Vouillé un peu d'Histoire

Par un vote de 185 contre 151, le Parlement canadien a approuvé la motion du Premier ministre Justin Trudeau visant à invoquer la Loi sur les mesures d’urgence. Ce vote fait froid dans le dos étant donné que la manifestation a pris fin et que les routes ont été dégagées. Néanmoins, le gouvernement Trudeau veut toujours exercer les pouvoirs excessifs et inutiles que lui confère cette loi. Le vote montre la facilité avec laquelle beaucoup dérivent vers des mesures de plus en plus draconiennes contre leurs opposants politiques.

Comme nous l’avons déjà dit, Trudeau n’a jamais expliqué pourquoi il avait besoin de tels pouvoirs d’urgence pour dégager les routes et mettre fin à la manifestation. Les villes et les provinces disposent déjà d’amples pouvoirs pour dégager les routes et mettre fin aux manifestations illégales. Cela a suscité des inquiétudes quant au fait que Trudeau utilisait la manifestation comme prétexte pour attaquer ceux qui s’opposaient à ses pouvoirs en les accusant de soutenir les nazis.

Puisque près de la moitié de la Chambre des communes s’est opposée à ses pouvoirs, il est absurde de diaboliser les critiques comme étant ceux qui « se tiennent avec ceux qui brandissent des croix gammées, ils peuvent se tenir avec ceux qui brandissent le drapeau confédéré ». Les groupes canadiens de défense des libertés civiles se sont opposés à l’utilisation de ces pouvoirs par Trudeau. Pourtant, Trudeau s’est appuyé sur des médias qui l’ont largement soutenu dans l’utilisation de ces pouvoirs, malgré les implications effrayantes pour la liberté d’expression et les droits associatifs.

Trudeau veut continuer à pouvoir geler les comptes des opposants politiques et donner des listes noires aux banques pour ceux qui seront étiquetés en vertu de ses nouveaux pouvoirs. Il n’y a pas de limites significatives à de tels pouvoirs. Ces mêmes pouvoirs d’urgence étendus pourraient être utilisés contre certaines de nos personnalités les plus célèbres et mettre fin à certaines de nos causes les plus vénérées. En vertu de cette loi, la seule chose qui empêche Trudeau de mettre fin à des mouvements – même des mouvements historiques comme les marcheurs des droits civiques ou les protestations des peuples autochtones – est son affinité avec la cause plutôt qu’avec la conduite sous-jacente.

Trudeau a fait pression pour conserver ces pouvoirs tout en dénonçant Cuba qui cherche à intimider ceux qui souhaitent protester dans ce pays.

Le Parti libéral, le NPD et d’autres alliés ont réussi à réunir 181 voix pour cette motion. C’est un moment ignoble et troublant pour les libertés civiles au Canada. Ils ont incarné l’avertissement du grand juge Louis Brandeis, défenseur des libertés civiles, qui a dit un jour que « les plus grands dangers pour la liberté se cachent dans l’empiètement insidieux d’hommes zélés, bien intentionnés mais sans compréhension« .

Traduction de Jonathan Turley

Une femme a été renversée par la police montée

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