péreille, et d`Aude de Fanjeaux, la propre fille-l'une des filles-de Guillelme de Tonneins. Les deux filles de Guillelme ont fait des mariages assez prestigieux. L'une, Marquésia, a épousé Pierre-Roger de Mirepoix le Vieux, principal co-seigneur de Mirepoix, et père du Pierre-Roger qui sera le défenseur de Montségur16. L’autre, Aude, est devenue une «de Fanjeaux» par son mariage avec Isarn-Bernard, le grand officier du vicomte de Carcassonne dont on a déjà parlé. Personnage qui nous oblige à nuancer l'idée si souvent avancée selon laquelle le catharisme n'aurait touché qu’une noblesse désargentée, sans assises économiques solides. En 1201, en effet, le vicomte de Carcassonne engage le Balaguèrès et le Quercorb à Isarn-Bernard de Fanjeaux pour 13100 sous de Melgueil. Indiquons à titre de comparaison qu'en 1236 la dot d'Esclarmonde, princesse de Foix, sera de 10000 sous... L'histoire de la descendance de Guillelme de Tonneinspourrait occuper un livre entier. On se bornera à noter qu'en plus de ses deux filles, Guillelme a plusieurs fils, dont l'un, Guillaume-Assalit, sera viguier du Razès en 1201 et 1217et mourrafaiditet exhérédé avant la croisade royale de 1218; sa veuve Esclarmonde réfugiée à Toulouse chez des patriciens de haut rang, tous croyants cathares, mourra de maladie vers 1236-38 en recevant leconsolament19. La fille d'Esclarmonde et de Guillaume Assalit, Lombarde, avait été ordonnée parfaite avant 1209 20. Pour achever ce très rapide tableau de ce qui paraît être la plus importante famille cathare de Fanjeaux, on notera qu`Aude et Isarn-Bernard eurent au moins cinq enfants: 15Bibliothèque Nationale, Ms du Fonds DOAT, t. XXIII, f° 163 v°. 16Cf. M. ROQUEBERT, «Pierre-Roger de Mirepoix, seigneur de Montségur, et sa famille» dansMontségur, 13 ansderecherchearchéologique(GroupedeRecherchesarchéologiquesdeMontséguretsesenvirons, Carcassonne, 1981), p. 55-69. 17HGL, VII, 468, 473. 18HGL, VII,Enquêteurs, 354. 19DOATXXIII, 14 v°, 16 r°-v°, 17 r°, 46 v° ; Ms 609, 202 v°. 213 v°. 20DOATXXIII, 9
Gaia et Braida, qui se feront parfaites avant la croisade de 1209. Braida avait épousé Hugues de Roumegoux, viguier du Razès en 1189, charge dans laquelle il a donc succédé à son beau-père (je suppose une erreur, il lui succède mais pas à cette date là !): on ne sort pas de la haute noblesse de la vicomté. Une autre fille, Hélis, épousera Raines de Mazerolles, seigneur de Gaja, et l'un de leurs trois fils, Pierre, sera un agent actif de l'église cathare, à Gaja même, dont il fera avec Queille le plus important relais de la clandestinité entre le Lauragais et Montségur. Un fils d'Aude et d'Isarn-Bernard, Roger-Isarn, mourra à Fanjeaux en 1225 en demandant leconsolament, mais il ne le recevra pas, car les parfaits arriveront trop tard. Un autre fils, Isarn-Bernard junior, épousera Véziade, fille de Turca, ordonnée parfaite avant la croisade, et de Raymond Ferrand qui, lui, se fera ordonner parfait à Montségur même vers 1214. Encore un personnage de haut rang, ce Raymond Ferrand, témoin de diverses chartes de Trencavel entre 1189 et 1202. Quant à Isarn-Bernard de Fanjeaux junior, on peut le suivre presque année par année pendant un demi-siècle, jusqu’à sa condamnation par l`Inquisition en 1244, et même au-delà
Détails sur la Famille de Mirepoix, celle Assalit, Fanjeaux
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